Le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, a affirmé hier que « le Hezb admet que la sécurité, la justice et l’administration sont des responsabilités qui relèvent de l’État, et le Hezbollah a été le premier à refuser l’administration civile ». « Nous n’avons jamais essayé de remplacer l’État, mais quand les deux explosions ont eu lieu dans la banlieue sud et que les autorités officielles nous ont prévenus que d’autres attentats se préparaient, nous avons demandé aux chefs des services de sécurité d’assumer leurs responsabilités, mais ils nous ont clairement affirmé qu’ils ne pouvaient pas protéger la banlieue sud et qu’ils n’en avaient pas les moyens, a déclaré cheikh Kassem. Que pouvons-nous faire en attendant ? Pouvons-nous laisser nos régions en danger ? Nous nous sommes portés volontaires pour empêcher le passage de voitures piégées, et cela constitue un grand sacrifice de la part du Hezbollah », a-t-il affirmé.
Cheikh Kassem, qui tente de justifier les mesures prises par son parti dans la banlieue sud en dressant des barrages de contrôle sur les routes, a déclaré que « nous n’avons pas recours à l’autosécurité et nous n’y croyons pas ». « L’autosécurité est pratiquée dans d’autres régions que tout le monde connaît et où les forces de l’ordre n’osent pas poursuivre une personne recherchée par la justice », a-t-il déclaré, appelant par ailleurs à la formation d’un gouvernent d’union nationale sans conditions, expliquant que « la formule armée-peuple-résistance a permis la libération du territoire libanais de l’occupation israélienne ».
L’installation de barrages par le parti chiite a été, en outre, défendue hier par d’autres responsables du parti qui ont justifié ces mesures par le fait que « les forces de sécurité et les hauts responsables de l’État n’ont pas assumé leur responsabilité au niveau de la protection des citoyens ». C’est ce qu’a affirmé hier cheikh Mohammad Yazbeck, président du conseil chérié au sein du parti. Des affirmations reprises par Hachem Safieddine, président du comité exécutif du Hezbollah, qui a déclaré que « le Hezbollah est contre la sécurité privée, mais il se doit de s’opposer au fait que l’État prend à la légère la sécurité des citoyens à des fins politiques réductrices ».
Pour sa part, le député Hassan Fadlallah a appelé les forces du 14 Mars, qui accusent le Hezb de recourir à la sécurité privée, à arrêter leur campagne contre les mesures qui visent à protéger les citoyens, qualifiant cette campagne d’« immorale » et d’« antinationale ». « On croirait même que les forces du 14 Mars veulent que le sang coule dans la banlieue sud, a-t-il affirmé. N’auraient-ils pas dû renforcer l’armée au lieu de la bloquer lorsqu’ils étaient au pouvoir? » s’est interrogé le député qui a appelé le 14 Mars à ne plus parier sur un changement de pouvoir en Syrie.
De son côté, le responsable de la région de la Békaa au sein du Hezb, l’ancien député Mohammad Yaghi, a affirmé que « nous connaissons nos agresseurs qui envoient des voitures piégées en banlieue et tirent des roquettes sur la montagne, et nous ne resterons pas silencieux face à ces attaques terroristes ».
Le Hezbollah remercie la Russie
Mohammad Yaghi a en outre remercié le Parlement anglais pour s’être opposé à une intervention militaire en Syrie, et la Russie « qui a réussi à annuler la politique internationale unilatérale, la Russie ayant acquis le droit de changer la donne dans la région et le monde ». M. Yaghi a finalement critiqué les positions récentes de l’ancien Premier ministre Fouad Siniora, l’accusant « d’appeler le président américain à une opération contre la Syrie et de vouloir en finir avec les quelques Syriens toujours en vie ».
Le ministre démissionnaire Hussein Hajj Hassan a quant à lui « maudit » « ceux qui lient leurs positions politiques aux changement régionaux, et qui font prévaloir les ordres et indications dictés par l’étranger au détriment des intérêts nationaux ». M. Hajj Hassan a appelé à la formation rapide d’un cabinet « qui réunisse tous les Libanais, proportionnellement à leur représentation au sein de la Chambre ».
Le ministre sortant Mohammad Fneich a pour sa part affirmé hier que « le Liban ne saurait être géré par un discours émotif ni par l’appel à une intervention étrangère pour frapper tel ou tel pays ». « La solution à la crise syrienne doit passer par une conférence de dialogue entre les différentes forces politiques, sans intervention étrangère », a-t-il ajouté.
Enfin, le député Ali Fayyad a lui aussi appelé à une solution politique en Syrie. Il a par ailleurs invité les différentes composantes libanaises à « garder leurs différends au sujet de la Syrie, en Syrie, et à ne pas les importer au Liban ».
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commentaires (7)
Le hezb avertit d'abord , il l'a fait en 2008, il l'a refait pour Qousseyr la libérée et pout tout engagement, et il le refera quand la moutarde lui montera au nez, mais en aucune façon il faudra venir nous dire , oh il nous a eu par surprise , ça va être un nettoyage fissa ! vite fait bien fait !
Jaber Kamel
18 h 04, le 16 septembre 2013