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L'ambassadeur iranien aurait échappé de justesse aux attentats à Beyrouth

Les condamnations à l'étranger et au Liban se multiplient.

L'ambassadeur iranien au Liban, Ghadanfar Rokon Abadi.

L'ambassadeur d'Iran au Liban a échappé de justesse au double attentat survenu mardi au moment où il quittait la chancellerie, a affirmé à l'AFP une source diplomatique iranienne à Beyrouth.

"L'ambassadeur Ghadanfar Rokon Abadi devait se rendre avec son conseiller culturel Ibrahim Ansari chez le ministre libanais de la Culture, Gaby Layyoun", a expliqué cette source sous couvert de l'anonymat. "Le conseiller l'attendait dans une voiture près de l'entrée quand le premier kamikaze s'est fait exploser. L'ambassadeur qui devait d'une minute à l'autre quitter le bâtiment est alors revenu sur ses pas", a encore

 

Cheikh Ansari a été grièvement blessé dans le premier attentat, avant de succomber à ses blessures, selon une source hospitalière libanaise, mais le décès n'a pas été confirmé par Téhéran. L'attentat a fait au moins 24 morts et plus de 150 blessés.

 

Il s'est produit devant l'ambassade d'Iran, dans un quartier de la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah qui avait été frappé, au cours de l'été, par deux autres attentats, dont l'un a fait 27 morts. L'attaque de mercredi est toutefois la première à viser directement des intérêts iraniens.

 

 

Les enquêteurs sur le terrain

Mercredi, les enquêteurs continuaient d'examiner le site du double attentat suicide perpétré mardi à Beyrouth, près de l'ambassade d'Iran.


Selon la chaîne de télévision LBCI, l'armée était toujours déployée en force dans la région alors que quelques habitants du quartier sont rentrés chez eux pour commencer à réparer leurs maisons endommagées par les explosions.

Les brigades Abdallah Azzam, un groupe lié au réseau islamiste el-Qaëda, ont revendiqué le double attentat suicide, via le compte Twitter de cheikh Sirajeddine Zuraiqat, le guide spirituel de l'organisation. Ce compte a toutefois été suspendu par Twitter depuis. Le groupe a prévenu que les attentats se poursuivraient au Liban tant que le Hezbollah continuerait de combattre en Syrie aux côtés du régime.

 

Soutien indéfectible du président syrien Bachar el-Assad, l'Iran a dépêché des experts militaires et encouragé le Hezbollah ainsi que des miliciens chiites irakiens à aider le régime dans sa guerre contre les rebelles, lui permettant de remporter des victoires sur le terrain.

 

 

Réactions locales

Mercredi, l'adjoint du ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, venu à Beyrouth après les attentats recevait les condoléances de responsables libanais aux côtés de l'ambassadeur.

 

Les déclarations et condamnations des responsables libanais se sont en outre poursuivies (Voir les réactions mardi). Le président de la République Michel Sleiman a promis à son homologue iranien de tout faire "pour identifier les coupables".

Le député du Courant du futur Ammar Houri a estimé que le Hezbollah a donné aux terroristes des cartes d'invitations au Liban par son implication dans le conflit syrien.
"Les Libanais sont toujours ceux qui paient le prix, a déclaré M. Houri dans un entretien avec la radio Voix du Liban (100,5). Nous devons résoudre nos différends politiques au Liban (...) Arrêtons de nous impliquer dans les conflits des autres", a-t-il ajouté.
Le député a estimé que l'initiative la plus importante que l'Iran pourrait prendre serait de mettre fin à son implication dans le conflit syrien et au Liban.

Ghazi Youssef, député du même bloc, a indiqué pour sa part qu'inciter à la violence contre l'Arabie saoudite pourrait mettre son ambassade au Liban en danger. "Les takfiristes sont des agents à la solde du régime syrien et je crois que ceux qui sont responsables de cette attaque sont liés à ce régime", a lancé M. Youssef.


Condamnations à l'étranger
L'attaque a également été dénoncée mercredi par Washington et Londres qui ont fait des gestes envers l'Iran, dans le cadre du rapprochement amorcé après l'élection du président iranien Hassan Rohani. Un rapprochement qui a permis de débloquer les négociations sur le nucléaire qui ont repris mercredi à Genève.

Le secrétaire d’État américain John Kerry a condamné "avec force les attentats terroristes insensés et abjects", dans un très rare communiqué de Washington soutenant Téhéran. Et le Premier ministre britannique David Cameron a appelé M. Rohani dans une démarche inédite depuis plus de 10 ans.

A New York, le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné "fermement" l'attentat et appelé "toutes les parties libanaises à préserver l'unité nationale face aux tentatives pour déstabiliser le pays", divisé entre partisans et détracteurs du régime syrien. Moscou et l'Union européenne ont aussi condamné l'attaque, en appelant à la retenue.

 

L'Iran et le Hezbollah ont accusé Israël de la double attaque suicide, la première du genre au Liban depuis l'assassinat en 2005 de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri à Beyrouth.

 

 

(Lire aussi : Damas : La double explosion pue les pétrodollars)

 

 

La banlieue-sud de Beyrouth avait déjà été secouée par deux attentats l'été dernier, le premier à Bir el-Abed le 9 juillet a fait 50 blessés et le second à Roueiss le 15 août a fait 27 morts.

Un groupuscule syrien inconnu avait revendiqué ces attentats, affirmant riposter à l'implication du Hezbollah dans les combats aux côtés du régime syrien.

 

Le 26 mai dernier, deux roquettes Grad de 122 mm avaient en outre explosé dans la banlieue-sud de Beyrouth. L’un des engins avait atteint un parc de voitures situé près de l’église Mar Mikhaël, l’autre dans le quartier Maroun Misk, blessant quatre personnes – des ressortissants syriens – et provoquant des dégâts matériels.

 

Le 23 septembre dernier, un plan de sécurité a été mis en place dans le secteur et l’armée libanaise et les Forces de sécurité intérieure (FSI) se sont déployées dans cette région pour remplacer les miliciens du Hezbollah.

 

A la mi-octobre, les forces de sécurité avaient annoncé, à la veille de la fête de l’Adha, avoir découvert une voiture bourrée d’explosifs dans un quartier très fréquenté de la banlieue-sud, garée sur le bas-côté de la route et prête à exploser.

 

 

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