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Moyen Orient et Monde - Irak

Dans la province d’al-Anbar, la situation humanitaire s’aggrave

Les prochaines élections détermineront l'issue des violences à Ramadi et Falloujah, selon un responsable du CICR.

Des hommes armés issus d'une tribu, et des membres des forces de l'ordre, à Ramadi, à l’ouest de Bagdad, lors d'une opération militaire contre les combattants anti-gouvernement le 30 janvier 2014. AFP/AZHAR SHALLAL

Depuis plus d'un mois, des affrontements meurtriers opposent l'armée et la police irakiennes, aidées par certaines tribus, et des insurgés sunnites armés dans la province d'al-Anbar, notamment dans les deux villes Ramadi et Falloujah, prises en grande partie par les « terroristes », selon la dénomination du gouvernement irakien, et qui seraient des membres de Daech (État islamique en Irak et au Levant – EIIL, lié à el-Qaëda). En plus des attaques, notamment à la voiture piégée, dont souffre l'Irak au quotidien, ces nouvelles violences sont les conséquences directes d'un vieil antagonisme entre la minorité sunnite et la majorité chiite au pouvoir, et menée par le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki.


Depuis fin décembre donc, l'armée irakienne tente de reprendre le contrôle de ces deux villes, tout en essayant d'épargner la population civile prise entre deux feux, à travers une médiation tribale. Toutefois, comme à chaque fois dans ce genre de situation, des milliers de personnes ont fui les deux villes. Selon certaines sources, elles seraient près de 40 000 familles à s'être éparpillées dans la province d'al-Anbar ; d'autres sources font état de plus de 100 000 familles déplacées.


La situation sécuritaire, et par conséquent humanitaire, constitue donc une source d'inquiétude pour les habitants et les autorités locales de la province d'al-Anbar, affirme Patrick Youssef, chef de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Irak, lors d'un bref passage à Beyrouth. Car les personnes déplacées doivent faire face à plusieurs problèmes : trouver un lieu d'accueil, des vivres et souvent une aide médicale. La majorité des personnes déplacées se trouvent à présent installées dans des mosquées, des écoles et autres, grâce à l'initiative des autorités locales, tandis qu'une partie, plus aisée, a réussi à s'installer de manière plus décente, notamment dans les environs immédiats de Ramadi et Falloujah, mais également un peu partout à travers le pays, explique M. Youssef.

 

Rôle du CICR
C'est là qu'entre en jeu le CICR. Installé en Irak depuis 1980, il aide les personnes déplacées par les conflits, visite les détenus, notamment ceux incarcérés en tant que « terroristes », les aide à rester en contact avec leurs proches, tente de faciliter l'accès aux soins médicaux et à l'eau potable, etc. Apolitique et bien implanté dans le pays, le Comité est en outre la seule institution humanitaire à avoir pu entrer dans Falloujah et Ramadi, où il a d'ailleurs un bureau, rappelle le responsable, pour y faire parvenir vivres, médicaments, et autres produits de première nécessité.


Jusqu'à présent, la situation humanitaire a pu être gérée et al-Anbar ne fait pas encore face à une crise qui la dépasse tout à fait, d'après Patrick Youssef. « Personne ne meurt de faim », assure-t-il, ajoutant avoir pu venir en aide à toute personne dans le besoin, en parfaite coopération avec le Croissant-Rouge irakien, les autorités locales ainsi que le gouvernement central, dont les différents ministères (Santé, Défense, etc.) interviennent selon lui de manière efficace dans cette crise. Toutefois, craint-il, la situation humanitaire dans la province d'al-Anbar va certainement empirer, l'armée n'ayant toujours pas réussi à reprendre le contrôle de Ramadi et Falloujah, et alors que les élections législatives approchent. Ces dernières, pour M. Youssef, seront déterminantes quant à l'issue de la crise, qui fait craindre une autre guerre civile, les tensions politiques étant la source directe des affrontements confessionnels actuels.

 

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