Rechercher
Rechercher

Liban - L’éclairage

Retour à la case attente

Le climat international favorable à la formation d'un gouvernement de coalition nationale s'est confirmé un peu plus avec le retour d'Arabie saoudite de David Hale, ambassadeur US en poste à Beyrouth. M. Hale qui a été reçu par de hauts responsables saoudites, est revenu avec la nette impression que le royaume wahhabite appuie fortement la stabilité du Liban et l'élection d'un nouveau chef de l'État dans les délais prévus par la Constitution. La conviction de M. Hale rejoint celle de Jean-François Giroud, dépêché en Iran par François Hollande. L'Iran est hautement concerné par la stabilité au Liban, ainsi que par la continuité institutionnelle.
Les faits confirment donc que l'Occident prend très au sérieux la menace takfiriste au Liban et souhaite mettre notre pays à l'abri du terrorisme, surtout maintenant que le front al-Nosra a annoncé que le Liban est « terre de jihad » contre les « ennemis de Dieu », et d'abord contre le Hezbollah, qui se bat en Syrie aux côtés de l'armée syrienne, sans en peser les conséquences.
Selon un diplomate occidental, le « vide institutionnel » qui menace le Liban ne servira pas cette fois la cause de la stabilité, et que les concessions réciproques que se sont accordé le courant du Futur et le Hezbollah a ouvert la voie à une occasion unique que le pays regrettera d'avoir manqué.
Le fait que le Hezbollah ait renoncé au tiers de blocage ert que le courant du Futur ait accepté de siéger au sein d'un même gouvernement, aux côtés du Hezbollah, sachant par ailleurs que le parti pro-iranien se bat en Syrie aux côtés du régime syrien, est le fruit d'un consensus international, note un diplomate, et il serait vraiment dommage de s'arrêter en si bon chemin et de ne pas concéder au Premier ministre, Tammam Salam, l'occasion de former un gouvernement à sa convenance, couronnant ainsi les efforts de la communauté internationale.
L'épreuve de force oppose désormais le général Michel Aoun au Premier ministre désigné, Tammam Salam. Toutes les difficultés ont été aplanies, sauf une : l'attachement de Tammam Salam au principe de la rotation des portefeuilles, et l'insistance de Michel Aoun à faire obstacle à cette rotation, en ce qui concerne le ministère de l'Énergie.
De source proche du bloc centriste on s'efforce actuellement de garantir qu'en cas de formation d'un gouvernement de coalition contraire aux desiderata de Michel Aoun, mais parfaitement équilibré politiquement, les alliés de ce dernier ne se solidariseront pas avec lui, au cas où ses ministres démissionneraient. Ce point aurait notamment fait l'objet de l'entretien de deux heures que Walid Joumblatt aurait eu avec l'ambassadeur d'Iran.
Parallèlement, des intermédiaires du 14 Mars cherchent à convaincre Samir Geagea de se prêter au jeu et d'accepter que des personnalités proches des Forces libanaises participent au gouvernement, afin de lui conférer une « couverture chrétienne » au cas où Michel Aoun retirerait son épingle du jeu, en clamant que le gouvernement est « contraire au pacte de vie commune », puisque la composante chrétienne n'y est pas représentée.
Conscient de cette manœuvre, le chef du Courant patriotique libre a dépêché Gebran Basil auprès de Sleimane Frangié, pour plaider la cause d'une solidarité sans faille de son bloc, face à Tammam Salam et au président Sleiman. Aucun engagement ferme n'a été pris par M. Frangié à cet égard, sachant que les Marada se sont engagés à aligner leur position sur celle du Hezbollah. M. Bassil a par ailleurs rencontré mardi le secrétaire général du Hezbollah, et doit rencontrer, dans le même but, le parti Tachnag.
On ne saura probablement que très peu de ce que se sont dit Gebran Bassil et Hassan Nasrallah, mais une chose est sûre : le Hezbollah a beau faire publiquement preuve de sa solidarité politique avec le CPL, la conduite personnelle de Michel Aoun, en dépit des rationalisations qu'il peut lui donner, commence à user les nerfs de ses alliés. Ainsi, on a pu entendre le chef du bloc parlementaire du Hezbollah, Mohammad Raad, critiquer la conférence télévisée de Gebran Bassil et certains des projets « non consensuels » du CPL, lors de la réception offerte par Michel Murr à l'intention de Ronald Noble, un haut responsable d'Interpol auquel a succédé Élias Murr. Le Hezbollah va tenter de raisonner Michel Aoun, l'a-t-on entendu dire. Mais aucune date butoir n'a encore été posée par Tammam Salam à ces efforts.

Le climat international favorable à la formation d'un gouvernement de coalition nationale s'est confirmé un peu plus avec le retour d'Arabie saoudite de David Hale, ambassadeur US en poste à Beyrouth. M. Hale qui a été reçu par de hauts responsables saoudites, est revenu avec la nette impression que le royaume wahhabite appuie fortement la stabilité du Liban et l'élection d'un...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut