« La Belle au bois dormant » enchante le Bustan

Difficile de créer l'enchantement dans un spectacle interprété des centaines de fois et par des ensembles différents, mais le corps de ballet d'État russe de Moscou, dirigé par Vyacheslav Gordeev, considéré comme l'un des meilleurs danseurs du Bolchoï, l'a fait. Cette année encore la jeune troupe est de retour au Bustan pour présenter durant quatre jours consécutifs un des grands classiques du ballet La Belle au bois dormant.
Les danseurs aux mouvements aériens ont virevolté durant plus d'une heure trente formant des tableaux colorés et dynamiques. Une mention spéciale est accordée aux costumes d'époque, riches et fastueux, ainsi qu'au décor qui virait du clair au sombre, en passant par le brumeux. Les Russes, célèbres pour leur performance collective en matière de danse classique, ont offert à voir une gestuelle de groupe remarquable. Par ailleurs, si on ne note pas une prestation masculine époustouflante, les danseuses, elles, rivalisaient en grâce et beauté. Poupées en porcelaine à la peau diaphane et aux membres raffinés, les ballerines ont ravi le public émerveillé qui n'a pas arrêté d'applaudir après chaque tableau.
On connaît bien l'histoire : une princesse qui, à la naissance, subit un mauvais sort de la méchante fée non invitée à la fête devra dormir toute sa vie à condition d'être un jour réveillée par le baiser d'un beau prince charmant. Telle est l'action classique de ce conte qui a traversé les âges sans une ride. Mais le corps de ballet russe a réussi à introduire certaines petites variations ludiques et qui cadraient dans l'esprit du fantastique. En mêlant dans la scène finale du bal des personnages d'autres contes pour enfants, comme le Petit chaperon rouge ou le Chat botté, la troupe a récréé sur scène un univers féerique.

C.K.

* Au programme, trois performances encore : ce soir, samedi 30 novembre, à 16 heures et 20h30, et demain, dimanche 1er décembre, à 16 heures. Billets en vente à la librairie Antoine ainsi qu'à l'hôtel al-Bustan, avec un prix spécial pour les jeunes de moins de douze ans.