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Culture

Méditerranée lisse et multiple

L'Institut français du Liban* accueille également, dans le cadre de Photomed, les œuvres photographiques de deux artistes français, Jacques Filiu et Guy Mandery. Sur les cimaises de la salle Montaigne, des photographies simples, sans chichi ni traficotage, montrant de fort beaux paysages méditerranéens.

La plage, les hauteurs et le ciel de Marseille par Jacques Filiu.

Jacques Filiu a porté son objectif sur Marseille. Avec un appareil numérique, il fait des photos en couleurs. Du parc balnéaire du Prado, appelé maintenant plages Gaston Deferre, à la corniche Kennedy, du quartier Dromel aux Hauts de l'Estaque, le visiteur (devenu promeneur) assiste à des «vues imprenables» (et pourtant) où semble régner une quiétude exceptionnelle. Loin du tumulte des villes et de leurs centres, Marseille, capitale culturelle d'Europe en 2013, apparaît ici comme un lieu paisible où il est bon de se la couler douce.
Un autre photographe français, historien de son état, expose également ses œuvres à l'IFL. Guy Mandery donne à voir tout simplement la Méditerranée. Non pas la grande bleue en tant que telle, mais aussi et surtout la nature de cette région. Pour, dit-il, donner à voir ce qu'est aujourd'hui un des paysages les plus fameux, les plus représentés, souvent appelé en référence en tant qu'espace fondateur de civilisations et de pensées.
Partageant ses souvenirs d'enfance, l'historien écrit dans le catalogue de l'exposition: «Cette Méditerranée fut pour moi terre de chaleur et de poussière, de champs de blé noirs de soleil, de fragrances d'oranger, de plages suaves et de brûlures. Elle fut ensuite littéraire par Camus, Char, Giono, Mahfouz, Pavese et Vittorini, entre autres; picturale avec Cézanne et les peintres régionalistes provençaux et languedociens; cinématographique avec l'Antonioni de L'Aventura; photographique enfin avec les Bonfils, Rives et Sommer du XIXe siècle, et la Tunisie de Rudolf Lehnert au début du XXe, et d'autres photographes encore, tous partis vers le sud sur les traces du passé grec et romain. L'esthétique simple et directe de ces pionniers, à laquelle j'adhère, traverse une grande partie de la photographie contemporaine.»
Des paysages de carte postale? «Avec des sites tellement remarquables, on flirte inévitablement avec les clichés», reconnaît l'artiste tout en revendiquant cette parenté, et d'ajouter: «Je m'applique seulement pour ma part à grossir ici ou là le détail qui pointe l'effet de modernité. Mais naturellement, dans ce travail, j'assume surtout l'héritage des photographes du XXe siècle que, depuis plusieurs décennies, j'ai regardés, exposés, critiqués, édités, enseignés. C'est grâce à eux que je peux faire aujourd'hui ces photographies.» Dans un hommage rendu à ses rêves d'adolescent.

M.G.H.

* Institut français du Liban, rue de Damas, jusqu'au 8 février, de 10h à 19h, du lundi au vendredi. Samedi de 10h à 14h. Tél. : 01/420200.

Jacques Filiu a porté son objectif sur Marseille. Avec un appareil numérique, il fait des photos en couleurs. Du parc balnéaire du Prado, appelé maintenant plages Gaston Deferre, à la corniche Kennedy, du quartier Dromel aux Hauts de l'Estaque, le visiteur (devenu promeneur) assiste à des «vues imprenables» (et pourtant) où semble régner une quiétude exceptionnelle. Loin du tumulte des...
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