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Liban - Éclairage

Profiter du répit... pour renouer le dialogue

Depuis le lancement de l’initiative russe sur les armes chimiques syriennes et depuis le retour à la diplomatie pour régler cet épisode du conflit syrien, la scène libanaise s’est un peu détendue. La polémique politique continue, certes, d’y battre son plein, mais les Libanais ont appris à vivre avec ce phénomène qui fait désormais partie de leur quotidien.

 

Ils ont même appris à vivre sans gouvernement pleinement en fonctions, sans décisions sociales, sans dialogue, et même avec les déplacés syriens. Mais une source sécuritaire rappelle que cette détente et cette routine ne doivent pas faire oublier la vigilance, car les menaces qui pèsent sur le Liban ne sont pas pour autant éliminées. Selon cette source, il semblerait que le plan de déstabilisation pour soutenir les développements en Syrie a été plus ou moins mis en veilleuse, mais cela ne signifie pas qu’il a été abandonné. Simplement, les derniers développements de la crise syrienne et la volonté internationale de donner une chance à la diplomatie auraient visiblement poussé ceux qui voulaient déstabiliser le Liban à mettre un bémol à leurs activités. Toutefois, les explosifs introduits au Liban continuent à s’y trouver et ils pourraient d’un moment à l’autre être préparés pour semer le trouble et la peur. D’autant qu’en parallèle, aucune initiative sérieuse n’est en cours pour relancer le processus politique et consolider ainsi la scène interne. À cet égard, les sources proches de Aïn el-Tiné ne cachent pas leur déception face à l’accueil réservé par le 14 Mars à l’initiative de dialogue lancée par le président de la Chambre Nabih Berry. Ce dernier a d’ailleurs décidé de former une commission chargée d’expliquer cette initiative aux différentes parties politiques, dans l’espoir d’ouvrir une brèche dans le mur qui sépare les deux camps au Liban et qui empêche tout dialogue constructif et toute entente minimale, même sur la formation d’un gouvernement, rendue pourtant nécessaire avec la multiplication des dossiers urgents à traiter.


Régulièrement, la presse fait état de formules préparées par le Premier ministre désigné Tammam Salam et remises au palais de Baabda, mais il s’agirait, selon les sources proches de Aïn el-Tiné, de manœuvres visant à montrer que les efforts se poursuivent, tout en sachant que le blocage reste le même et que, dans les circonstances actuelles, il reste difficile de former un gouvernement. Toutefois, les mêmes sources précisent qu’il y aurait peut-être une petite piste à suivre et qui consiste à profiter du fait que l’idée du 14 Mars d’attendre les frappes internationales contre la Syrie avant de faire la moindre concession sur le plan gouvernemental – car ces frappes pourraient modifier les rapports de force internes – n’est plus de mise aujourd’hui. Elle est même reportée pour un bon bout de temps car le processus diplomatique lancé à partir de l’initiative russe risque de durer un peu.


Déjà, pour que la Syrie puisse adhérer à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, datant de 1993 et signée à Paris (il faut préciser qu’Israël a signé cette convention sans la ratifier), il y a tout un processus qui doit prendre quelques semaines. Il faudra ensuite mettre au point un mécanisme pour la vérification des stocks existants et leur mise sous contrôle international ou leur destruction. Si l’idée faisait son chemin et était appelée à se concrétiser, le processus pourrait s’étaler sur deux ou trois mois, et peut-être même plus... Au cours desquels les combats en Syrie pourraient ne pas s’arrêter si l’initiative ne s’étendait pas au domaine politique. Dans ces conditions, le Liban peut-il rester en veilleuse pendant une période à durée indéterminée ? C’est la question qui pousse Berry à vouloir relancer son initiative et parvenir au moins à renouer le dialogue entre les deux camps internes. Il bénéficie pour cela de l’appui du leader du PSP Walid Joumblatt qui estime qu’il faut profiter du répit actuel pour consolider la scène interne, de plus en plus menacée par les développements en Syrie. Certains voient d’ailleurs dans la demande du leader du PSP à son émissaire en Arabie saoudite, le ministre Waël Bou Faour, de rencontrer l’émir Abdel Aziz ben Abdallah une volonté de diversifier ses contacts saoudiens et de les rééquilibrer. Mais même ainsi, il reste difficile de parvenir à un accord tant que le 14 Mars continuera à miser sur les développements en Syrie pour renforcer sa position interne, estiment les sources proches de Aïn el-Tiné.


