Des jihadistes affiliés à el-Qaëda en Syrie ont reconnu avoir décapité par erreur un rebelle après l'avoir confondu avec un chiite irakien combattant aux côtés des troupes gouvernementales, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) vendredi.
Mercredi, une vidéo était diffusée sur internet qui montrait deux membres de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) exhibant la tête d'un homme barbu devant une foule à Alep, la métropole du Nord, et affirmant qu'il s'agissait d'un chiite irakien qui combattait dans les rangs du président Bachar el-Assad.
"Quelques minutes après la diffusion, l'homme décapité a été identifié comme Mohammad Fares Marrouche, un combattant d'Ahrar al-Cham", un des principaux groupes rebelles combattant le régime syrien, a expliqué à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
"L'EIIL a par la suite reconnu que le rebelle a été tué par erreur et arrêté un des deux hommes, un Tunisien, pour avoir commis la décapitation, le déférant devant leur tribunal islamique pour le juger", d'après l'OSDH. L'autre homme, originaire du Golfe, n'a pas été appréhendé.
Mohammad Marrouche avait été blessé dans des combats autour d'une base militaire à l'est d'Alep qui ont opposé récemment les rebelles et les jihadistes à l'armée syrienne, soutenue par le Hezbollah libanais et le groupe Abou Fadl al-Abbas, des combattants chiites irakiens.
Il avait alors été transféré vers un hôpital de campagne à Alep où, drogué par les médicaments, il avait ressassé dans son délire les noms d'Ali et de Hussein, deux imams vénérés des chiites, selon M. Abdel Rahmane.
"C'était la dernière chose qu'il avait entendue des combattants chiites avant qu'il ne soit blessé. Les deux hommes de l'EILL ont cru alors qu'il s'agissait d'un combattant chiite blessé et l'ont décapité", selon l'OSDH, qualifiant l'acte de "crime de guerre".
Les deux hommes auraient demandé "pardon", selon le journal britannique The Telegraph.
Un chef de l'EIIL, Omar al-Qahtani, a de son côté affirmé sur son compte Twitter que le rebelle, après avoir été secouru dans la bataille, s'est cru aux mains de ses ennemis et a menti en affirmant qu'il appartenait à la communauté chiite, considéré par les extrémistes sunnite comme "infidèle". "Il a crié le nom de Hussein et ceux présents à l'hôpital ont cru qu'il s'agit d'un prisonnier (pro-régime), a indiqué Cheikh al-Qahtani.
"Interrogé, il a prétendu qu'il était chiite (...) les frères l'ont alors tué", poursuit-il, demandant au défunt qu'il "pardonne" à ses meurtriers.
"L'erreur est une chose qui se produit fréquemment sur les champs de bataille", a encore tweeté Omar al-Qahtani.
Plusieurs vidéos ont circulé par le passé sur des actes d'exaction commis par des rebelles, notamment des décapitations. En mai, une vidéo montrant un chef rebelle éviscérant un soldat et faisant mine de mordre dans l'un de ses organes arrachés, avait fait le tour du monde, suscitant un tollé.
En septembre dernier, la Commission d'enquête mandatée par l'ONU sur les crimes contre les droits de l'Homme en Syrie a dénoncé des "crimes contre l'humanité" commis par les forces gouvernementales et des "crimes de guerre" commis par l'opposition armée.
Des accusations également régulièrement émises par des ONG et autres associations pour les droits de l'Homme.
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commentaires (8)
Ils sont "comiques"...il y a les friendly fire...eux ont le friendly sekkine...ils aiment çà décapiter.La puissance de l'impuissance,dans tous les sens du terme.Taffioles!
GEDEON Christian
11 h 31, le 16 novembre 2013