Il confie également que son plat préféré est le chien. Deux lurchers (croisement avec un lévrier) et un labrador ont déjà fini dans son assiette. Cependant, gentleman, il précise qu’il tente toujours de retrouver les propriétaires avant de déguster des chiens. Il compare la saveur « ronde, lisse et douce » de la viande de chien à celle d’agneau, et conseille pour l’accompagner « un vin rouge, comme le chianti par exemple ». Si les chiens ont ses faveurs, son congélateur regorge également de buses ou d’orvets, signe de l’éclectisme de ses goûts. Il n’a pas davantage de réticences à manger de la viande faisandée, affirmant avoir cuisiné des blaireaux qui étaient morts depuis deux semaines. Seule contrainte dans ce cas-là : retirer, préalablement à la cuisson, asticots et autres tiques, précise-t-il. « J’ai mangé des choses qui étaient vert foncé et qui puaient. Si vous cuisinez bien, la pourriture ne gâche pas le plaisir de manger l’animal », affirme-t-il. « Je n’ai jamais été malade après avoir mangé des animaux écrasés. Des personnes ont mangé ici et ont été malades en rentrant chez elles, mais je suis sûr que c’était autre chose », a-t-il encore confié, sûr de lui.
Les glandes salivaires, miam, miam !
Alors qu’il met la dernière touche à son ragoût de blaireau, Arthur Boyt précise ne manger que des animaux heurtés accidentellement et dont il a lui-même ramassé la dépouille. Il ajoute par ailleurs qu’il ne peut cuisiner ces animaux qu’en l’absence de son épouse... végétarienne. « Elle va rendre visite à sa mère une fois par semaine. Donc, si elle y passe la nuit, c’est une grande opportunité pour moi de festoyer », explique-t-il. Ce soir, il a invité un ami pour partager son diner. Daniel Greenaway, âgé de 17 ans, est impatient de déguster son premier blaireau braisé. « Ça va être intéressant. On m’a dit que c’était bon », lâche cet apprenti maçon, assis à la table à manger. Son hôte soulève le lourd couvercle de la marmite, se réserve la tête de l’animal avant de servir à son compagnon quelques morceaux de choix. Il garnit l’assiette d’épinards crus et ouvre une bouteille de rioja, un puissant vin rouge espagnol. Son invité pioche nerveusement dans son assiette avant de reconnaître que « ce n’est pas mauvais ». « C’est très tendre, c’est une viande épaisse comme du gibier », se réjouit à ses côtés Arthur Boyt. « C’est sucré, salé, bien assaisonné. Oh, et voici la première des glandes salivaires, miam, miam ! » s’enthousiasme-t-il.
(Source : AFP)