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Le Liban en 2013 - Rétro 2013

Films libanais vs films libanais

La compétition a été rude cette année. Les films libanais en salle étaient nombreux. Au bilan, un combat de coqs entre films commerciaux et films d'auteur. Où va le cinéma libanais à l'aube de l'an 2014 ?

"Ghadi" d'Amin Dora

Sera-t-il cet art bon marché accessible au seul public populaire ou pourra-t-il s'affirmer comme l'ont fait les pionniers et s'établir en un réel langage cinématographique reflet d'une société en marche ?

En effet, en 2013, on a assisté à des salles combles grâce ou à cause de films qui font rire ou pleurer, mais « faciles », aux scénarios malingres et à la réalisation rudimentaire,  évoquant de longs clips publicitaires comme Habbet Loulou de Layal Rajha ou Bébé d'Élie Habib. Par contre, d'autres œuvres, comme Ghady d'Amin Dora, ou encore des documentaires comme Layali bala nome d'Éliane Raheb, n'ont pas eu le même heureux sort.

Pour toute excuse, le spectateur libanais  argue que « y en a  marre de parler de la guerre, passons aux problèmes sociaux. On aimerait bien voir autre chose sur grand écran ». Chiche ! (Bien que la guerre soit encore ancrée en nous et qu'il soit bien naturel d'en parler. Ne faisons pas l'autruche).  Alors oui, s'il y a un autre registre à exploiter, pourquoi pas, mais pas au prix de la qualité. De grâce, ne la sacrifions pas à des excuses bidon, car le septième art libanais est un véritable  art qui a ses repères, son caractère et ses chefs de file dont on doit être fiers. Nous venons d'en perdre un récemment (Christian Ghazi). Alors, ne nous laissons pas tenter par la facilité et surtout par le rendement matériel. En dépit de toutes les critiques adressées à Nadine Labaki (est-ce par simple jalousie ?), c'est la seule réalisatrice, jusqu'à présent, qui a su atteindre un grand public sans pourtant se désintéresser de la qualité. Ce n'est pas seulement nous qui le disons. Les trophées récoltés dans plusieurs festivals, dont deux sélections à Cannes, sont là pour en témoigner. Mais nul n'est prophète en son pays.

Oui, le septième art libanais est prolifique. Selon un rapport d'Euromed, le Liban est le pays de la rive sud de la Méditerranée qui possède le nombre le plus élevé d'écrans de cinéma par individu. Le Liban jouit de l'infrastructure d'exploitation la plus dense de la région.

Son potentiel est énorme et les réalisateurs travaillent d'arrache-pied pour sortir un film, entre autres Philippe Aractingi, à qui il a fallu trois ans pour produire Héritages ou encore Ghassan Salhab qui travaille sur un nouveau projet. Et que dire de Nadine Labaki qui prépare une belle surprise pour 2014 ? Alors, ne croyons pas qu'une série qui passe à la télévision peut se transformer aussi aisément en long métrage sur grand écran (rappelez-vous « Helwe w kezzèbé »).

Le septième art, c'est du sérieux. Ce n'est pas un simple divertissement.

Sera-t-il cet art bon marché accessible au seul public populaire ou pourra-t-il s'affirmer comme l'ont fait les pionniers et s'établir en un réel langage cinématographique reflet d'une société en marche ?
En effet, en 2013, on a assisté à des salles combles grâce ou à cause de films qui font rire ou pleurer, mais « faciles », aux scénarios malingres et à la réalisation...

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