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À La Une - France

Hollande autorise Leonarda à rentrer en France... mais sans sa famille

"Aucune règle de droit n'a été enfreinte" dans ce dossier, souligne le président.

Leonarda Dibrani, la jeune rom expulsée de France, pleure, à Mitrovica, au Kosovo, après avoir entendu l'intervention du président Hollande, le 19 octobre 2013.  AFP PHOTO / ARMEND NIMANI

La jeune collégienne rom Leonarda expulsée vers le Kosovo pourra revenir en France pour y poursuivre sa scolarité mais sans sa famille, a tranché samedi François Hollande, sortant de son silence sur ce dossier controversé.

 

"Si Leonarda en fait la demande, un accueil lui sera réservé, à elle seule", a déclaré M. Hollande lors d'une déclaration solennelle à l'Elysée, tout en soulignant que les conditions de l'expulsion de la famille Dibrani avaient été conformes au droit.

"Aucune règle de droit n'a été enfreinte" dans ce dossier, "toutes les voies de recours" de la famille qui avait été déboutée du droit d'asile politique ayant été "épuisées", a souligné le président français, en s'appuyant sur un rapport d'enquête que venait de lui remettre son ministre de l'Intérieur Manuel Valls.

 

Ce rapport a cependant relevé que les forces de l'ordre "n'ont pas fait preuve du discernement nécessaire" en interpellant l'adolescente lors d'une sortie scolaire le 9 octobre, a-t-il relevé.

 

Des directives seront données aux préfets pour qu'aucun enfant ne puisse être interpellé dans le cadre d'activités scolaire.

 

Les circonstances de l'interpellation de Leonarda avaient provoqué une vive émotion à gauche, et des milliers de lycéens étaient descendus dans la rue jeudi et vendredi pour réclamer le retour de la collégienne.

Plusieurs centaines d'entre eux ont encore manifesté samedi après-midi à Paris.


C'est en tenant compte de ces "circonstances" et d'une "situation humaine" que François Hollande a accepté le retour de la jeune fille.

 

"Je n'irai pas seule en France, je n'abandonnerai pas ma famille. Je ne suis pas la seule à devoir aller à l'école, il y a aussi mes frères et mes soeurs", a déclaré Leonarda, qui se trouve avec sa famille à Mitrovica, après l'intervention de François Hollande.

Son père, Resat Dibrani, 47 ans, le seul membre de la famille à être né au Kosovo, s'est emporté : "Si cela (NDLR: le retour) n'est pas possible gentiment, alors il se fera de force", a-t-il dit.

 

Les propos de François Hollande ont d'ores et déjà suscité des critiques. Le premier secrétaire du Parti Socialiste Harlem Désir a dit à l'AFP "souhaiter que tous les enfants de la famille de Leonarda puissent finir leurs études en France accompagnés de leur mère". "Je vais en discuter avec le président et le gouvernement", a-t-il ajouté.

Le Parti de gauche a, de son côté, dénoncé  "une cruauté abjecte" dans la décision de François Hollande d'autoriser Leonarda à revenir en France, mais sans sa famille.

Le président "ridiculise notre pays en renonçant à l'autorité de l'État par sa proposition d'accueillir Leonarda en dépit des décisions de justice", a réagi, pour sa part, le député UMP Eric Ciotti dans un communiqué.

 

 

Pas facile de traiter avec le père

Leonarda est née en Italie, comme quatre de ses frères et soeurs. La dernière, âgée de 17 mois, est née en France.

 

Le père de Leonarda a avoué avoir menti aux autorités françaises sur les origines kosovares de sa famille dans l'espoir d'augmenter ses chances d'obtenir l'asile en France.

Samedi, le maire de Fano, ville italienne où avait résidé la famille de Leonarda, a déclaré à l'AFP que les autorités de cette ville avaient menacé de retirer la garde des enfants au père. "Nous avons fait pression sur eux", a confié Stefano Aguzzi, le maire de cette ville au bord de la mer dans le centre de l'Italie, où la famille Dibrani a résidé de nombreuses années. Le maire a précisé que la ville les avait logés dans une ancienne école, mais qu'il n'"était pas facile de traiter avec Resat, le père". "Les enfants ne fréquentaient que très peu l'école, même s'il les avait inscrits. Il les envoyait mendier. Ils vivaient dans la rue" a-t-il indiqué.

"Les assistants sociaux lui ont dit qu'il y avait un risque que les enfants lui soient enlevés s'il refusait de les envoyer à l'école" a-t-il précisé. "Il s'agissait d'une menace voilée, d'un avertissement" a ajouté Stefano Aguzzi, précisant qu'aucune démarche légale n'avait été entreprise.

 

Le journal Fatto Quotidiano a de son côté publié samedi une interview de Primo Ciarlantini, un bénévole local qui avait tenté d'aider la famille Dibrani à Fano, et selon lequel Resat Dibrani a choisi de quitter l'Italie à cause de cette menace.



Clore le dossier

En cherchant à concilier respect du droit et humanité, le président français a cherché à clore un dossier qui a une fois de plus mis à mal la cohésion de son gouvernement - la politique de fermeté de Manuel Valls vis-à-vis de l'immigration clandestine a été vivement critiquée par la ministre verte Cécile Duflot - et troublé la gauche.

 

Manuel Valls, fort du soutien de l'opinion publique était rentré précipitamment d'une visite aux Antilles dans la nuit de vendredi à samedi pour reprendre en main le dossier.

 

"S'il y a eu faute, l'arrêté de reconduite à la frontière sera annulé", avait assuré mercredi le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Des ministres et parlementaires socialistes avaient laissé percer leur trouble. Le chef de la diplomatie Laurent Fabius a dit espérer vendredi soir une solution à la fois "humaine" et respectueuse des "principes" pour Leonarda.

 

Mais Manuel Valls, dont la popularité est au zénith contrairement à celle de Jean-Marc Ayrault et du président François Hollande, a été conforté par un sondage publié samedi par Le Parisien indiquant que les deux-tiers des Français (65%) étaient opposés à un retour de Leonarda et de sa famille. Et 75% approuvaient la position du ministre dans cette affaire (57% dans l'électorat de gauche).

 

Le ministère kosovar de l'Intérieur a indiqué vendredi soir dans un communiqué que les Dibrani "peuvent être enregistrés comme des citoyens du Kosovo" au vu des documents dont ils disposent. Ils ont été accueillis au Kosovo en vertu "du protocole relatif au rapatriement entre la république du Kosovo et la république française", ont ajouté les autorités de Pristina.

 

 

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commentaires (2)

C'est hollandouille qu'il faut expulser du gouvernement de toute urgence, il va entrainer la France dans une catastrophe que meme Ziad Makhoul ne pourra defendre avec toute ses mathematiques. lol.

Jaber Kamel

21 h 32, le 19 octobre 2013

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Commentaires (2)

  • C'est hollandouille qu'il faut expulser du gouvernement de toute urgence, il va entrainer la France dans une catastrophe que meme Ziad Makhoul ne pourra defendre avec toute ses mathematiques. lol.

    Jaber Kamel

    21 h 32, le 19 octobre 2013

  • Une immigrée illégale kosovar Leonarda Vinci ..F.Hollande ...! la France est en pleine décadence...

    M.V.

    16 h 40, le 19 octobre 2013

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