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À La Une - Syrie

Évacuation des armes chimiques : Damas manque une date butoir

Damas invoque des menaces d'attaques d'insurgés pour justifier son retard.

Le port italien Gioia Tauro est l'un des ports qui servira au transfert des armes chimiques syriennes. 560 tonnes d'armes chimiques devraient y transiter. AFP / Filippo MONTEFORTE

La Syrie n'a pas, comme elle s'y était engagée, évacué de son territoire la totalité de ses armes chimiques à la date du 5 février et le processus est en retard de plusieurs semaines, ce qui remet en question la date butoir du 30 juin fixée pour leur élimination totale.

A ce jour, la Syrie n'a évacué qu'à peine plus de 4% des 1.300 tonnes de produits toxiques qu'elle a déclarés à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Les deux petits lots évacués se trouvent à bord d'un navire danois en Méditerranée.

 

En vertu d'un accord intervenu entre la Russie et les Etats-Unis et consacré par l'adoption fin septembre de la résolution 2118 du Conseil de sécurité de l'ONU, les autorités syriennes avaient accepté d'évacuer au plus tard le 5 février l'ensemble de leurs armes chimiques hors du territoire syrien.

Toujours en vertu de l'accord, précipité par l'attaque au gaz sarin qui avait fait des centaines de morts chez les civils le 21 août dernier dans la plaine de la Ghouta, près de Damas, la Syrie a jusqu'au 30 juin, soit encore près de cinq mois, pour éliminer totalement ses stocks d'armes chimiques.Les Etats-Unis avaient imputé l'attaque de la Ghouta au régime de Damas, qu'ils avaient alors menacé de raids aériens.

 

La Russie a déclaré mardi que son allié syrien allait évacuer prochainement d'autres lots d'armes chimiques mais les diplomates occidentaux ont dit n'avoir constaté aucun signe d'évacuation imminente. La Syrie a fait savoir qu'elle allait transmettre à l'OIAC un calendrier d'évacuation, sans dire exactement quand elle allait le faire.  "C'est le statu-quo, jusqu'à ce que nous recevions le calendrier", a déclaré un porte-parole de l'OIAC, Michael Luhan.

 

Damas a imputé les retards dans l'évacuation de son stock chimique aux menaces d'attaques d'insurgés sur les routes menant au port de Lattaquié, au bord de la Méditerranée. Aussi le régime demande-t-il davantage de matériel blindé et des équipements de communication pour mener à bien cette mission. Mais les Etats-Unis et les Nations unies, qui supervisent conjointement le programme de destruction des armes chimiques avec l'OIAC, ont estimé la semaine dernière que l'armée syrienne avait tout le matériel nécessaire et devait honorer ses engagements le plus rapidement possible.

 

Pour James Clapper, chef du renseignement américain, l'accord conclu l'an dernier sur l'élimination des armes chimiques syriennes a renforcé le président Bachar el-Assad face aux insurgés, et les chances de le contraindre rapidement à quitter le pouvoir sont très réduites désormais. "Les perspectives en ce moment précis sont qu'il est vraiment dans une position renforcée par rapport à l'an dernier en raison de l'accord de suppression des armes chimiques, aussi lent soit ce processus", a dit le directeur du renseignement national (DNI), qui était auditionné par la commission du Renseignement de la Chambre des représentants.

En avril 2013, s'exprimant devant la même commission, le même James Clapper affirmait qu'"après pratiquement deux ans de conflit en Syrie, l'érosion des capacités du régime s'accélère. Nous l'observons dans ses pertes territoriales, dans ses effectifs militaires et ses manques logistiques".

 

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La Syrie n'a pas, comme elle s'y était engagée, évacué de son territoire la totalité de ses armes chimiques à la date du 5 février et le processus est en retard de plusieurs semaines, ce qui remet en question la date butoir du 30 juin fixée pour leur élimination totale.
A ce jour, la Syrie n'a évacué qu'à peine plus de 4% des 1.300 tonnes de produits toxiques qu'elle a...

commentaires (2)

Évacuer la totalité pour le 5 février: quelqu'un y croyait?

Yves Prevost

18 h 52, le 05 février 2014

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Commentaires (2)

  • Évacuer la totalité pour le 5 février: quelqu'un y croyait?

    Yves Prevost

    18 h 52, le 05 février 2014

  • Personne n'est dupe, tout le monde connaît bien l'hypocrisie et la fourberie du boucher de Damas, dictateur expert en mensonges à l'image de ses maîtres russes. Mais le jeu politique l'emporte, au détriment des 130.000 morts qui n'émeuvent personne, faisant même du nazi Assad un homme important ! Il n'a déclaré qu'une infime partie de ses armes chimiques, il n'en détruira que très peu. Les grandes puissances savent où elles se trouvent et tant que cette situation pourrie les arrange, elles utilisent Assad pour envenimer encore plus les choses en attendant de se débarrasser définitivement de cette vermine. Il peut se passer autant de Genève (complètement inutiles) que vous voulez, c'est pour faire diversion et ça occupe les gens. Je sais que c'est trop leur demander, mais que les dirigeants libanais se mettent en tête de s'occuper enfin de leur propre pays au lieu d'assister bêtement à la scène syrienne et de protéger nos ennemis.

    Robert Malek

    18 h 26, le 05 février 2014

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