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À La Une - Syrie

Armes chimiques : "Les autorités syriennes sont coopératives", affirme le directeur de l’OIAC

Les rebelles syriens s'emparent d'une caserne à la frontière avec la Jordanie.

Ahmet Uzumcu, le chef de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), souhaite des cessez-le-feu temporaires pour ses inspecteurs en Syrie. REUTERS/Toussaint Kluiters/United Photos

L'arsenal chimique de la Syrie pourra être détruit comme prévu à la mi-2014 si toutes les parties au conflit syrien coopèrent, a déclaré mercredi le directeur général de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), l'organisation chargée de cette opération.

 

Le calendrier de l'opération de démantèlement "est extrêmement serré", a relevé Ahmet Uzumcu, qui a précisé que les experts de l'OIAC pensent se rendre sur une vingtaine de sites dans les semaines à venir. Mais il a nié que les délais impartis, en particulier la limite du 1er novembre pour la destruction de toutes les installations de production d'armes chimiques, soient irréalistes.

 

"La coopération est tout à fait constructive et je dirais que les autorités syriennes sont coopératives", a-t-il encore dit lors d'une conférence de presse à La Haye, où l'OIAC à son siège. Depuis le déploiement le 1er octobre de la mission de l'OIAC en Syrie, les autorités de Damas ont reçu des éloges internationaux pour la coopération dont elles font preuve sur ce dossier.

"Si nous pouvons nous assurer de la coopération de toutes les parties et si l'on peut établir un cessez-le-feu de façon temporaire pour permettre à nos experts de travailler dans un environnement propice, je pense que les objectifs pourraient être atteints", a-t-il ajouté.

 

La Syrie a présenté fin septembre à l'OIAC un inventaire de son stock chimique, conformément à l'accord américano-russe conclu le 14 septembre à Genève. Ce compromis visait à éviter une action militaire que les Etats-Unis comptaient mener avec la France pour sanctionner le régime de Bachar el-Assad en représailles à une attaque meurtrière au gaz sarin menée le 21 août près de Damas. La responsabilité de cette attaque est attribuée par les Occidentaux au régime syrien, et par Damas à la rébellion.

 

Les détails du stock syrien n'ont pas été divulgués. Il est estimé par les spécialistes à 1.000 tonnes de gaz moutarde, sarin et VX, en partie entreposées à l'état brut et en partie déjà chargées dans divers missiles. Selon l'accord conclu à Genève, la totalité de l'arsenal chimique syrien doit être détruit d'ici au 30 juin 2014.

 

Dix-neuf experts de l'OIAC et seize spécialistes de la logistique et de la sécurité de l'ONU sont actuellement en Syrie et ont commencé à détruire des installations de production d'armes chimiques. Des images de leur travail ont été diffusées par la télévision officielle syrienne. M. Uzumcu a déclaré que douze autres inspecteurs étaient en cours de déploiement à Damas.

Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a averti lundi que les inspecteurs en désarmement étaient exposés dans cette mission à un danger sans précédent, en raison de la situation en Syrie, où les forces gouvernementales et les groupes rebelles s'affrontent depuis deux ans et demi. Il faudra en tout une centaine d'experts internationaux pour mener à bien "une opération d'un genre qui n'a jamais été tenté auparavant", a dit M. Ban.

 

(Eclairage : Eliminer les armes chimiques ne sera pas le plus difficile)

 

Bande de territoire sous contrôle rebelle

Sur le terrain, les rebelles syriens ont pris le contrôle d'une caserne à la frontière avec la Jordanie, après un mois de combats féroces, a annoncé mercredi l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Les combattants rebelles ont pris le contrôle de la caserne d'Hajanah, près de la ville de Deraa, après l'avoir assiégée pendant deux mois", précise l'ONG. Avec cette prise, les rebelles contrôlent désormais une bande de territoire le long de la frontière jordanienne allant des environs de Deraa au plateau du Golan, occupé par Israël.

