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Moyen Orient et Monde - Syrie

À Genève, la question du « terrorisme » sur toutes les lèvres

Les délégations de l'opposition et du régime ont observé une minute de silence en hommage aux « martyrs » de la guerre.

Human Rights Watch accusait le régime du président Bachar el-Assad de « démolitions illégales » d’habitations à Hama et Damas et d’« effacer de la carte des quartiers entiers » comme « punition collective ». À Wadi al-Joz, un quartier de Hama, les images satellitaires montraient en avril 2013 une série d’habitations entre deux rues, laissant la place un mois plus tard à des espaces blancs. Photo AFP / HO / HRW / 2014 DIGITALGLOBAL / 2014 CNES

Le régime syrien et l'opposition, en négociations sous l'égide de l'ONU à Genève, se sont accusés mutuellement hier d'actes de terrorisme dans la guerre qui les oppose depuis près de trois ans.


Le pouvoir à Damas, qui assimile les rebelles à des « terroristes » soutenus notamment par l'Arabie saoudite, insiste que la priorité des discussions à Genève est la question du « terrorisme », alors que pour l'opposition, le dossier central est la transition du pouvoir en Syrie. Les délégations ont finalement « discuté de la violence et de la lutte contre le terrorisme, car cette clause fait partie de Genève 1 », a affirmé une source de l'opposition.
Mais « il n'y a pas eu d'accord sur la façon de le traiter », a indiqué le médiateur de l'ONU, Lakhdar Brahimi, lors d'une conférence de presse. « Je ne sens pas réellement de changement dans la position des deux interlocuteurs », a-t-il ajouté.

En effet, les deux parties ont campé sur leurs positions : « Le régime veut parler de terrorisme. Les barils d'explosifs, c'est du terrorisme. Affamer la population jusqu'à la mort, la torture et la prison, c'est du terrorisme », a répliqué l'opposition, qui a présenté des documents à l'appui. « Le plus grand terroriste en Syrie, c'est Bachar el-Assad », a affirmé la délégation de l'opposition. De son côté, la délégation gouvernementale a présenté un communiqué dans lequel elle a appelé à l'« arrêt du financement, de l'armement et de l'entraînement des terroristes », selon le texte obtenu par l'AFP. « Combattre les organisations terroristes et les chasser hors de Syrie est le devoir de tout Syrien », affirme le communiqué. Louaï Safi, un membre de l'opposition, a affirmé que sa délégation a refusé le communiqué « inacceptable et unilatéral » du régime car il n'incluait pas le Hezbollah, qui combat aux côtés de l'armée, parmi les « groupes terroristes » en Syrie. Il a rappelé que les rebelles combattaient également les jihadistes extrémistes, alors que Damas ne fait pas la distinction entre les deux groupes. Fayçal Moqdad, vice-ministre des Affaires étrangères, a défendu pour sa part l'allié du régime, affirmant que le Hezbollah était un parti qui « a les mains propres » et que c'était « Riyad qui mobilise les terroristes et tue les Syriens innocents ».


Au 6e et avant-dernier jour des pourparlers, les deux délégations ont observé une minute de silence en hommage aux « martyrs » de la guerre en Syrie. Lakhdar Brahimi a annoncé que la dernière réunion prévue aujourd'hui pour cette session de pourparlers viserait à tirer « quelques leçons sur ce que nous avons fait et cherchera comment nous pouvons mieux nous organiser pour la prochaine session ».
Avant le second round, qui devrait se tenir aux alentours du 10 février, le chef de la Coalition de l'opposition syrienne, Ahmad Jarba, se rendra à Moscou le 4 février pour sa première visite officielle à cet allié du régime syrien, a annoncé l'opposition, précisant que c'était en réponse à une invitation russe.

 

« Maisons rasées »
Ces discussions se déroulaient au moment où l'ONG Human Rights Watch accusait le régime du président Bachar el-Assad de « démolitions illégales » d'habitations à Hama et Damas et d'« effacer de la carte des quartiers entiers » comme « punition collective ». Elle documente sept cas et souligne qu'au regard des lois humanitaires internationales, il s'agit de « crimes de guerre » dont les auteurs doivent être poursuivis. À Wadi al-Joz, un quartier de Hama, les images satellitaires montraient en avril 2013 une série d'habitations entre deux rues, laissant la place un mois plus tard à des espaces blancs.


Alors que, parallèlement au volet politique, la question de l'humanitaire ne progressait pas à Genève, le Croissant-Rouge syrien a appelé toutes les parties à assurer un accès « sans entraves » aux convois d'aides dans toutes les zones assiégées en Syrie.


C'est ainsi qu'un convoi d'aide alimentaire de l'Unrwa (Agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens) transportant 1 026 rations alimentaires a pu pénétrer hier dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dont le siège hermétique par l'armée depuis juin 2013 a causé la mort de plus de 80 personnes, ont annoncé une agence de l'ONU et l'agence officielle syrienne SANA.
De son côté, le Royaume-Uni va se préparer « immédiatement » à accueillir des centaines de réfugiés syriens parmi les plus vulnérables, a déclaré hier à Manille le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague.


Sur un autre plan, Washington s'est dit « inquiet » du fait que la Syrie n'ait évacué de son territoire que moins de 5 % de son arsenal chimique le plus dangereux, tandis que Paris a appelé à la vigilance, plus de quatre mois après un accord russo-américain sur la destruction de l'arsenal chimique syrien qui a fait éviter in extremis des frappes occidentales contre le régime.


Pendant ce temps sur le terrain, au moins onze personnes, dont deux femmes et trois enfants, ont été tuées hier par des barils d'explosifs jetés à partir d'hélicoptères sur la ville rebelle de Daraya, à proximité de Damas, a affirmé une ONG. En outre, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), dans la ville septentrionale d'Alep, au moins huit personnes ont été tuées par un raid identique sur le quartier de Qadi Askar. Dans la même ville, au moins six membres des forces du régime ont été tués lorsqu'une brigade rebelle islamiste a fait sauter un bâtiment à Karm al-Turab, un quartier du sud-est de la ville.
Dans cette province, dix autres membres des forces du régime ont été tués par l'explosion d'un autre bâtiment dans un village à la périphérie de Khanasser, aux mains de l'armée, selon l'Observatoire.


Par ailleurs, dans la province centrale de Homs, au moins 16 membres des forces loyalistes ont été tués dans une attaque des rebelles islamistes contre un point de contrôle durant la nuit à l'ouest de Homs.
En outre dans la même province, de violents combats ont opposé l'armée syrienne appuyée par le Hezbollah et les jihadistes du Front al-Nosra ainsi que des rebelles islamistes dans la région de Qoussair.

 

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Le pouvoir à Damas, qui assimile les rebelles à des « terroristes » soutenus notamment par l'Arabie saoudite, insiste que la priorité des discussions à Genève est la question du...
commentaires (5)

C'est par la que tout doit commencer , que va t on faire des takfiristes salafowahabites finances par la bensaoudie allie d'israel ?? that is the question !le reste suivra in due course !

FRIK-A-FRAK

14 h 39, le 31 janvier 2014

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Commentaires (5)

  • C'est par la que tout doit commencer , que va t on faire des takfiristes salafowahabites finances par la bensaoudie allie d'israel ?? that is the question !le reste suivra in due course !

    FRIK-A-FRAK

    14 h 39, le 31 janvier 2014

  • DÉRAPAGE DU TRAIN ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 34, le 31 janvier 2014

  • D'un autre côté je suis sûr et certain que le monde entier s'en fout éperdument de "l'inquiétude des Etats-Unis" quant au retard de Bachar le chimique à "évacuer son arsenal chimique". Le monde veut que cesse immédiatement le génocide perpétré par le régime contre le peuple syrien. C'est ça la priorité absolue.

    Halim Abou Chacra

    11 h 07, le 31 janvier 2014

  • Pour la première fois dans l'histoire, une dictature assassine des milliers et des milliers de citoyens du pays sur lequel elle exerce sa tyrannie depuis presque un demi siècle et observe une minute de silence en hommage à ces citoyens !!

    Halim Abou Chacra

    11 h 01, le 31 janvier 2014

  • Une véritable Masse-kharrah/Mascarade cette Montreux Genève, semblable à celle de la Lausanne entre Libanais(h) en 84 du siècle dernier ! Tant mieux, ceci leur apprendra, à ces impossibles "frérots" d'à côté, tout ce que les éhhh libanais avaient enduré surtout dû à leurs méfaits ; yâ wâïyléééh ! Cela s'appelle un bonnn retour de bâton, et dans le faciès, éhhh éhhh libanais !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    02 h 15, le 31 janvier 2014

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