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Culture - Cimaises

Paradis aquatique, paradis chaotique

Dans la salle d’exposition de l’Institut français, Michel Pelloille invite les visiteurs à faire une plongée sous-marine dans son « Paradis trouvé-Fonds sous-marins ». Une explosion de couleurs dans cette série d’œuvres et dans ces profondeurs insondables qui sont un peu les nôtres. Jusqu’au 12 octobre.

Le monde aquatique vibrant de couleurs et de formes de Michel Pelloille. Photo Michel Sayegh

Depuis plus de dix ans, on retrouve le peintre et graveur français Michel Pelloille au Liban et, plus précisément, à Aïn Zhalta (Chouf), invité par son ami et galeriste Fadi Mogabgab dans sa résidence d’artiste. Pelloille est licencié en arts plastiques de l’École supérieure des beaux-arts de Paris, professeur de dessin d’expression à l’école d’art Maryse Eloy et cofondateur, avec Tony Soulié et Vincent Verdeguer, du mouvement «La Peau». Depuis des années, il se balade entre le pays du Cèdre, la Corse et Dubaï en sondant les abysses de la nature. Avec boulimie et grâce, désordre et finesse, l’artiste s’acharne à reproduire nature, faune et, aujourd’hui, les tréfonds tourmentés, tortueux, mais aussi très colorés.

Effervescence de teintes
C’est une véritable féerie de couleurs. Carpes, poissons lunes aux nageoires effilochées, hippocampes échevelés et hirsutes, ce peuple marin aux yeux hagards, parfois glauques, plongeant à vive allure dans les eaux pour remonter vers la surface, n’est-il pas la reproduction authentique d’un monde humain de turbulences? Un monde où l’eau bleutée devient violette, rougeâtre, orangée et même noire, voire saumâtre. «Michel Pelloille, dit Fadi Mogagbab, fait partie de ces artistes qui, sans tricher, nous ouvrent les voies intérieures de l’imaginaire (...) Ses toiles rappellent que la peinture est porteuse d’histoires, de civilisations et de cultures. » D’une main assurée, cet alchimiste de la couleur, ce magicien des harmonies mélange, dilue, étale pour mieux tracer, recomposer et dessiner. Son univers à lui est loin d’être flou. Toute ligne, point ou tache ont leur raison d’être.
Sous sa caresse ou sa poigne – car parfois il prend ses doigts pour des pinceaux – tout vibre et s’anime. Technique mixte? Sans aucun doute, puisque l’artiste peut tout employer pour créer un monde fantasmagorique. Mais plus qu’une technique mixte, on a souvent l’impression de nager en plein espace tridimensionnel. Dans ses acryliques, gouaches ou gravures, sa main ne divague pas en dessinant les vagues. L’artiste est conscient que le monde est un immense océan de colère, mais à travers ce chaos et parfois cette noirceur, la transparence et la lumière qu’il infuse font percer l’espoir de lendemains meilleurs. Ses strates aquatiques ne dissimulent-elles pas de mystérieux trésors bien au-delà...?
Selon Françoise Monnin, historienne d’art et rédactrice en chef du magazine Artension, «Michel Pelloille nous révèle et nous rappelle combien la planète qui est la nôtre recèle de trésors infiniment plus merveilleux que tous ceux que ne pourront jamais contenir tous les coffres-forts». Il suffit donc de bien les observer et de s’en mettre plein la vue.
Depuis plus de dix ans, on retrouve le peintre et graveur français Michel Pelloille au Liban et, plus précisément, à Aïn Zhalta (Chouf), invité par son ami et galeriste Fadi Mogabgab dans sa résidence d’artiste. Pelloille est licencié en arts plastiques de l’École supérieure des beaux-arts de Paris, professeur de dessin d’expression à l’école d’art Maryse Eloy et...

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