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À La Une - Urbanisme

La municipalité de Beyrouth ouvre le débat avec la société civile

Devant un public d’acteurs civils, la municipalité de Beyrouth a détaillé ses différents projets d’urbanisme, en présence des experts du secteur privé dont elle bénéficie de la coopération.

La rencontre élargie à laquelle la municipalité de Beyrouth a convié hier des représentants de la société civile, des experts d’urbanisme et des habitants avisés, en présence des médias, aura officialisé la « politique d’ouverture et d’écoute » pour laquelle elle s’était engagée.


La plus grande partie de la conférence a été meublée par un exposé exhaustif, presque épuisant, des différents projets préconisés, qu’ils soient au stade de la planification ou de l’exécution, ou même à l’état d’idée brute. Les différentes catégories sur lesquelles ces projets sont répartis depuis le début du mandat de la municipalité (jardins et espaces verts ; circulation et transport ; infrastructure et superstructure ; culture et patrimoine...) ont été passés en revue successivement par les différents intervenants, projection à l’appui.


Les responsables municipaux ont été relayés par des experts ayant pris en charge certains de ces projets à titre de donation, illustrant la coopération voulue avec le secteur privé. « Nous pouvons produire un changement si nous coopérons positivement », a déclaré le président du conseil municipal de Beyrouth, Bilal Hamad. Avec lui, le vice-président du conseil, Nadim Abou Rizk, a rappelé « la rapidité et l’expertise du secteur privé », qui ne peut que bénéficier à l’administration publique, souvent desservie par la routine et la bureaucratie. Se tournant vers les acteurs civils présents, il a valorisé « notre souci de transparence et de professionnalisme ».


Les nombreux projets exposés ont été détaillés par ailleurs dans un livret intitulé La vision et les accomplissements de la municipalité de 2012 à 2013, distribués aux participants. L’on en retient Beyt Beyrouth, « le musée de la mémoire de Beyrouth », dont les travaux en cours sont prévus de s’achever à la fin de 2014. « C’est la première fois qu’un travail de mémoire est pris en charge par le secteur public », a souligné l’architecte Youssef Haïdar, auquel la municipalité a confié le projet. Un autre projet, celui du réaménagement de l’hippodrome (le plan directeur doit être finalisé en automne), parallèlement à la réouverture de la Forêt des Pins (une ouverture ayant déjà été décidée par le conseil municipal), a été expliqué. La municipalité prévoit de confier l’administration, l’entretien et la sécurité de la forêt à une société privée, qu’elle rémunérera ; le concept de l’hippodrome n’a pas encore été décidé.

 


Le débat sur le jardin des Jésuites reporté
La réhabilitation, prévue ou en cours, des différents jardins de Beyrouth a également été exposée par les experts présents. Ainsi, l’architecte Zeina Majdalani, ayant fait donation du plan de réhabilitation du jardin René Moawad à Sanayeh, a souligné l’enjeu de « préserver l’esprit de sa création en 1907 ». L’exécution de ce projet pro bono par la société Azadea a débuté en mai 2013 et elle est prévue de s’achever dans les prochains mois. Le représentant de la société VDLA, ayant fait don de son plan pour le jardin de Sioufi, a également détaillé la spécificité du jardin et le souci d’en préserver les végétations tout en favorisant les pins et les jacarandas aux fleurs mauves, « les arbres de Beyrouth ». Quant au jardin des Jésuites et la controverse sur le possible aménagement d’un terrain souterrain, le débat fort attendu n’a pas eu lieu. « Nous n’avons aucun plan achevé entre les mains », a affirmé Nadim Abou Rizk, promettant un débat fructueux une fois les études achevées.

 


Coopération de longue date avec la région Île-de-France
La rencontre a également permis de valoriser la longue coopération entre la municipalité de Beyrouth et la région Île-de-France, dont le représentant permanent, Éric Bouvard, est revenu sur les études de planification des liaisons douces, depuis la Forêt des Pins jusqu’à la limite du centre-ville en passant par Badaro, ainsi que les orientations données corollairement à la municipalité au niveau de l’éclairage et des « plans d’espaces verts et paysagers de Beyrouth ». L’expert en urbanisme Serge Yazigi a évoqué quant à lui un projet-pilote qui consiste à réhabiliter les escaliers de Beyrouth, élément essentiel de son fonctionnement et de son esthétique. Une étude serait en cours dans ce sens au niveau des escaliers Saint-Nicolas.

 


 La parole aux citoyens
Si les responsables municipaux ont appelé à s’entendre sur « une définition du patrimoine, et de lui trouver l’équilibre avec la modernité », les critiques adressées par l’audience ont fusé. « Une ville impatiente est vouée à la perdition », a lancé un expert urbain, habitant Achrafieh, qui a critiqué le choix par la municipalité des experts pro bono. Viviane Audi, citoyenne d’Achrafieh, a estimé que « l’organisation des taxis-services doit précéder toute amélioration des transports publics », à savoir la réhabilitation du transport par bus favorisé par la municipalité, qui exige une réhabilitation parallèle des routes. Le caractère « élitiste » des projets a également été critiqué. Enfin, Antoine Tyan, président du club des sciences, a exhorté la municipalité à endosser le projet des toits verts.
La coopération de la municipalité avec la société civile s’annonce ardue mais utile, tant que les responsables restent à l’écoute.

 

 

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La plus grande partie de la conférence a été meublée par un exposé...

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