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Liban - Sabra et Chatila

« Ma réaction à la mort de Sharon? Je veux jouer de la musique et chanter »

Joie, bonbons et sérénité dans les camps de Sabra et Chatila.

Un réfugié palestinien au Liban distribuant des bonbons dans le camp de Chatila, dans la banlieue sud de Beyrouth. Anwar Amro/AFP

À l'annonce de la mort d'Ariel Sharon, ministre israélien de la Défense au moment des massacres de Sabra et Chatila il y a 31 ans, une immense de joie s'est emparée de ces quartiers misérables du sud de la capitale.
Dans les ruelles du camp de Chatila, où l'électricité n'est jamais arrivée, les habitants sont sortis dans les rues tout comme les combattants palestiniens en armes.


Adel Makki, 19 ans, s'est précipité pour offrir des bonbons aux passants. Son oncle a disparu durant les massacres commis entre le 16 et le 18 septembre 1982. « J'ai été soulagé quand j'ai appris que Sharon était mort. Je crois que les années qu'il a passées dans le coma étaient une punition de Dieu pour les crimes qu'il a commis », affirme-t-il. À cette époque, un millier d'hommes, de femmes et d'enfants ont été assassinés dans des conditions atroces et près de 500 autres ont disparu sans laisser la moindre trace.
Ahmad Khodr al-Ghosh, âgé d'une dizaine d'années, avale un bonbon. « J'en ai pris un car cet assassin est mort. Il a tué des femmes et des enfants et maintenant nous sommes soulagés », explique-t-il.


Dans une autre partie du camp, Oum Ali, 65 ans, a perdu son frère Mohammad de 23 ans dans la tuerie. Vêtue d'une robe noire et d'un foulard blanc, elle marche lentement, appuyée au bras d'une jeune parente. « Ma réaction à sa mort ? Je veux jouer de la musique et chanter. J'aurais tellement voulu le poignarder car il aurait ainsi souffert beaucoup plus », regrette-t-elle cependant.

 

(Portrait :Sharon, "l'homme qui brûle tous les feux rouges")

 

Le tribunal de Dieu
La majorité des habitants des deux camps auraient pourtant souhaité qu'Ariel Sharon soit traduit en justice, mais beaucoup s'en remettent à la justice de Dieu. « Bien sûr que je suis heureuse. J'aurais voulu qu'il soit jugé devant le monde entier pour ses crimes, mais il ne pourra pas échapper à la punition divine. Le tribunal de Dieu est plus sévère que les tribunaux d'en bas », assure Mirvat al-Amine, 43 ans, qui tient un magasin de sucreries et qui perdu un oncle dans les massacres.


Près du magasin, Magida, 40 ans, se souvient de ces journées dramatiques. Elle était partie avec sa famille dans un quartier proche de Chatila. « Notre voisine est arrivée la robe couverte de sang. Elle nous a dit que les gens étaient en train d'être massacrés dans les rues. Cela nous a semblé au début incroyable. Mais ensuite, nous avons entendu les cris des victimes qui suppliaient leurs assassins de leur laisser la vie sauve. »


Dans le cimetière des martyrs palestiniens à Sabra, le Libanais Adnane al- Moqdad, 63 ans, récite la fatiha à la mémoire de sa mère et son père tués. « Comment peut-on oublier le massacre ? C'est Sharon qui est responsable. Dieu est grand, il l'a fait souffrir à la fin de sa vie et il le fera souffrir après sa mort », dit-il.
Farhat Farhat, 67 ans, le mokhtar, marche seul à Chatila en regardant la joie des gens. « Il est resté dans le coma durant huit ans, comme si Dieu voulait que sa famille le voit dépérir de la même façon que Sharon nous a fait voir nos parents tués. »

 

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Adel...

commentaires (1)

Qu'il rôtisse éternellement en enfer!

Politiquement incorrect(e)

20 h 20, le 22 juin 2022

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Commentaires (1)

  • Qu'il rôtisse éternellement en enfer!

    Politiquement incorrect(e)

    20 h 20, le 22 juin 2022

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