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Lifestyle - Commémoration

À Dealey Plaza, « c’est tous les jours le 22 novembre 1963 »

À quelques jours du 50e anniversaire de l’assassinat du président américain John F. Kennedy, certains croient encore à la théorie du complot.

L’assassinat du premier président catholique reste une tragédie pour tous les Américains. Karen Bleier/AFP

Les uns prennent en photo une croix blanche au sol, d’autres dénoncent un complot : amateurs d’histoire et historiens amateurs se croisent à Dealey Plaza, dans le décor urbain et banal où a été tué il y a 50 ans le président Kennedy.
« Nous sommes à Dealey Plaza, et ici, c’est tous les jours le 22 novembre 1963 », dit au micro le guide Michael Scott Aston à des touristes venus à Dallas visiter les lieux de ce moment d’histoire, dans le cadre d’un « circuit de l’assassinat ». « Le cortège présidentiel tourne sur Elm Street, prend la file du milieu. Juste à cet endroit, des coups de feu retentissent », raconte le conférencier à bord du bus à l’ancienne de Big D Fun Tours. On vient de tirer sur le président.
À quelques jours du 50e anniversaire de la tragédie qui a choqué le monde, de nombreux curieux tentent d’en capter l’émotion, entre bruits de klaxon et fumées de pots d’échappement. Le 35e président des États-Unis est mort dans un décor de bretelle d’autoroute, quasi inchangé, juste à la sortie du centre-ville de Dallas. Un pont ferroviaire à trois arches enjambe trois voies, dont Elm Street. En bord de route, un tertre de gazon est séparé par une barrière en bois d’un bâtiment de briques rouges.
« C’est l’ancien dépôt de livres scolaires du Texas », dit M. Aston. « Regardez la fenêtre du cinquième étage ! » ajoute-il en pointant du doigt le coin du bâtiment.
De là, trois coups de feu ont été tirés par Lee Harvey Oswald, selon les conclusions de l’enquête de la commission Warren. L’ancien marine et sympathisant marxiste de 24 ans sera abattu deux jours plus tard par Jack Ruby, un patron d’une boîte de nuit de Dallas. L’immeuble abrite aujourd’hui un musée, le « Musée du sixième niveau (selon la façon de compter américaine) de Dealey Plaza ».

« Love Project » vs « cité de la haine »
Entre deux feux rouges qui mettent sporadiquement un terme à la circulation, les touristes se prennent en photo sur une croix blanche qui, au milieu de la chaussée, marque l’endroit du tir fatal. Près de la pelouse, Mark Oates a installé une table couverte de livres. L’homme, « chercheur en assassinat de JFK » comme le proclame sa carte de visite, vient ici régulièrement depuis 1986. « Nous avons là la preuve qu’Oswald n’a pas agi seul », dit-il à un curieux en montrant une vidéo d’époque qu’il passe en boucle sur un minilecteur DVD. L’ancien ingénieur fait remarquer des éclairs, preuve selon lui de coups de feu venus d’ailleurs.
Un peu plus loin, Ron Washington, 53 ans, qui mène des recherches « depuis 22 ans », est lui aussi convaincu d’un complot. « Les gens décident par eux-mêmes, je ne fais qu’en montrer les preuves », assure-t-il en proposant à la vente un magazine The Case for Conspiracy (L’affaire du complot) de Robert Groden.
Margie Benson, 80 ans, habitant Dallas depuis toujours, est venue montrer les lieux à des amis en visite. Cette ancienne standardiste se souvient encore « du superviseur quand il nous a annoncé “On a tiré sur le président” ». À l’annonce du décès, « tout le monde était stupéfait, silencieux, en deuil », dit-elle.
Sur la barrière de bois, des dizaines de graffitis proclament « RIP, JFK » (Rest in Peace ; repose en paix), « Oswald n’a pas agi seul » ou « Complot ! Nous savons la vérité. » Le long de la route qu’emprunta le cortège présidentiel, des milliers de petites affiches, dessinées par des écoliers, des détenus ou des artistes, parlent d’amour. La mort de Kennedy « est une blessure pour Dallas. L’art est notre réponse au surnom qui fut donné à la ville, la “cité de la haine” », dit l’artiste Karen Blessen, initiatrice de ce « Love Project ».
Un peu plus loin, John, 51 ans, et Karen Templin, 49 ans, de Troy, viennent de terminer la visite. « Ma mère était catholique. JFK était le premier président catholique. Je lui dois mon prénom », dit John non sans émotion.
(Source : AFP)

Les uns prennent en photo une croix blanche au sol, d’autres dénoncent un complot : amateurs d’histoire et historiens amateurs se croisent à Dealey Plaza, dans le décor urbain et banal où a été tué il y a 50 ans le président Kennedy.« Nous sommes à Dealey Plaza, et ici, c’est tous les jours le 22 novembre 1963...

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