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À La Une - Le chiffre de la semaine

Plus de 450 immigrés indiens morts au Qatar en deux ans

Nouvel avatar d'une polémique qui enfle dans l'émirat accusé de tolérer des conditions de travail proches de l'esclavage.

Des travailleurs immigrés sur un chantier au Qatar en 2013. Photo d'archives/AFP

Plus de 450 immigrés indiens travaillant au Qatar sont morts depuis deux ans, nouvel avatar d'une polémique qui s'est abattue sur le pays organisateur de la Coupe du monde du football en 2022, selon des chiffres officiels révélés par l'ambassade d'Inde.


Le Qatar est sous le coup de vives critiques de la part des organisations de défense des droits de l'homme sur la façon dont sont employés des migrants, la plupart originaires d'Inde, du Sri Lanka, du Népal et du Bangladesh, travaillant sur les chantiers liés à cet événement. Ce richissime émirat gazier du Golfe est accusé depuis septembre 2013 de tolérer sur ses chantiers des conditions de travail proches de l'esclavage.


Les chiffres, transmis par l'ambassade d'Inde au Qatar en réponse à une démarche de l'AFP dans le cadre de la loi indienne sur le droit à l'information, détaillent le nombre de décès sur 2012 et les 11 premiers mois de 2013. En moyenne, 20 migrants sont morts chaque mois, avec un maximum de 27 en août 2013. Il y a eu 237 décès en 2012 et 218 jusqu'au 5 décembre 2013.


Les circonstances de ces décès ne sont pas fournies et l'ambassade n'a pas non plus rendu public les échanges qu'elle a pu avoir avec le gouvernement indien sur le traitement réservé à ses compatriotes au Qatar. Le nombre d'Indiens au Qatar n'est pas connu précisément mais il était estimé à environ 500.000 fin 2012.


Un membre du comité exécutif de la Fédération internationale du football (Fifa), Theo Zwanziger, a reconnu le 13 février que la situation des travailleurs migrants employés sur les chantiers liés à la Coupe du monde était "inacceptable" et "horrible" mais que "retirer la Coupe du monde au Qatar serait tout à fait contre-productif".

Pour la Confédération syndicale internationale (CIS), "le Qatar choisit de prolonger le système de l'esclavage moderne qui est la raison pour laquelle il y a autant de morts de travailleurs" dans ce pays, a déclaré à l'AFP sa secrétaire générale Sharan Burrow. La CIS, qui a été parmi les premiers à pointer du doigt les conditions de travail au Qatar, a estimé qu'environ 4.000 travailleurs pourraient perdre la vie sur les chantiers de construction du Mondial avant son coup d'envoi en 2022.

 

En novembre, Amnesty International avait dénoncé une exploitation "alarmante" des travailleurs immigrés au Qatar, citant des cas où des ouvriers, majoritairement asiatiques, étaient traités d'"animaux". Le quotidien britannique The Guardian avait de son côté publié fin septembre une enquête répertoriant 44 morts entre juin et août sur un chantier du Qatar, ce que les autorités ont démenti.


Toutefois, le Qatar a annoncé, le 11 février, avoir pris une série de mesures pour protéger les milliers de travailleurs étrangers employés sur des chantiers liés à la Coupe du monde. Il a invité l'Organisation internationale du travail (OIT) à vérifier l'application de sa législation.

 

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