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Culture - Exposition

Les « Monuments Men » : ces soldats esthètes !

Les « Monuments Men » au front ! Vainqueurs des nazis pilleurs des chefs-d'œuvres mondiaux, ils sont portés au cinéma par George Clooney. La National Gallery of Art décline leur identité d'esthètes au civil.

Récupération de « La Madone de Bruges » de Michel-Ange.

Si ce musée, relevant du Smithsonian Institution, braque les feux sur ce volet de la Seconde Guerre mondiale par le biais d'une exposition intitulée « Les Monuments Men et la National Galley of Art : dans les coulisses de l'histoire », c'est parce qu'il y a été au centre dès le début de son déroulement. C'est là qu'a eu lieu un intense lobbying pour mettre un holà à la mainmise des nazis qui, sur leur passage, volaient et détruisaient le patrimoine culturel européen. Un projet de sauvetage a été alors présenté au président américain de l'époque, Franklin Roosevelt, qui l'a de suite endossé. S'est alors formé un groupe de conservateurs de musées, d'historiens, d'artistes, d'architectes, d'archivistes et de critiques d'art qui on été envoyés au front. Revêtus de l'uniforme militaire, ils ont rejoint en 1943 les troupes alliées avec pour mission de protéger, sauver et récupérer dans les zones de combat les œuvres d'art qu'était en train de s'approprier l'armée allemande.
Parallèlement au film (inspiré du livre de Robert Edsel) que leur consacre Georges Clooney, avec une pléthore de stars (lui-même ainsi que Cate Blanchett, Matt Damon, John Goodman, Jean Dujardin, Bill Murray) pour les incarner, la National Gallery of Art invite donc à les découvrir tels qu'en eux-mêmes dans leurs exploits sur le front comme dans les coulisses de leur existence d'esthètes. On les retrouve à travers une riche documentation : photographies, rapports, cartes géographiques, correspondance, objets et autres témoignages. Bref, la crème de la crème du monde des arts, baptisée « Monuments Men », parce qu'en charge d'un inestimable legs de l'humanité.

Leurs brillants faits d'arme dans l'art
Ils étaient environ 400 hommes et femmes de différents pays alliés, engagés dans cette tâche. À Paris, leur point d'ancrage était Rose Valland (Cate Blanchet à l'écran), curatrice du « Musée du Jeu de Paume » qui, ayant caché sa connaissance de la langue de l'ennemi, avait pu savoir où il transportait son butin, finalement récupéré grâce à elle. Au total environ 60 000 œuvres d'art. Et leurs brillants faits d'armes à tous, si l'on peut dire, ont été à la hauteur de leur fonction. On leur doit la restitution de milliers et de milliers de toiles de maîtres, de sculptures, de joailleries et autres pièces de valeur historique. En suivant les traces de leur cheminement, ils les avaient retrouvés là où ils avaient été cachés : dans des mines, des granges, et parfois des châteaux réquisitionnés. Les « Monuments Men » avaient poussé leur exploration jusqu'en Allemagne même, où se trouvait déjà une partie des trésors dérobés. Là, le hasard y était parfois pour quelque chose. Ainsi, pris d'une rage de dent, l'un d'entre eux s'est retrouvé chez un dentiste dont le fils était un assistant d'Herman Göring, en charge du transfert des œuvres d'art. De fil en aiguille, il apprend que 6 500 peintures étaient dissimulées dans une mine, près de Salzbourg, dont le polyptyque L'Agneau mystique de Van Eycks et La Madone de Bruges de Michel-Ange. Une autre fois, c'est une rumeur qui a mené à une des versions des Bourgeois de Calais de Rodin. Et, à la Libération, il avait fallu stocker cet énorme lot précieux. Les coffres des banques n'étant pas suffisants, on a eu recours au général Patton qui a fait de la place dans son quartier général de Munich. On a également emmagasiné des tonnes dans une villa de Florence. À noter que sur les directives de ce groupe artistico-militaire, Dwight Eisenhower, alors commandant des forces alliées en Europe, avait demandé à ses troupes de « respecter les monuments en tous genres ».
Une fois leur service achevé, les « Monuments Men » qui, en uniforme kaki, avaient embrassé les chefs-d'œuvre du monde entier, littéralement à bras-le-corps, les ont à nouveau abordés dans leurs habits de conservateurs, d'historiens, d'archivistes. À leur place en temps de paix : les musées.

Si ce musée, relevant du Smithsonian Institution, braque les feux sur ce volet de la Seconde Guerre mondiale par le biais d'une exposition intitulée « Les Monuments Men et la National Galley of Art : dans les coulisses de l'histoire », c'est parce qu'il y a été au centre dès le début de son déroulement. C'est là qu'a eu lieu un intense lobbying pour mettre un holà à la...

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