Dans le prolongement de cette requête, le bloc du Futur a estimé hier que la libération des otages de Aazaz « doit être un motif d’intensification des efforts pour révéler le sort des disparus et kidnappés, précisément les Libanais détenus par le régime syrien » depuis la guerre civile. Le Futur a néanmoins critiqué les informations sur des réunions que le général Ibrahim aurait tenues à Damas avec le général syrien Ali Mamlouk, poursuivi par la justice libanaise pour avoir planifié, avec Michel Samaha, des actes de meurtre et de terrorisme au Liban. Par ailleurs, le bloc a stigmatisé « les pressions scandaleuses exercées par le 8 Mars sur la justice pour relaxer les trois suspects dans l’affaire du rapt des deux pilotes ».
Le Futur a exhorté enfin les responsables à » prendre une position qui limite l’effondrement des valeurs et des lois. C’est dans ce sens d’ailleurs que Ghazi Youssef, député haririen, s’est demandé dans une entrevue à la radio « comment la justice a-t-elle pu remettre en liberté les ravisseurs des deux pilotes turcs ? ». « La justice nous indique ainsi que le rapt est permis et que l’État n’existe pas au Liban », a-t-il ajouté. Notons que les avocats de la défense des accusés dans l’affaire du rapt des deux pilotes turcs ont demandé l’annulation des dix mandats d’arrêt délivrés in absentia.
Zgheib s’en prend au Futur
Le communiqué du bloc du Futur a été vivement critiqué par cheikh Abbas Zgheib, qui avait été chargé par le Conseil supérieur chiite du suivi du dossier des otages de Aazaz. « Le communiqué du bloc du Futur aurait dû être à la hauteur de cette affaire nationale et humanitaire », a-t-il déclaré dans un entretien à l’Agence nationale d’information. « Il aurait fallu également que le bloc remercie le général Ibrahim, qui a œuvré pour un heureux dénouement. Une question s’impose d’ailleurs à ce niveau : « Où se trouvait donc le bloc du Futur lorsque le général Ibrahim a effectué les contacts nécessaires pour ramener les corps des jeunes militants libanais tués à Tall Kalakh ? », a-t-il ajouté, démentant en outre « les présumées pressions sur la justice pour libérer les trois suspects. C’est en tout cas le Futur qui avait protégé les meurtriers des militaires à Ersal ». Cheikh Zgheib a appelé enfin à élargir le travail du comité de suivi de l’affaire des otages de Aazaz pour y inclure les dossiers « des deux évêques, ainsi que de Hassan Mokdad et Mohammad Bleybel, et de quelques personnes kidnappées en Syrie au cours des récents événements ». Aucune mention de sa part des détenus dans les geôles syriennes depuis la guerre civile.
Du côté du 8 Mars en tout cas, c’est la libération des otages de Aazaz qui est principalement mise en valeur. Alors que le député Talal Arslane a estimé que « la libération des otages est le résultat d’un changement des calculs internationaux en ce qui concerne la crise syrienne », il a en même temps salué les efforts du général Ibrahim qui « prouvent la capacité de l’État à protéger ses citoyens lorsque la volonté politique et diplomatique s’y trouve ».
Pour sa part, le député Anwar Khalil a loué « le rôle exceptionnel et déterminant du général Abbas Ibrahim dans la libération des kidnappés de Aazaz ».
Le mufti de la République, cheikh Mohammad Rachid Kabbani, qui a félicité le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah de la libération des otages de Aazaz, s’est contenté de stigmatiser la pratique du rapt et du rapt en représailles.
commentaires (3)
C'est un train qui roule , on sait qu'il va s'arreter a la gare , ceux qui le prendront s'en sortiront au moment du depart , ceux qui voudront rester a quai ne devront s'en prendre qu'a eux. Abbas Ibrahim est le conducteur de ce train , les directeurs lui font confiance et on ne change pas une equipe qui gagne en principe ! rage verdatre !
Jaber Kamel
17 h 03, le 23 octobre 2013