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À La Une - New York

Washington tend la main à Téhéran mais réclame des "actes"

Hollande réclame des "gestes concrets" de la part de l'Iran.

La délégation iranienne écoutant le discours du président américain Barack Obama lors de l'assemblée générale de l'ONU à New York. John Moore/Getty Images/AFP

Barack Obama a accepté mardi d'essayer de résoudre la crise nucléaire iranienne par la voie diplomatique, prenant note du changement de ton de son nouvel homologue Hassan Rohani mais réclamant des "actes transparents et vérifiables".

 

A la tribune de l'assemblée générale des Nations unies, qui a débuté mardi matin à New York, le président des Etats-Unis a estimé que M. Rohani, récemment investi, avait reçu un "mandat pour suivre un chemin plus modéré" que son prédécesseur ultra-conservateur Mahmoud Ahmadinejad.

 

M. Rohani, qui était attendu devant les délégués en fin d'après-midi, a adopté un ton conciliant envers l'Occident et appelé au dialogue pour résoudre les contentieux dont le plus brûlant réside dans le dossier nucléaire.

 

 (Lire aussi: Obama à l'ONU en plein doute sur l'influence américaine)

 

Les Etats-Unis et leurs alliés soupçonnent le programme nucléaire iranien d'avoir des visées militaires, ce que Téhéran dément. Mardi, une nouvelle fois, M. Obama a prévenu que son pays était déterminé à empêcher Téhéran de développer une arme atomique.

 

Alors qu'une réunion est prévue jeudi à New York sur ce dossier entre le nouveau ministre des Affaires étrangères iranien et ses homologues des grandes puissances, M. Obama a reconnu que "les blocages pourraient s'avérer trop difficiles à surmonter". "Mais je suis convaincu qu'il faut essayer la voie diplomatique", a-t-il aussitôt ajouté.

En cas de succès, il a laissé entrevoir "une relation différente, fondée sur les intérêts et le respect mutuels" entre les Etats-Unis et l'Iran, qui n'ont plus de liens diplomatiques depuis un tiers de siècle. Mais "les mots conciliants devront être accompagnés d'actes transparents et vérifiables", a-t-il aussi mis en garde.

 

 

Violentes critiques de Rousseff

Le président français François Hollande, qui s'est également exprimé à la tribune mardi, a réclame des "gestes concrets" de la part de l'Iran sur le dossier nucléaire, appelant de ses voeux un dialogue "direct et franc".

Le président français devait dans l'après-midi rencontrer son homologue iranien au siège des Nations unies, une rencontre inédite à ce niveau depuis 2005, quand Jacques Chirac s'était entretenu à Paris avec le réformateur Mohammad Khatami.

 

(Pour mémoire: La main (bien) tendue de Rohani à l’Occident...)

 

"Nous avons une occasion historique pour régler la question nucléaire", mais les interlocuteurs de l'Iran doivent ajuster leur attitude pour mieux correspondre à la nouvelle approche iranienne", a écrit mardi le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, sur son compte Twitter.

 

Lundi, la Maison Blanche n'a en outre pas exclu une entrevue historique entre MM. Obama et Rohani, en prenant toutefois soin de préciser qu'elle n'était pas programmée. Si M. Rohani lui-même a dernièrement jugé possible de voir son homologue américain, la porte-parole de la diplomatie iranienne a expliqué mardi à Téhéran qu'une telle rencontre n'était "pas à l'ordre du jour".

Les deux dirigeants pourraient se retrouver dans la même salle mardi midi, parmi des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement, lors d'un déjeuner organisé sous les auspices du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon.

Ce dernier, en ouvrant la 68e assemblée générale de l'organisation, a appelé "tous les pays" à cesser d'alimenter "l'effusion de sang" en Syrie et à mettre fin à la fourniture d'armes à toutes les parties. Il a aussi lancé un appel à l'aide pour faire face à la situation chaotique en Centrafrique, affirmant que les contributions avaient jusqu'ici été "désespérément insuffisantes".

 

(Lire aussi: La Syrie, « le plus grand défi humanitaire... », au cœur de la 68e Assemblée générale de l’ONU)

 

Dans un discours essentiellement consacré au Moyen-Orient, M. Obama est aussi revenu sur le dossier syrien, en réclamant une résolution "ferme" du Conseil de sécurité de l'ONU sur l'élimination des armes chimiques dans ce pays, avec des "conséquences" pour le régime de Bachar al-Assad s'il ne tient pas parole.

 

Juste avant l'intervention de M. Obama, son homologue brésilienne Dilma Rousseff a consacré une grande partie de son intervention à dénoncer - avec virulence - le programme américain de surveillance des communications, affirmant qu'il était "intenable" et violait le droit international.

Mme Rousseff a récemment reporté une visite d'Etat à Washington pour protester contre les opérations de l'agence de renseignement NSA.

 

M. Obama a pris acte dans son propre discours de ce dossier qui a mis son administration sur la défensive, en assurant que les Etats-Unis avaient "commencé à revoir la manière dont (ils recueillent) des renseignements de façon à trouver un équilibre entre les préoccupations légitimes de sécurité de nos citoyens et alliés et les inquiétudes sur le droit à la vie privée".

 

 

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Barack Obama a accepté mardi d'essayer de résoudre la crise nucléaire iranienne par la voie diplomatique, prenant note du changement de ton de son nouvel homologue Hassan Rohani mais réclamant des "actes transparents et vérifiables".
 
A la tribune de l'assemblée générale des Nations unies, qui a débuté mardi matin à New York, le président des Etats-Unis a estimé que M....

commentaires (2)

Dans cet orient séculaire ou dirigeants sont assaillis de flagorneries il n’est pas étonnant de réclamer des actes pertinents et avancées mesurables tant dans leur portée que dans la durée. Il est difficile de savoir encore à ce stade si Rohani est un Gorbatchev ou un Ribbentrop. L’ancien gouvernement iranien avançais à visage découvert sur le caractère militaire de son programme nucléaire et des conséquences à peine voilées sur ceux en seront menacés .La France est le pays ayant le plus grand parc de centrales nucléaire c’est également une puissance nucléaire majeure. Rohanni ne pourras ni manipuler ni berner son auditoire. Il devra adopter tour à tour les postures de Machiavel, Talleyrand et Pinocchio. A cette dernier e il ne saurait y déroger au moins pour camoufler le passé.

Hallak Andre

22 h 53, le 24 septembre 2013

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Commentaires (2)

  • Dans cet orient séculaire ou dirigeants sont assaillis de flagorneries il n’est pas étonnant de réclamer des actes pertinents et avancées mesurables tant dans leur portée que dans la durée. Il est difficile de savoir encore à ce stade si Rohani est un Gorbatchev ou un Ribbentrop. L’ancien gouvernement iranien avançais à visage découvert sur le caractère militaire de son programme nucléaire et des conséquences à peine voilées sur ceux en seront menacés .La France est le pays ayant le plus grand parc de centrales nucléaire c’est également une puissance nucléaire majeure. Rohanni ne pourras ni manipuler ni berner son auditoire. Il devra adopter tour à tour les postures de Machiavel, Talleyrand et Pinocchio. A cette dernier e il ne saurait y déroger au moins pour camoufler le passé.

    Hallak Andre

    22 h 53, le 24 septembre 2013

  • La politique est l'art de mentir à propos. Ainsi on peut qualifier la rencontre Obama et Rohani si elle aura lieu . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    15 h 08, le 24 septembre 2013

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