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Liban - Étude

La mort (par malnutrition) guette 2 000 petits réfugiés syriens au Liban, prévient l’Unicef

L'Unicef tire la sonnette d'alarme : la malnutrition menace désormais au pays du Cèdre, et plus spécifiquement les jeunes enfants syriens de moins de 5 ans. Pour survivre, ils ont besoin d'un traitement adéquat, immédiatement.

L’Unicef et ses partenaires sont déjà à pied d’œuvre auprès des jeunes réfugiés souffrant de malnutrition. Photos IOCC

À 15 mois, le petit Abed présentait un important retard de croissance. Il ne pesait que 7 kg. Pris de fièvre et de vomissements, il était devenu apathique et faiblissait de jour en jour. À travers l'histoire de ce bébé qui a frôlé la mort, et de sa mère Tourkieh qui raconte son impuissance, l'Unicef révèle, dans un documentaire, la grande vulnérabilité des enfants et des femmes réfugiés qui sont dans la misère, ne mangent pas à leur faim et n'ont pas accès aux soins médicaux.


Cette réalité est nouvelle au Liban, révélée hier par le Fonds des Nations unies pour l'enfance, lors d'un point de presse en son siège à Gefinor. Et ce à l'issue d'une étude menée par l'agence onusienne en octobre 2013 sur les petits réfugiés syriens de moins de 5 ans et les femmes réfugiées de 15 à 49 ans, en collaboration avec le ministère des Affaires sociales et des partenaires internationaux.


Le petit Abed est aujourd'hui sauvé. Il a retrouvé toute son énergie grâce à une nourriture thérapeutique, et aux mesures conjointes mises en place par l'Unicef, les autorités libanaises et les agences partenaires, notamment le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, (HCR), l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le Programme alimentaire mondial (PAM) et les Organismes de bienfaisance chrétiens orthodoxes internationaux (IOCC).

 

 

 

 

La Békaa, la plus touchée
« Mais sur les 200 000 petits Syriens de moins de 5 ans qui se trouvent aujourd'hui au Liban, 2 000 présentent une malnutrition sévère qui peut entraîner la mort. Plus de la moitié d'entre eux se trouvent dans la Békaa », constate le chef de la santé et de la nutrition auprès du bureau libanais de l'Unicef, Zeroual Azzeddine. Non seulement le poids et la taille de ces enfants sont en deçà des normes, mais ils présentent aussi « des œdèmes aux pieds, aux mains et au ventre, ainsi qu'une asthénie et une perte de l'appétit », explique le spécialiste. « Ces indicateurs sont aggravés par les infections, le manque d'hygiène, l'eau impropre à la consommation, l'absence de vaccination et les conditions de vie difficiles », note-t-il.

Certes, la situation « n'est pas encore critique », mais elle devient « sérieuse », plus particulièrement « dans la Békaa où on compte 1,7 % de jeunes enfants souffrant de malnutrition sévère et 7,3 % souffrant de malnutrition modérée », constate-t-il. Ce qui a poussé la représentante de l'Unicef, Annamaria Laurini, à affirmer que « la malnutrition est une nouvelle et silencieuse menace parmi les réfugiés au Liban ».


L'Unicef ne se veut pas alarmiste pour autant. « Le taux global de malnutrition des ces jeunes enfants au Liban (5,9 %) n'est pas inquiétant. Mais il est nécessaire de prévenir la crise et de réagir rapidement », assure le spécialiste. « Il est surtout impératif que la malnutrition ne devienne pas un problème de santé publique ». Dans cet objectif, une cellule de travail est déjà à pied d'œuvre pour porter assistance aux enfants en danger déjà identifiés, au nombre de 400 environ.


Le défi consiste à avoir accès à la totalité des enfants malnutris à travers le pays, une tâche rendue plus difficile par l'absence de camps de réfugiés. Cette cellule sera assez réactive pour éradiquer le fléau une bonne fois pour toutes ?

 

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À 15 mois, le petit Abed présentait un important retard de croissance. Il ne pesait que 7 kg. Pris de fièvre et de vomissements, il était devenu apathique et faiblissait de jour en jour. À travers l'histoire de ce bébé qui a frôlé la mort, et de sa mère Tourkieh qui raconte son impuissance, l'Unicef révèle, dans un documentaire, la grande vulnérabilité des enfants et des femmes...

commentaires (1)

C'est toujours les enfants qui paient le plus le prix de la haine des monstres ..

Bahijeh Akoury

12 h 27, le 26 février 2014

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Commentaires (1)

  • C'est toujours les enfants qui paient le plus le prix de la haine des monstres ..

    Bahijeh Akoury

    12 h 27, le 26 février 2014

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