Hélène Maalouf prédit « des jours tristes pour le Liban »

Hélène Maalouf est voyante. Elle avait prédit pour 2013 le démantèlement de réseaux terroristes par l'armée libanaise, des attaques contre la troupe, la libération des pèlerins de Aazaz, des inondations sur le littoral et la mort de l'artiste libanais Wadih el-Safi. Elle avait vu le Premier ministre Nagib Mikati rester au pouvoir. Sur le plan de la région, elle avait prédit le renouvellement des manifestations en Égypte et la poursuite de la guerre en Syrie.

Hélène Maalouf a prédit au cours des dix années précédentes, dans les pages de L'Orient-Le Jour, l'arrestation de Saddam Hussein, le tsunami en Asie, le printemps arabe... ainsi que le retrait des troupes syriennes du Liban et le crash de l'Ethiopian Airlines à son départ de Beyrouth.
Concernant le printemps arabe, elle avait annoncé il y a cinq ans : « Je vois les pays arabes tomber un à un comme un jeu de dominos. » À quelques jours du soulèvement en Tunisie, à la fin de 2010, elle avait vu « beaucoup de problèmes en Syrie ».

Elle utilise comme support le marc de café, mais elle dit voir des images qui passent devant elle. D'ailleurs c'est ainsi qu'elle parvient à prédire l'actualité.

Hélène Maalouf est généralement optimiste, mais pas cette année.
« Je vois des jours tristes pour le Liban. Surtout les six premiers mois de l'année. La situation sera tendue, instable. Je vois des explosions, surtout dans la banlieue sud de Beyrouth, des attentats-suicides. Il y aura d'autres attentats ailleurs. Des quartiers bondés, mais pas très connus, seront visés », dit-elle.
Hélène voit des assassinats, des attentats qui viseront des personnalités. « Ça sera des personnalités politiques de deuxième rang, pas les leaders », indique-t-elle.
« Je vois les Libanais sortir dans la rue après une catastrophe, ça pourrait être après un important attentat ou séisme. C'est à ce moment-là que les leaders du pays se réuniront pour trouver des solutions », dit-elle.
Hélène prédit la formation d'un gouvernement. Il y aura de nouveaux venus et des personnalités partiront. L'actuel Premier ministre, Nagib Mikati, fera toujours partie du paysage politique, dit-elle.
Elle souligne également qu'il y aura des élections présidentielles, que l'homme qui arrivera au pouvoir sera un militaire.
Elle voit aussi l'armée démanteler encore et encore des cellules terroristes qui seront probablement en train de planifier des attentats au Liban.
Elle prédit aussi cette année des inondations, une crise économique qui ira en s'empirant. Des entreprises fermeront leurs portes et des personnes seront licenciées, dit-elle, notant cependant que les prix de l'immobilier pourraient augmenter.
Des médias seront fermés et un journaliste important sera interrogé par la police, indique-t-elle.
Hélène voit des voyageurs paniqués à l'aéroport Rafic Hariri. Il y aura des coups de feu, un avion pourrait même rebrousser chemin vers Beyrouth et cela dans une importante affaire policière, comme le démantèlement d'un réseau de drogue, affirme-t-elle.
Elle prédit également un scandale concernant l'utilisation de médicaments contrefaits dans un important hôpital du pays.
Hélène répète encore qu'elle voit deux bateaux étrangers, dont l'un est qatari, au large du Liban. Ils viendront pour les forages pétroliers et gaziers.

Interrogée sur le sort de quelques Libanais, elle souligne que le cheikh Ahmad el-Assir a pris la fuite pour se réfugier dans un pays arabe, alors que l'ancien chanteur Fadl Shaker fera encore parler de lui en sortant des chansons sur YouTube sans pour autant sortir de sa cachette.
Elle indique que le général Michel Aoun fera face à des problèmes de santé et que l'ancien Premier ministre Saad Hariri, qui fait face à des problèmes financiers et familiaux, ne reviendra pas de sitôt au Liban. Le chef du PSP, Walid Joumblatt, a selon elle ras le bol de la politique et rêve de passer le flambeau à son fils.

Sur le plan régional, Hélène souligne que nombre de pays voisins connaîtront des manifestations, des émeutes et des guerres, notamment la Turquie, la Jordanie, l'Égypte, le Soudan, le Yémen... Il faut attendre encore pour que les changements, qui viendront inévitablement, touchent les pays du Golfe.
Concernant la Syrie, Hélène voit le président Bachar el-Assad rester au pouvoir. « L'opposition syrienne se contentera de cette situation pour sauver le pays des fondamentalistes de Da'ech. C'est lors d'une réunion internationale que le sort de la Syrie sera fixé, mais la guerre ne finira pas de sitôt », dit-elle.
« La région est sur un volcan », martèle-t-elle. « Je vois des émeutes et des problèmes partout... mais sur le long terme, je vois toujours une paix signée entre Israël et le monde arabe. Le Liban sera un jour prospère et il ne connaîtra jamais une guerre sunnito-chiite», indique-t-elle.

Et pour conclure sur une note légère, Haïfa Wehbé aura un succès international et se tournera de plus en plus vers le cinéma. Elissa, elle, se mariera. Quant à Nancy Ajram, elle aura un troisième enfant et ce sera un garçon.
Avis aux Libanais : peut-être serait-il préférable pour passer une bonne année 2014 de se préoccuper plus du showbiz local que de la situation au Liban et au Moyen-Orient.

Rétrospective
Le Liban en 2013

Les 30 Libanais(e)s qui ont (dé)fait 2013

Pour mémoire

La dernière bonne nouvelle de l'année... signée Michel Hayek