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À La Une - Éclairage

L’État hébreu veut jouer le Congrès US contre Obama

Un ministre israélien se rend à Washington pour tenter d’enrayer la signature d’un accord avec Téhéran sur le nucléaire.

Israël, dont un ministre se rend demain aux États-Unis, veut jouer de son influence au Congrès américain pour tenter d’empêcher la conclusion d’un accord sur le nucléaire iranien lors de la reprise des négociations entre les grandes puissances et l’Iran le 20 novembre.


« Israël fera tout pour convaincre les grandes puissances et leurs dirigeants d’éviter de conclure un mauvais accord » avec l’Iran, a affirmé hier le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, lors du Conseil des ministres hebdomadaire. À l’issue d’une rencontre très tendue vendredi à Tel-Aviv avec le secrétaire d’État américain John Kerry, M. Netanyahu avait déjà souligné avec force que l’accord en discussion avec l’Iran, ennemi juré d’Israël, était « un très mauvais accord ». « Nous allons mener une campagne aux États-Unis auprès de dizaines de membres du Congrès à qui j’expliquerai moi-même que la sécurité d’Israël est en jeu », a renchéri le ministre de l’Économie, Naftali Bennett, en annonçant à la radio militaire qu’il se rendait à partir de demain aux États-Unis. « Si, dans 10 ans, une bombe nucléaire cachée dans une valise explose à New York ou qu’un missile nucléaire s’abat sur Rome, on pourra dire que tout cela est à cause des concessions qui auront été faites » à l’Iran, a ajouté ce ministre, qui dirige un parti d’extrême droite, le Foyer juif.


Dans « deux ans et demi, il y a aura quelqu’un d’autre à la Maison-Blanche », a relevé le vice-ministre de la Défense, Danny Danon, en allusion au président Obama dont les relations avec M. Netanyahu sont exécrables. « Si nous n’avons pas le choix, Israël agira, nous avons créé une armée de l’air pour cela », a répété M. Danon, un faucon du Likoud (droite nationaliste), à la radio publique, reprenant la menace récurrente d’Israël de mener une attaque préventive contre les sites nucléaires iraniens. Selon la radio militaire, une délégation de hauts responsables américains, dont Wendy Shermann, qui mène les négociations avec l’Iran, devait arriver hier en Israël pour informer M. Netanyahu des discussions ayant eu lieu à Genève.


Hier également, les médias israéliens mettaient en avant l’ampleur des divergences entre Israël et les États-Unis. Pour le quotidien Maariv (droite), les « dirigeants israéliens ont décidé de lancer une attaque contre l’administration américaine sur le dossier iranien ». Israel Hayom, un quotidien gratuit proche de M. Netanyahu, dénonce en sa une la « reddition américaine » face à l’Iran et déplore : « Le président Obama pratique la politique d’“après moi le déluge”. »

 


Don Netanyahu ou « Bibi » Quichotte ?
En revanche, l’éditorialiste très lu du quotidien Yediot Aharonot, Nahum Barnea, raille M. Netanyahu qui « ambitionne de devenir un nouveau Winston Churchill et pourrait finir en Don Quichotte, le chevalier errant qui part à l’assaut de vrais et de faux ennemis ».
Tous les experts considèrent qu’en dépit des efforts du Premier ministre israélien, un accord sera ratifié entre les grandes puissances et l’Iran. « C’est un choix stratégique de Barack Obama qu’Israël ne peut pas remettre en cause », a ainsi assuré un commentateur de la radio publique. Shelly Yachimovich, la dirigeante de l’opposition travailliste, a elle aussi critiqué l’attitude de M. Netanyahu, tout en s’opposant au projet d’accord actuellement en discussion. « Conduire une série de confrontations avec les États-Unis aussi bien sur l’Iran que sur les négociations avec les Palestiniens, ce n’est pas bon pour Israël », a plaidé Mme Yachimovich.

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