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Moyen Orient et Monde - Terrorisme

Rapts, explosions, combats : le Yémen s’enfonce dans la violence

Un Européen a été enlevé hier à Sanaa quelques heures après des explosions nocturnes dans le secteur de l'ambassade de France.

Le Yémen semble dériver dans un engrenage des violences avec des enlèvements, des attentats et l'aggravation d'une guerre aux relents confessionnels dans le nord.


Hier, un Européen a été enlevé à Sanaa, quatre jours après le rapt vendredi d'un Allemand dont le sort reste incertain, tout comme celui de deux diplomates, un Saoudien et un Iranien, et un ressortissant sud-africain, tous enlevés dans ce pays. L'employé du secteur pétrolier a été enlevé par des hommes armés devant une épicerie à Hadda, le quartier diplomatique de Sanaa, a déclaré une source proche des milieux pétroliers, indiquant qu'il s'agissait d'un Britannique. Mais l'ambassade britannique au Yémen n'était pas en mesure dans l'immédiat de confirmer le rapt. « Nous sommes au courant des informations et tentons de confirmer », a déclaré un porte-parole. Selon des témoins, les ravisseurs l'ont frappé à la tête avec la crosse d'une arme, avant de l'emmener vers une destination inconnue.


Cet enlèvement est survenu après une série d'explosions nocturnes à Sanaa. Un obus de mortier a été tiré après minuit en direction de l'ambassade de France, sans toucher le bâtiment, et une voiture piégée a explosé à quelques centaines de mètres de là à Hadda, non loin de la maison de l'ancien président Ali Abdallah el-Saleh, selon une source policière faisant état de trois blessés. La chancellerie fonctionnait normalement hier. À Paris, le porte-parole du Quai d'Orsay, Romain Nadal, a condamné les attentats de Sanaa, affirmant qu'« aucun élément ne nous permet d'indiquer que les explosions visaient directement l'ambassade de France ». Deux autres explosions nocturnes ont été provoquées par des engins placés dans un minibus, garé non loin du ministère de la Défense, sans faire de victime selon une source militaire.

 

Rebelles vs tribus
L'état d'insécurité au Yémen est aggravé par la progression des rebelles zaïdites chiites dans le Nord aux dépens de la puissante tribu des Hached, soutenue par des fondamentalistes sunnites. Les combattants d'Ansarullah, nom de ces rebelles zaïdites, une branche du chiisme, ont pris durant le weekend le contrôle de la localité de Houth, à 180 km au nord de Sanaa, et de la région d'al-Khamri, fief de la puissante confédération tribale des Hached, selon des sources tribales. Les combats ont fait en une semaine 150 morts et 400 blessés, dont 50 tués et 100 blessés dans les rangs de la tribu des Hached, selon un bilan obtenu hier par l'AFP de sources militaire et tribales.


Dimanche soir, la tribu des Beni Souraïm, un clan des Hached, a tenté de lancer une contre-offensive pour stopper la progression des combattants d'Ansarullah vers ses territoires, situé au sud de Houth, a indiqué hier une source tribale. Hier, les combats ont baissé d'intensité pour favoriser une médiation gouvernementale menée par le gouverneur de Sanaa Abdel Qader Hilal, selon des sources tribales. M. Hilal a indiqué sur sa page Facebook que les deux protagonistes avaient « convenu de signer un accord sur un cessez-le-feu, la réouverture des routes et le retrait des combattants » des zones en conflit.


Mais des analystes craignent que les violences ne fassent dérailler la transition après les espoirs suscités par le dialogue national, qui a permis de tracer les grandes lignes du futur État fédéral malgré son boycott par les indépendantistes sudistes. À Aden, principale ville du sud, un officier de la police, le commandant Awadh al-Dahboul, et deux de ses compagnons, ont été blessés hier dans une embuscade qui leur a été tendue par des hommes armés, qui ont réussi ensuite à prendre la fuite, selon un responsable de sécurité.

 

Le Yémen semble dériver dans un engrenage des violences avec des enlèvements, des attentats et l'aggravation d'une guerre aux relents confessionnels dans le nord.
Hier, un Européen a été enlevé à Sanaa, quatre jours après le rapt vendredi d'un Allemand dont le sort reste incertain, tout comme celui de deux diplomates, un Saoudien et un Iranien, et un ressortissant sud-africain, tous...
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