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À La Une - Conflit

"Sans solution négociée, le massacre va s'intensifier" en Syrie, estime Kerry

Damas coopère "totalement" avec la mission de désarmement chimique.

Le Secrétaire d'Etat américain John Kerry. SUZANNE PLUNKETT/AFP

"Sans solution négociée, le massacre va continuer voire s'intensifier" en Syrie, a déclaré le secrétaire d'Etat américain John Kerry à l'issue de la réunion de onze pays occidentaux et arabes avec des représentants de l'opposition, mardi à Londres.

 

"Les onze de Londres qui se sont réunis aujourd'hui sont tombés d'accord pour dire qu'il était impératif d'essayer de s'asseoir à la table des négociations", a déclaré M. Kerry lors d'une conférence de presse. "Notre travail à nous, les onze Etats qui constituent le noyau dur, est de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour venir en aide à l'opposition afin qu'elle puisse négocier avec efficacité", a ajouté le secrétaire d'Etat américain alors que les "Amis de la Syrie" essayent toujours de convaincre l'opposition syrienne divisée de s'asseoir à la table de la conférence de paix prévue en novembre à Genève.

"Ceci est une tragédie et c'est aujourd'hui l'une des plus grandes sur cette planète. Nous pensons que le sentier de la guerre va seulement mener à l'implosion de l'Etat de Syrie", s'est alarmé le secrétaire d'Etat américain.

 

Pour sa part, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a jugé "positive" mardi la réunion des "Amis de la Syrie" à Londres, estimant que les onze pays présents n'avaient jamais été aussi "précis sur la préparation de Genève-2".

 

(Lire aussi : Riyad aurait décidé de prendre ses distances avec Washington)


La conférence Genève-2, qui devrait réunir des responsables du régime syrien et de l'opposition en vue de parvenir à former un gouvernement de transition et mettre fin au conflit, a été à plusieurs reprises repoussée. L'opposition syrienne, très divisée, qui devait décider la semaine prochaine de sa participation, a renvoyé sa réunion à début novembre.

 

Laurent Fabius a ajouté que le rendez-vous de Londres avait aussi été "positif du point de vue de la coalition". "Nous leur avons fourni un certain nombre de réponses,(...) et à partir de là, ils ont une réunion prochainement et ils prendront la décision nécessaire" , a-t-il dit, sans plus de précision.

"Nous souhaitons que Genève-2 ait lieu, parce que la seule solution au conflit syrien est politique", a-t-il répété. "Pour qu'il y ait un Genève-2 qui soit positif, il faut qu'il y ait d'un côté des éléments du régime, pas Bachar (el-Assad), et de l'autre l'opposition modérée. Si on ne fait pas ça, vous aurez d'un côté le régime et de l'autre côté les extrémistes, les terroristes", a-t-il souligné.

 

Quant à la participation éventuelle de l'Iran, Laurent Fabius a souligné que ce pays devait préalablement accepter l'idée d'un gouvernement de transition sans Bachar el-Assad.

 

 

Assad complique la donne

Le chef du Conseil National Syrien (CNS), Georges Sabra, assure qu'une telle transition exige un arrêt préalable des combats, tandis que l'opposition toute entière souhaite inscrire à l'ordre du jour le départ du président Bachar el-Assad.

 

Lundi soir, ce dernier a un peu plus compliqué la donne en estimant que les conditions n'étaient "pas encore réunies" pour garantir le succès des négociations. Le président syrien a d'autre part affirmé que les Frères musulmans, composante de l'opposition syrienne mais pas partie prenante aux négociations en cours, étaient "un groupe terroriste et opportuniste". Il a enfin annoncé qu'il était prêt à se présenter à l'élection présidentielle de 2014. "Cette guerre n'en finira pas tant qu'il est là où il est", a aussitôt réagi le secrétaire d'Etat américain John Kerry. Bachar el-Assad "ne peut jouer aucun rôle" dans le processus de transition politique en Syrie, a également déclaré mardi le ministère français des Affaires étrangères.

 

Pour finir, Bachar el-Assad a adressé une mise en garde voilée à l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi. Ce dernier, qui a visité depuis le week-end l'Egypte, l'Irak et le Koweit avant de gagner la Qatar et la Turquie, s'est vu rappeler "qu'un médiateur doit être neutre".

 

La guerre civile en Syrie a fait plus de 115.000 morts depuis mars 2011, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Les tractations diplomatiques interviennent plus d'un mois après un accord russo-américain sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, qui a éloigné la menace de frappes américaines et françaises après une attaque chimique meurtrière imputée au régime le 21 août près de Damas.

 

Sur un autre plan, la chef de la mission conjointe de l'ONU et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) a affirmé mardi que le gouvernement syrien a jusqu'ici "totalement coopéré" avec les experts chargés de superviser la destruction de l'énorme arsenal chimique du pays.

De Damas Sigfrid Kaag a également déclaré qu'en "ratifiant la Convention sur les armes chimiques, le gouvernement syrien a montré son engagement à la tâche" de détruire les armes chimiques du pays.

 

Une équipe d'inspecteurs est arrivée début octobre en Syrie afin de superviser l'application de la résolution 2118 du Conseil de sécurité, qui ordonne la destruction de l'arsenal chimique syrien d'ici mi-2014.

 

"Les délais sont un défi à relever", a reconnu la coordinatrice néerlandaise de la mission conjointe ONU-OIAC.

 

La résolution a été adoptée dans la foulée d'un accord russo-américain sur le démantèlement de l'arsenal chimique syrien, qui a éloigné la menace d'une frappe américaine, brandie après une attaque chimique meurtrière imputée au régime le 21 août près de Damas.


 

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commentaires (4)

QUEL DEVIN ! NOUS AVONS À FAIRE AVEC DES DEVINS... ET DES DIVINS... ET LE PEUPLE SYRIEN EST MASSACRÉ TOUS LES JOURS !

SAKR LOUBNAN

09 h 56, le 23 octobre 2013

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Commentaires (4)

  • QUEL DEVIN ! NOUS AVONS À FAIRE AVEC DES DEVINS... ET DES DIVINS... ET LE PEUPLE SYRIEN EST MASSACRÉ TOUS LES JOURS !

    SAKR LOUBNAN

    09 h 56, le 23 octobre 2013

  • Si être expert en politique ou haut diplomate c'est avoir la compétence de sortir de telles évidences, alors nous sommes tous encore plus experts et plus hauts diplomates que Kerry et consorts qui annoncent officiellement ce que nous disions il y a plus de deux ans. Entre-temps le massacre s'intensifie avec le même acharnement que met le boucher de Damas à détruire son pays et son peuple. Quant aux Genève, on va en compter beaucoup et nous n'en sommes même pas au 2.

    Robert Malek

    00 h 54, le 23 octobre 2013

  • Il vaut mieux tout de suite que plus tard , parce que cela va se gater de plus en plus pour les bensaouds et allies sio et locaux . La debandade est palpable chez les mercenaires bensaoudiques , fussent ils mignons et gentils ou bien mechants .

    Jaber Kamel

    20 h 11, le 22 octobre 2013

  • Une formule de transition démocratique et en Syrie en vue de stopper la guerre civile, un rêve pour un pays de mercenaires . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    14 h 21, le 22 octobre 2013

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