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Liban - Discours

Mikati refait l’éloge du dialogue et de la politique de distanciation

Le chef du gouvernement sortant tente ces jours-ci de se replacer au premier plan de la scène.

M. Mikati prononçant son discours. Photo Dalati et Nohra

Près de six mois après sa démission, le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, tente ces jours-ci de revenir en force ou du moins d’accroître sa visibilité sur la scène politique. Jeudi, lors d’une conférence de presse à Tripoli, il a annoncé le lancement prochain d’une initiative visant à mettre un terme à la crise et à débloquer la vie institutionnelle. Hier, M. Mikati a saisi l’occasion d’un déjeuner qu’il a donné au Grand Sérail en l’honneur des participants aux travaux du bureau permanent de l’Union des avocats arabes à Beyrouth pour donner ses vues sur les sujets de l’heure.
Il s’est prononcé, à cet égard, pour une reprise du dialogue au Liban et une mise en œuvre stricte de la politique de distanciation par rapport à la guerre en Syrie. Mais, dans le même temps, il a évité toute référence à la déclaration de Baabda et n’a donné aucune indication sur la nature du gouvernement à former.


« Certaines de nos patries arabes se sont hélas noyées sous les bains de sang. On s’entretue pour un slogan par-ci et pour du fanatisme par-là », a constaté le Premier ministre démissionnaire dans une allocution. « Le résultat est que le peuple arabe est massacré et que notre ennemi premier triomphe gratuitement », a-t-il souligné.
Et d’ajouter : « Depuis le début, nous nous sommes rendu compte au Liban que nous n’étions pas en mesure de nous mettre dans une tranchée ou sur une quelconque ligne de démarcation. Nous avons donc adopté la politique de distanciation car ce qui se passe nous afflige sans que nous puissions faire quoi que ce soit à ce sujet. La victime est notre peuple arabe frère et le perdant est le monde arabe, celui-là même qui réclamait son unité et qui, non content de s’être recroquevillé à l’intérieur d’entités plus petites, s’abrite à présent derrière des mini-entités dans chacune de ces entités. »

 

(Lire aussi : Hariri : Une feuille de route vers le dialogue et la stabilité)


« Nous avons pris conscience du danger qu’il y avait à plonger dans cet enfer, car nous savons, de par notre expérience amère, que les tueries ne déboucheront pas sur un vainqueur et un vaincu, mais qu’elles feront de tous des vaincus : ainsi, la nation arabe sera vaincue, la patrie le sera aussi, tout autant que le peuple », a-t-il martelé.
« Nous savons d’expérience que le sang appelle le sang, que l’approfondissement des blessures retarde la guérison et que l’unique solution à laquelle tout le monde devra parvenir, comme nous l’avions fait nous-mêmes, réside dans le dialogue, le compromis et les concessions mutuelles », a-t-il dit.


Et M. Mikati de poursuivre : « Le Liban, ce petit pays, était un phare. Nos désaccords, nos guerres l’ont ramené des décennies en arrière. Nous continuons jusqu’à ce jour à nous efforcer de récupérer ce que nous avions raté, pendant que les volcans s’allument à nos frontières. Ils commencent même à déborder chez nous alors que nous ne sommes pas encore tout à fait guéris et que nous essayons de venir en aide aux centaines de milliers qui ont fui les tueries. Voilà pourquoi nous sommes attachés à la politique de distanciation, parce qu’elle est de nature à sauvegarder le Liban et les Libanais et à consolider la stabilité. »

 

(Lire aussi: Sleiman, Mikati et Salam favorables à l’initiative Berry pour le dialogue)


« Nos divisions politiques mettent le processus institutionnel en panne et paralysent la vie publique. (...) Nous l’avons dit et redit : le dialogue est la voie unique pour le règlement des problèmes et pour la conclusion d’accords. Les divisions, l’éparpillement, le refus d’entendre l’autre mènent à davantage de complications et multiplient les sujets de désaccord. Il faut impérativement revenir au processus constitutionnel normal pour former au plus tôt un gouvernement capable d’assumer le poids des échéances exceptionnelles qu’il aura à affronter. L’absence de dialogue ne conduira à rien, il faut que le dialogue soit le cadre unique de l’affrontement entre les protagonistes », a-t-il lancé.


« Disons-le franchement : lier la situation au Liban à la crise syrienne relève d’un aventurisme très dangereux, tout comme le fait pour des Libanais de s’impliquer dans cette crise directement ou indirectement. L’intérêt unique du Liban est que la solution politique soit hâtée en Syrie. Le seul pari que nous devons faire est celui du rétablissement de la paix. Tout autre pari est un acte aventureux dont le Liban n’est pas en mesure d’assumer les conséquences », a-t-il encore souligné. Et M. Mikati de conclure en appelant les pays arabes à aider le Liban à surmonter l’épreuve.

 

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Près de six mois après sa démission, le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, tente ces jours-ci de revenir en force ou du moins d’accroître sa visibilité sur la scène politique. Jeudi, lors d’une conférence de presse à Tripoli, il a annoncé le lancement prochain d’une initiative visant à mettre un terme à la crise et à débloquer la vie institutionnelle. Hier, M. Mikati a...
commentaires (6)

Avec ou sans lui , je veux dire un autre que lui , ça donnera exactement le même résultat , des blocages sans fin de la part des uns ou des autres, alors se cantonner uniquement sur le nom générique relève de la myopie de chauve souris...

Jaber Kamel

15 h 44, le 14 septembre 2013

Tous les commentaires

Commentaires (6)

  • Avec ou sans lui , je veux dire un autre que lui , ça donnera exactement le même résultat , des blocages sans fin de la part des uns ou des autres, alors se cantonner uniquement sur le nom générique relève de la myopie de chauve souris...

    Jaber Kamel

    15 h 44, le 14 septembre 2013

  • "Pauvre?" Little big Mik, et Triste Sire Snob Nordiste !

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    12 h 23, le 14 septembre 2013

  • comme quoi ...plus nous sommes distant...plus les solutions politiques sont élastiques...Le latex a encore des beaux jours devant lui....

    M.V.

    12 h 03, le 14 septembre 2013

  • Dans ce dialogue de sourds , le come back du Premier ministre sortant Nagib Mikati semble probable avec un copy paste de son ancien gouvernement . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    09 h 53, le 14 septembre 2013

  • ABRUTISSEMENT, ÉGOÏSME, STUPIDITÉ ET M'ENFOUTISME SONT LES VERTUS DE NOS "PROLONGÉS" ÉLUS ! ___ C'EST MA SEULE RÉACTION DE CE JOUR EN CE QUI CONCERNE LE LIBAN.

    SAKR LOUBNAN

    06 h 14, le 14 septembre 2013

  • Derrière chaque mot sur la nécessité de "distanciation" de la guerre syrienne, le chef du gouvernement sortant, Nagib Mikati, sous-entend que, par son implication dans cette guerre, le Hezbollah a trahi cette ligne politique décidée et par le gouvernement et par la table du dialogue. Derrière chaque mot concernant la formation d'un nouveau gouvernment, il sous-entend que le Hezbollah bloque cette formation et tout l'Etat libanais.

    Halim Abou Chacra

    03 h 38, le 14 septembre 2013

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