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À La Une - Le Billet de Gaby Nasr

Verbiage verbeux

Ça fait toujours plaisir à voir quand un pays avance au pas de charge vers la décrépitude. Quand la classe politique au pouvoir se proroge, se prolonge et se rallonge vers une reconduction sans cesse étirée. À défaut d’alternance, l’élasticité des matériaux ! Y a des Nobel de physique qui se perdent...
Présidents, ministres, députés, hauts fonctionnaires... Tous ronronnent dans cette République bananière qui a perdu ses bananes, mais gardé ses épluchures ! On a beau farfouiller dans les recoins les plus reculés de leurs neurones assoupis, on ne trouve que des synapses branlantes, agitées par les caprices contradictoires, sans autre perspective que de regarder le Liban au fond des aïeux...
Heureusement qu’il nous reste encore en rabiot un ou deux sujets passe-partout qui font le bonheur de nos vieux canassons. Depuis quelques semaines, et pour distraire le manant qui crève la dalle, tous entonnent en chœur le grand couplet du dialogue. Ritournelle imbécile, mettant d’accord depuis les plus grands pontes jusqu’aux plus petits bouseux. Cette moulinette calcifiée repasse à longueur d’antenne, sous la trombine de politiciens en train de mastiquer une poésie larmoyante exprimant les bienfaits du verbiage.
Mais brandir le dialogue est une chose et le pratiquer en est une autre. Comment se parler, quand le Sayyed Barbu sirote son thé au fond de sa grotte et n’envoie que des sous-fifres à la causette ; quand le Barbichu soubresaute sur Twitter sous les palmiers d’Arabie dans l’espoir de retrouver sa planque au Grand Sérail ; quand l’Orangina grognon passe son temps à donner des leçons à la planète entière ; quand Istiz Nabeuh continue de nous abreuver d’initiatives bidon en jouant les roues de secours du Hezbollah...
Il fut un temps où l’on disait que le Liban était tombé si bas, qu’il allait finir par trouver du pétrole. Le pétrole, il l’a trouvé... même s’il ne pourra jamais en tirer une seule goutte. Maintenant, bon courage, les gars ! Encore un chouia plus bas, et l’on arrivera au gaz de schiste.

 

gabynasr@lorientlejour.com

Ça fait toujours plaisir à voir quand un pays avance au pas de charge vers la décrépitude. Quand la classe politique au pouvoir se proroge, se prolonge et se rallonge vers une reconduction sans cesse étirée. À défaut d’alternance, l’élasticité des matériaux ! Y a des Nobel de physique qui se perdent...Présidents, ministres, députés, hauts fonctionnaires... Tous ronronnent dans...
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