 

Ailleurs dans le pays, l'OSDH a fait état de combats entre rebelles et troupes du régime dans le quartier de Salaheddine, à Alep (nord), qui ont fait 10 morts dans le camp du régime et un nombre indéterminé de victimes côté rebelles.  Des frappes aériennes visaient également des rebelles tentant depuis lundi de s'emparer de deux bases militaires dans la province d'Idleb, selon l'OSDH, qui ajoute que 15 personnes sont mortes lundi dans un raid contre la ville d'Hamouriyé, dont trois femmes. Le précédent bilan s'élevait à 10 morts.

 

A Homs, un incendie s'est déclaré dans une raffinerie de pétrole, une des deux plus importantes de la Syrie, cible d'un bombardement des rebelles, ont rapporté l'OSDH et des militants.

 

Deux journalistes français, Nicolas Hénin et Pierre Torres, ont été enlevés en juin en Syrie, ont par ailleurs annoncé mercredi leurs familles et le gouvernement qui gardaient leur détention confidentielle jusqu'à ce que le Premier ministre dévoile prématurément leurs noms.

Nicolas Hénin, reporter de 37 ans, et Pierre Torres, photographe de 29 ans, ont été enlevés le 22 juin à Raqqa (nord), une ville que se disputent divers groupes armés, mais leur enlèvement n'a pas été revendiqué, ont indiqué dans un communiqué leurs familles et proches. "Nous savons seulement que Nicolas et Pierre sont en vie", notent-ils.

Le Quai d'Orsay a rappelé que comme pour Didier François, grand reporter à Europe 1, et Edouard Elias, photographe indépendant, enlevés le 6 juin en Syrie, tous "les moyens de l'Etat sont mobilisés pour parvenir à leur libération".

 

 

"Afflux massif" de réfugiés syriens

Sur le plan humanitaire, le commissaire européen Michel Barnier a prévenu, au nom de la Commission européenne, que l’UE doit se préparer à "un afflux massif" de réfugiés syriens. En réponse, les députés européens ont adopté une résolution réclamant la convocation d'une conférence humanitaire pour aider les pays voisins de la Syrie à gérer les flux croissants de réfugiés.

Plus de deux millions de réfugiés syriens sont enregistrés auprès du Haut commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR) dans les pays voisins comme le Liban, la Jordanie ou la Turquie, a rappelé le commissaire européen. D'ici la fin de l'année, leur nombre devrait s'établir à 3 ou 3,5 millions, a-t-il dit.

Le HCR a demandé à l'Europe d'accueillir 10.000 syriens sur son sol et d'en réinstaller 2.000 parmi les plus vulnérables, a-t-il ajouté en saluant les efforts à cet égard de pays comme l'Allemagne, la Finlande, l'Autriche, le Danemark, la Hongrie, le Luxembourg, la Suède, les Pays-Bas et l'Irlande. Il a appelé les autres Etats de l'UE "à suivre cet exemple".

 

 

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L'arsenal chimique de la Syrie pourra être détruit comme prévu à la mi-2014 si toutes les parties au conflit syrien coopèrent, a déclaré mercredi le directeur général de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), l'organisation chargée de cette opération.
 
Le calendrier de l'opération de démantèlement "est extrêmement serré", a relevé Ahmet...

commentaires (3)

PLUTÔT, LES AUTORITAIRES BÄÄSSYRIENS....

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

00 h 31, le 10 octobre 2013

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Commentaires (3)

  • PLUTÔT, LES AUTORITAIRES BÄÄSSYRIENS....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    00 h 31, le 10 octobre 2013

  • ABRUTIS OCCIDENTAUX... RÉVEILLEZ-VOUS !

    SAKR LOUBNAN

    20 h 50, le 09 octobre 2013

  • On a passé sous silence les succes des soldats legitimes a Damas et autour , pas grave la realite sur le terrain sera determinante le moment venu. Apres kerrydiot , Poutine et Ahmed Uzumcu qui declare etre satisfait de la destruction des armes chimiques , j'imagine le teint verdatre tres pale des ob-obs primitifs a qui on vient d'offrir un rehausseur de cervelle pour qu'ils puissant comprendre que les choses bougent , mais helas a quoi servirait il d'offrir du caviar a une cervelle de colibri ?

    Jaber Kamel

    19 h 41, le 09 octobre 2013

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