Le défi de Carlos Ghosn : faire gagner le « Made in France »

Il y a une semaine, le ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg, ouvrait un nouveau front dans sa guerre contre les effets néfastes de la mondialisation. Ce nouveau front, a expliqué Montebourg, est « une course contre la montre » du « Made in France ». En première ligne de cette course se trouvent des chefs de projet chargés de mener à bien 34 plans de relance industrielle, visant à positionner la France sur des secteurs stratégiques d’avenir au cours des 10 prochaines années. Pratiquement, ces chefs de projet devront présenter au ministre, d’ici à Noël, une « feuille de route » visant à faire émerger les produits « Made in France » du futur. Parmi ces chefs de projet figurent deux Franco-Libanais : André Choulika, PDG de Cellectis, une société de biotechnologie pionnière dans l’ingénierie du génome, et Carlos Ghosn, le patron de l’alliance Renault-Nissan. Ce dernier, chargé du plan sur les véhicules à pilotage automatique, a répondu aux questions de L’Orient-Le Jour.

Que représente pour vous cette nomination par Arnaud Montebourg à la tête d’un des 34 plans de relance industrielle ?
J’ai tout de suite répondu positivement quand Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, m’a demandé d’être l’un des chefs de projet des 34 plans de la Nouvelle France industrielle, présentés le 12 septembre dernier par le président de la République française.
Le ministre a fait un choix original en confiant la réalisation de ces plans à des personnalités issues, pour 28 des 34 plans, d’entreprises directement intéressées à la bonne réalisation des projets. Et il a insisté sur l’engagement des pouvoirs publics à aligner tous les outils au service de leur exécution par les entreprises.
Le plan « Véhicules à pilotage automatique » est un volet très important pour la filière automobile. Cette technologie révolutionnera le transport individuel, en améliorant la sécurité routière et en permettant au client de disposer d’un nouveau temps libre durant ses trajets.

Qu’attend-on de vous à ce stade ?
Le travail opérationnel s’engage maintenant : constitution des équipes, avec les collaborateurs de Renault et de l’ensemble de la filière automobile, formalisation des feuilles de route d’ici 3 à 5 mois, puis mise en œuvre.
Arnaud Montebourg a en outre donné rendez-vous aux chefs de projet pour des réunions de suivi opérationnel qu’il présidera régulièrement.
Les échanges entre les chefs de projet ont permis d’insister sur la nécessité d’un partenariat étroit et efficace entre l’action publique et privée. La possibilité de développer des partenariats internationaux à l’occasion de ces plans industriels a, par ailleurs, été entérinée.

Quels sont les principaux défis à relever ?
Il est fondamental d’imaginer des solutions innovantes et des partenariats nouveaux, impliquant PME et grands groupes, qui intègrent des contributions issues du terrain, des pôles de compétitivité ou des instituts de recherche et de développement. Il s’agit de faire les choix les plus structurants pour faire gagner le « Made in France » et de parvenir à du concret : des produits, des services, le tout en optimisant la transversalité entre tous les plans.

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