Samir Frangié appelle le chef de l’État à « ignorer les menaces du Hezbollah »

L'ancien député Samir Frangié a estimé que « le 8 Mars se trouve aujourd'hui dans une situation de défaite, sans que cela n'implique une victoire du côté du 14 Mars ». Appelant à « une intifada au sein de l'intifada (du 14 Mars 2005) », il a estimé que « les menaces du Hezbollah sont désormais du passé, puisqu'elles ont perdu le moule confortable que leur procurait Damas ». S'agissant précisément du dossier ministériel, Samir Frangié a appelé le président de la République à « prendre la décision adéquate au cours du prochain mois en signant le décret de formation du nouveau gouvernement, sans se préoccuper des menaces du Hezbollah ».
Dans ce cadre, le député du bloc du Futur, Ahmad Fatfat, a dénoncé « la méthode de menace propre au Hezbollah », que trahiraient les récents propos du secrétaire général adjoint du parti, cheikh Naïm Kassem. Ce dernier avait mis en garde contre « le risque de chaos qui suivrait la naissance d'un cabinet sans obtention d'un vote de confiance auprès du Parlement ». « Autrement dit, le Hezbollah nous prévient qu'il recourra à ses armes si les autorités compétentes prennent une décision à laquelle il ne consent pas », a fait remarquer le député du Futur. Il s'est surtout attardé sur la position du président de la Chambre Nabih Berry, qui avait estimé dans un entretien au quotidien al-Joumhouriya, publié hier, que « la seule option restante est la formation d'un cabinet sur la base de la formule des 6-9-9 (six portefeuilles pour les centristes, neuf pour le 8 et le 14 Mars respectivement) », qui serait soutenue selon lui par « le chef de l'État, le Premier ministre désigné et certaines figures du courant du Futur ».
Pour Ahmad Fatfat, qui s'exprimait sur la radio Voix du Liban 100.3-100.5, « ce discours du président Berry est pire que celui de Hassan Nasrallah (secrétaire général du Hezbollah, NDLR), lorsqu'il avait menacé d'adopter la formule des 6-9-9 ». Il a assuré que « personne au sein du courant du Futur n'est disposé à accepter cette formule ».
Notons que le député du même bloc, Ammar Houry, interrogé par l'agence d'information al-Markaziya sur les propos de Nabih Berry, a lui aussi démenti tout aval du Futur à la formule des 6-9-9.
Commentant en outre l'insistance de Nabih Berry sur « le caractère politique du cabinet, qui ne sera ni neutre ni apolitique », Ahmad Fatfat a estimé que « cette approche est la plus dangereuse, puisqu'elle vise en réalité à écarter le 14 Mars des portefeuilles-clés, ceux-ci étant actuellement aux mains du 8 Mars. Autrement dit, Nabih Berry préconise un semblant de partenariat avec le 14 Mars ».
Il en a conclu que « les propos du président Berry ne sont pas aussi positifs qu'ils ne le semblent ni ne facilitent la formation rapide d'un nouveau cabinet ». Il a réitéré enfin l'attachement du 14 Mars à « la formation d'un cabinet neutre, de non-partisans, c'est-à-dire de personnes, fort nombreuses au Liban, qui ne répondent d'aucun parti ».
Cet appel a été réitéré par le Parti national libéral, à l'issue de sa réunion hebdomadaire présidée par le député Dory Chamoun. « Il n'est pas demandé aujourd'hui de renflouer le cabinet démissionnaire ni d'élargir l'interprétation de la notion d'expédition des affaires courantes, mais de former un nouveau gouvernement neutre », a indiqué le communiqué, mettant en garde contre « les tentatives du Hezbollah et de son équipe d'entraver les efforts du président de la République et du Premier ministre désigné ».