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Moyen Orient et Monde - France

Affaire Leonarda : Valls campe sur ses positions

« Généreux » mais vilipendé, Hollande propose à la jeune fille de revenir étudier, sans sa famille toutefois.

Leonarda Dibrani a rejeté l’offre de François Hollande, refusant de revenir en France sans sa famille. Armend Nimani/AFP

Le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, a salué comme un geste de générosité « fort » la proposition faite par le président François Hollande à la collégienne Leonarda, expulsée vers le Kosovo, de revenir étudier en France mais sans sa famille. L’offre du chef de l’État français, faite lors d’une intervention télévisée samedi, n’a toutefois pas calmé la polémique suscitée par les circonstances de l’expulsion de la jeune fille, qui a créé des remous jusqu’au sein de la majorité.
Dans une interview au Journal du dimanche (JDD), M. Valls a souligné que l’enquête sur « la prise en charge maladroite » de Leonarda, 15 ans, lors d’une sortie scolaire début octobre, montre « qu’il n’y a pas eu de faute des forces de l’ordre ». « Il y a eu, c’est vrai, un manque de discernement dû à une chaîne d’intervention mêlant trop d’acteurs. Et nous en tirons les conséquences avec une nouvelle circulaire (...) renforçant la protection du cadre scolaire », a-t-il ajouté. Dans ces conditions, M. Valls a estimé que M. Hollande avait fait un geste « fort » en rappelant la force de la loi, « mais aussi sa volonté de préserver l’école des conflits de la société ». « Le geste du président est un geste de générosité pour Leonarda, mais sa famille ne reviendra pas », a encore dit le ministre. M. Valls a en outre assuré qu’il ne répondrait pas aux « attaques stériles » venant de l’opposition comme des rangs de la majorité, pour conclure : « Rien ne me détournera de mon cap. »

Leonarda agressée
Toutefois, devant la presse au Kosovo, Leonarda Dibrani a exprimé son refus de revenir en France sans sa famille. Cette dernière et l’adolescente rom ont été agressées hier par des inconnus à Kosovska Mitrovica, où elles résident depuis le 9 octobre. La mère de Leonarda, Xhemaili, « a été giflée et a été hospitalisée, tandis que les enfants, traumatisés, se trouvent dans un commissariat », a dit une source policière ayant requis l’anonymat. « Cela démontre que les Dibrani ne sont pas en sécurité ici », a ajouté cette source.
Pour certains politologues cependant, M. Valls apparaît plutôt renforcé dans cette affaire. Le locataire de la place Beauvau « a fait preuve d’une ligne de fermeté », aux yeux de l’opinion publique, « c’est sûrement plutôt bon pour lui », estime Roland Cayrol, directeur de recherche associé au Centre de recherches de politiques de sciences po. Selon un sondage réalisé au plus fort de la tempête politique, les Français semblaient sur la même ligne dure que le ministre le plus populaire du gouvernement : deux tiers des sondés étaient opposés au retour de la famille de Leonarda et trois quarts approuvaient la position de M. Valls.
Pour sa part, M. Hollande a prêté le flanc aux critiques, se faisant accuser d’indécision sur l’immigration. Le président de l’UMP, Jean-François Copé, a ainsi vilipendé samedi M. Hollande pour avoir « porté un coup terrible à l’autorité de l’État » avec sa proposition. Hier, M. Copé a réclamé l’organisation d’un débat sur l’immigration. Bruno Le Maire, ancien ministre de l’Agriculture, a estimé pour sa part que le chef de l’État avait commis une « faute inexcusable » en bafouant le droit et les institutions. « François Hollande ouvre une boîte de Pandore », dit-il dans les colonnes du JDD.
(Sources : agences)
Le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, a salué comme un geste de générosité « fort » la proposition faite par le président François Hollande à la collégienne Leonarda, expulsée vers le Kosovo, de revenir étudier en France mais sans sa famille. L’offre du chef de l’État français, faite lors d’une intervention télévisée samedi, n’a toutefois pas...

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