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Moyen Orient et Monde - Syrie-Diplomatie

Les pourparlers de Genève 2 s’enlisent

Réunion trilatérale entre Brahimi, les USA et la Russie vendredi.

Le médiateur Lakhdar Brahimi a affirmé hier avoir des « tonnes de patience », concernant le manque de progrès à Genève. Philippe Desmazes/AFP

Lakhdar Brahimi, le médiateur des Nations unies pour les négociations sur le conflit syrien, a jugé « laborieux » le début du nouveau cycle de discussions avec l'opposition et le gouvernement, et a admis ne pas accomplir « beaucoup de progrès ». La journée avait pourtant commencé sur une note d'espoir, les représentants du président syrien Bachar el-Assad et ceux de l'opposition se retrouvant face à face pour observer une minute de silence à la mémoire des 130 000 personnes mortes en près de trois ans de conflit.


« Le début de cette semaine a été aussi laborieux que cela avait été (dans le passé). Nous n'accomplissons pas beaucoup de progrès », a-t-il expliqué aux journalistes, ce qu'a confirmé le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mokdad, qualifiant la journée d'hier de « perdue ». « Nous ferons de notre mieux pour faire décoller ce processus », a-t-il assuré. M. Brahimi a déclaré « avoir des tonnes de patience », mais a souligné que « le peuple syrien n'a pas cette patience et nous lui devons d'accélérer ».

« Homs peut être appelé un succès », a-t-il également estimé à propos de l'évacuation de plus d'un millier de civils des quartiers assiégés de cette ville syrienne et du ravitaillement que l'ONU a pu faire parvenir aux populations bloquées depuis 2012. « Il nous aura fallu six mois pour sortir quelques centaines de personnes », a regretté le diplomate qui a souligné que beaucoup d'autres zones assiégées attendent toujours une aide humanitaire. M. Brahimi a dans la foulée salué le courage du personnel de l'ONU et des volontaires du Croissant-Rouge syrien « qui ont pris beaucoup de risques » dans cette opération réalisée alors que des tirs ont continué. « La voiture du représentant de l'ONU en Syrie a été totalement détruite alors qu'il se trouvait à l'intérieur », a-t-il d'ailleurs relevé.

 

(Lire aussi: Les hommes évacués de Homs interrogés par Damas)


Pour essayer de sortir de l'impasse actuelle où les deux délégations refusent de s'entendre sur un agenda de discussions, il a appelé « tout le monde à faire de ce processus une réalité et à aider la Syrie à sortir de ce cauchemar que son peuple vit depuis presque trois ans ». « Je ne peux pas imposer un agenda à des gens qui ne veulent pas. Je ne peux pas pointer un pistolet sur leur tête (...) la majorité du peuple syrien leur dit : s'il vous plaît, trouvez quelque chose pour stopper ce cauchemar (...) ils finiront par écouter à un moment ou un autre », a ajouté M. Brahimi, admettant ainsi son impuissance actuelle.


Les discussions doivent se poursuivre jusqu'à vendredi, et la semaine prochaine, M. Brahimi se rendra à New York pour en rendre compte au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon et au Conseil de sécurité. Vendredi, il aura une réunion trilatérale avec les deux coparrains de la conférence, la Russie et les États-Unis, représentés par le vice-ministre russe Guennadi Gatilov et la secrétaire d'État adjointe Wendy Sherman. Interrogé sur les critiques à l'égard de cette rencontre formulées par un membre de la délégation gouvernementale syrienne qui se plaint de ne pas avoir été consultée, il a rappelé que les parties sont informées de ces réunions trilatérales, mais « ne sont pas consultées ».

 

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