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À La Une - Rapport

La prostitution, un phénomène mondial qui ne cesse de se développer

La crise économique a accentué la précarité et développé une "prostitution du désespoir".

AFP PHOTO / BERTRAND LANGLOIS

La prostitution ne cesse de se développer dans "un vaste marché mondialisé", accentué par une circulation des personnes de plus en plus facile et une banalisation de l'achat du corps humain, dénonce jeudi dans un rapport la Fondation Scelles, qui lutte contre l'exploitation sexuelle.

Dans son rapport annuel 2012, intitulé "Exploitation sexuelle, une menace qui s'étend", la Fondation Scelles dresse un état des lieux de la prostitution dans 66 pays, où "le nombre de personnes prostituées ne cesse d'augmenter et l'exploitation sexuelle apparaît plus que jamais comme un vaste marché mondialisé qui brasse les nationalités".

"Il n'y a pas une, mais des prostitutions", a rappelé Frédéric Boisard, chef de projet à la Fondation, lors d'une conférence de presse à Paris. Il a évoqué les jeunes filles Badis au Népal, "intouchables parmi les intouchables" condamnées de génération en génération à survivre en se prostituant, les femmes soumises au tourisme sexuel en Asie ou dans l'arc latino-américain (Caraïbes, Mexique, Colombie, Brésil), ou les Ougandaises envoyées en Malaisie sous couvert de fausse promesse d'embauche et victimes d'exploitation sexuelle.

Les réseaux font preuve d'une "grande capacité d'adaptation", a expliqué Yves Charpenel, président de la Fondation. "Les proxénètes passent des accords commerciaux entre eux", a-t-il ajouté, citant le cas de proxénètes roumains qui "vendaient de jeunes Equatoriens à des Français" ou un réseau libanais qui "allait chercher des femmes au Venezuela pour les vendre en France".

L'exploitation sexuelle est accrue par "la circulation plus facile des personnes", ajoute-t-il. Finis les camions transportant clandestinement les prostituées pour passer les frontières: aujourd'hui, la majorité des prostituées viennent de l'étranger (90%) "avec de vrais papiers ou quasi-vrais, par avion et avec des contrats", explique-t-il, comme les Nigérianes, ou les Chinoises qui viennent "via des offices de tourisme".

A Chypre, des réseaux faisaient ainsi venir des femmes ukrainiennes ou russes avec des visas de "danseuses exotiques" ou d'"artistes", avant de les envoyer dans les pays du Golfe.

La crise économique a accentué la précarité et développé une "prostitution du désespoir", note le rapport. Cela a rendu l'achat de corps humains "plus banal", a souligné Sandra Ayad, responsable du Centre de recherches internationales et de documentations sur l'exploitation sexuelle (Crides) qui a coordonné l'étude.

Le piège des fausses offres d'emploi
En Grèce, par exemple, le nombre de maisons closes illégales a explosé avec la crise, et le nombre de prostituées étrangères a été multiplié par 20.

Via internet, les personnes les plus vulnérables répondent à de fausses offres d'emploi à l'étranger, pour des postes de nounou ou de fille au pair, de domestique ou de mannequin, selon Mme Ayad.

Dans les Balkans (Bosnie-Herzégovine et Albanie), les prostituées sont "recrutées" via de fausses promesses de mariage. Ensuite, obligées de rembourser une dette souvent très élevée pour passer la frontière (environ 50.000 à 60.000 euros), elles sont contraintes de se prostituer: "Ils les tiennent par la drogue, la menace sur leur famille", détaille Yves Charpenel.
Une prostituée rapporte en moyenne 150.000 euros par an à son proxénète.

"Tous les pays sont contre l'exploitation sexuelle", a noté Yves Charpenel, mais l'application de ce principe reste problématique. Principaux freins: la corruption, la crise, qui réduit les budgets consacrés à la lutte contre le proxénétisme, ou encore les différences de régimes juridiques entre les pays.

Ainsi, chaque fois qu'une maison close s'ouvre dans un pays qui a réglementé la prostitution, comme l'Espagne ou l'Allemagne, "cela crée un appel d'air", avec l'arrivée massive de prostituées étrangères et de clients venus des pays voisins, selon lui.

La prostitution ne cesse de se développer dans "un vaste marché mondialisé", accentué par une circulation des personnes de plus en plus facile et une banalisation de l'achat du corps humain, dénonce jeudi dans un rapport la Fondation Scelles, qui lutte contre l'exploitation sexuelle.Dans son rapport annuel 2012, intitulé "Exploitation sexuelle, une menace qui s'étend", la...

commentaires (2)

SANS LA CONNIVENCE DES FORCES DE L'ORDRE ( SIC ! ET SIC ! ET TRÈS SIC ! ) PAS DE PROXÉNITISME DANS TOUS LES PAYS DU MONDE ! LE POISSON POURRIT PAR LA TÊTE... ILS SONT LES TÊTES !

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 06, le 13 décembre 2013

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Commentaires (2)

  • SANS LA CONNIVENCE DES FORCES DE L'ORDRE ( SIC ! ET SIC ! ET TRÈS SIC ! ) PAS DE PROXÉNITISME DANS TOUS LES PAYS DU MONDE ! LE POISSON POURRIT PAR LA TÊTE... ILS SONT LES TÊTES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 06, le 13 décembre 2013

  • Hypocrisie,quand tu nous tiens...comme si les polices des divers états ne savaient pas eactement qui sont les proxénètes!mais bien sûr qu'elles le savent,et très précisément encore...les liquider ne leur poserait aucun problème...mais ,money honey..corruption,argent,argent,corruption...tout le reste est du baratin!

    GEDEON Christian

    03 h 04, le 13 décembre 2013

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