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À La Une - L'homme de la semaine

"Boutef", record de longévité au pouvoir en Algérie

Âgé de 76 ans, il a été désigné comme candidat à la présidentielle de 2014 malgré de gros ennuis de santé.

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Photo Reuters

Le président Abdelaziz Bouteflika, à la tête de l'Algérie depuis 14 ans et désigné samedi dernier par le parti au pouvoir comme son candidat à la présidentielle de 2014, est considéré comme l'artisan de la réconciliation nationale après dix ans de guerre civile en Algérie.

 

Cet homme de 76 ans, qui détient le record de longévité pour un chef d'Etat algérien, ne s'est cependant pas encore prononcé sur sa candidature.

 

Son hospitalisation pendant 80 jours dès le 27 avril à Paris avait relancé les spéculations sur sa capacité à diriger le pays. Rentré à Alger à la mi-juillet après avoir été soigné d'un AVC, il a commencé à revenir sur la scène politique sans pour autant prendre la parole en public. Mais il a reçu quelques responsables du monde arabe, des membres de son gouvernement et un conseil des ministres.

M. Bouteflika avait déjà été soigné au Val-de-Grâce à Paris en 2005 d'un ulcère hémorragique de l'estomac, auquel il avait dit avoir survécu "miraculeusement".

 

Elu à la présidence en 1999 dans un pays en pleine guerre civile, "Boutef", comme l'appellent familièrement ses compatriotes, s'emploie à rétablir la paix après quelque 200.000 morts. Cet ancien officier de l'Armée de libération nationale (ALN) a été reconduit pour deux autres quinquennats en 2004, puis en 2009 en amendant la Constitution.

 

En 2011, sous le souffle du Printemps arabe qui a balayé plusieurs vieux dirigeants du monde arabe, il annonce des réformes pour éviter la tempête, mais ces mesures seront jugées très insuffisantes par l'opposition. Partisan d'un régime présidentiel, il concentre tous les pouvoirs entre ses mains et réduit cette opposition à un simple rôle de faire-valoir.

 

"Il était tellement méprisant que ses chefs de gouvernement n'osaient jamais prendre la parole lors des conseils des ministres", se souvient un ancien ministre, en poste de 1999 à 2002, qui évoque devant un journaliste de l'AFP un chef d'Etat "versatile". A titre d'exemple, se souvient-il, M. Bouteflika avait un jour défendu "bec et ongles" le retour à l'enseignement bilingue (arabe-français), abandonné au milieu des années 1980. Mais il avait fait "marche-arrière peu de temps après, en martelant qu'il était hors de question de toucher au caractère sacré de la langue arabe", affirme cet ancien responsable sous couvert d'anonymat.

 

Né le 2 mars 1937 à Oujda (Maroc) mais d'une famille originaire de Tlemcen (ouest algérien), il rejoint très vite, dès 1956, l'ALN en lutte contre la France. Il devient à l'indépendance, à seulement 25 ans, ministre des Sports et du Tourisme sous la présidence de Ben Bella.

S'il hérite rapidement, en 1963, du portefeuille de la diplomatie qu'il conserve jusqu'en 1979, il soutient toutefois Houari Boumediene, alors ministre de la Défense, qui renverse en juin 1965 Ben Bella.

S'affirmant le dauphin de M. Boumediene, dont il prononcera en larmes l'oraison funèbre en décembre 1978, il est écarté.

 

Exilé volontaire à Dubaï et Genève notamment, il refuse en 1994 de prendre les rennes d'un pouvoir de transition que lui propose l'armée. Revenu comme candidat à la présidence en avril 1999, il se retrouve seul en lice après le retrait de six adversaires convaincus qu'il y aura des fraudes.

 

Tribun hors pair, aussi à l'aise en arabe qu'en français, il fait preuve parfois de colères "théâtrales" et soigne sa tenue: costumes trois pièces et cravate, même en pleine canicule.

 

 

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