S'informer et apprendre à se protéger de la cybercriminalité et de la cyberviolence sont désormais un must que ne peuvent plus ignorer parents et éducateurs. Cet apprentissage technique doit leur permettre d'encadrer les enfants pour un usage sécurisé des techniques informatiques et des réseaux sociaux. Le chercheur en web sciences, Stéphane Bazan, est catégorique sur ce point. Il insiste sur les gestes de base à faire dans ce sens. « Ne pas laisser traîner son appareil, installer un mot de passe, changer fréquemment de mot de passe, ne pas se connecter sur un wi-fi public, ne pas aller sur des sites illégaux », conseille-t-il à titre d'exemple.
« La cyberignorance peut aussi engendrer la violence », ajoute-t-il, constatant que l'utilisateur se trompe souvent et perd le contrôle de son appareil. « Il publie alors des photos n'importe comment sur les réseaux sociaux, utilisant mal les paramètres de confidentialité », note-t-il.
Le chercheur constate le désarroi des parents face au comportement de leurs enfants sur les réseaux sociaux. « Les enfants sont souvent mieux informés que leurs parents, assure-t-il. Ils sont capables de pirater leurs comptes et d'en faire usage pour envoyer des mails au nom de leurs parents. » D'où la nécessité pour les parents de « mettre en place des règles claires ».
Il ne s'agit pas « d'interdire ou non » l'accès au net, assure M. Bazan. Mais il invite les parents à contrôler les appareils de leurs enfants et à mettre eux-mêmes les mots de passe. Il les appelle aussi à apprendre à configurer les comptes de leurs enfants mineurs afin de les protéger de certains contenus violents ou pornographiques. De même doivent-ils contrôler les activités et jeux en ligne de ces derniers et le temps qu'ils leur consacrent. « Certains jeux ne sont pas destinés aux enfants, note-t-il. C'est la raison pour laquelle les parents doivent les essayer avant de les offrir à leurs enfants. » Et de déconseiller les écrans lumineux avant l'heure du coucher,car ils empêchent la sécrétion de mélatonine, communément appelée hormone du sommeil.
« Le contrôle parental n'est pas aisé, mais il est indispensable », note Stéphane Bazan. « Dans cette optique, le dialogue avec l'enfant est nécessaire », assure-t-il, invitant les parents à la vigilance.
Mêmes conseils pour les établissements scolaires, qui sont invités à définir un cadre clair, tolérant ou non, et à faire appel à des experts pour mieux informer élèves et enseignants sur les attitudes à adopter. Chose que nombre d'établissements font déjà, constate-t-il, citant le programme canadien Protect Aid déjà mis en application dans nombre d'écoles du pays.
A.-M.H.
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