Toutefois, le maintien du statu quo actuel est irresponsable dans le contexte actuel, avec tous les problèmes sociaux qui vont se poser à la rentrée scolaire, sachant qu’il y a désormais au Liban plus d’élèves potentiels syriens que d’élèves libanais. Les estimations des ONG affirment ainsi qu’il y a 550 000 enfants syriens à scolariser pour 290 000 Libanais. De même, le statu quo actuel épuise les forces de l’ordre sollicitées sur l’ensemble du territoire avec des responsabilités de plus en plus importantes et des moyens qui restent limités en équipements et en effectifs. Pour les sources de Aïn el-Tiné, les parties politiques devraient se réveiller, sinon l’attente risque d’être longue...

 

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Depuis le lancement de l’initiative russe sur les armes chimiques syriennes et depuis le retour à la diplomatie pour régler cet épisode du conflit syrien, la scène libanaise s’est un peu détendue. La polémique politique continue, certes, d’y battre son plein, mais les Libanais ont appris à vivre avec ce phénomène qui fait désormais partie de leur quotidien.
 
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commentaires (3)

Qu'est ce qu'il a notre PM absent à attendre encore des occidentaux ? toutes ces claques successives sur la nuque ,ne lui suffisent pas ? Son absence qui dure depuis le déclenchement du complot anti Syrie légitime ne lui a rien apporté de bon, ni de Paris ni de la bensaoudie , je pense que l'effort patriotique devrait venir de sa part et qu'il se concentre sur les citoyens libanais du terroir , et puis pourquoi il rentre pas ? c'est comme celui qui prie Dieu de le faire gagner au loto et qui n'achète pas de billet , s'il veut redevenir PM , il devra bien rentrer au pays , non ? quitte à ne pas trouver le pays à son goût personnel, mais qui au Liban peut prétendre avoir ce qu'il veut ? Moi , j'ai Scarlett qui m'informe et c'est énorme !

Jaber Kamel

12 h 48, le 13 septembre 2013

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Commentaires (3)

  • Qu'est ce qu'il a notre PM absent à attendre encore des occidentaux ? toutes ces claques successives sur la nuque ,ne lui suffisent pas ? Son absence qui dure depuis le déclenchement du complot anti Syrie légitime ne lui a rien apporté de bon, ni de Paris ni de la bensaoudie , je pense que l'effort patriotique devrait venir de sa part et qu'il se concentre sur les citoyens libanais du terroir , et puis pourquoi il rentre pas ? c'est comme celui qui prie Dieu de le faire gagner au loto et qui n'achète pas de billet , s'il veut redevenir PM , il devra bien rentrer au pays , non ? quitte à ne pas trouver le pays à son goût personnel, mais qui au Liban peut prétendre avoir ce qu'il veut ? Moi , j'ai Scarlett qui m'informe et c'est énorme !

    Jaber Kamel

    12 h 48, le 13 septembre 2013

  • "DIALOGUE" ?! ENTRE SOURDS ET MALENTENDANTS OUI.... !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 09, le 13 septembre 2013

  • L'ABRUTISSEMENT SE TRANSFORME EN INFECTION MALIGNE ET CHRONIQUE ! TOUT CE CHEPTEL DE VAURIENS, CHEF DE L'ETAT EXCLUS, EST POUR LE BON DÉBARRAS...

    SAKR LOUBNAN

    08 h 47, le 13 septembre 2013

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