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À La Une - Crise

Le ministre égyptien de l’Intérieur échappe à un attentat

Les autorités mettent en garde contre « une vague de terrorisme ».

L’attentat d’hier au Caire a visé le convoi du ministre de l’Intérieur près de son domicile, dans le faubourg de Nasr City. Il fait planer le spectre d’un retour aux années 1990, marquées par des attaques sanglantes. Gianluigi Guercia/AFP

Le ministre égyptien de l’Intérieur, dont les forces étaient en première ligne dans la répression des partisans du président islamiste déchu Mohammad Morsi, a échappé hier à un attentat au Caire, le premier du genre depuis plusieurs années. Le ministre Mohammad Ibrahim a aussitôt mis en garde contre « une vague de terrorisme » en Égypte, alors que le pays est pris dans un engrenage de violences meurtrières depuis la destitution de M. Morsi par l’armée le 3 juillet et que cet attentat fait planer le spectre d’un retour aux années 1990 marquées par des attaques sanglantes. Les autorités installées par l’armée, qui ont restauré l’état d’urgence et imposé un couvre-feu nocturne le 14 août, ont promis d’agir « d’une main de fer » contre quiconque menacerait « la sécurité nationale » et affirmé qu’elles ne permettraient pas un retour du « terrorisme des années 1980 et 1990 ».


L’attaque, qui pourrait être un attentat-suicide, a visé le convoi de M. Ibrahim près de son domicile dans le faubourg de Nasr City. Deux heures après l’explosion, il a dénoncé à la télévision d’État une « lâche tentative » d’assassinat, jugeant « prévisible » une telle escalade. « J’avais prévenu avec la dispersion (des rassemblements pro-Morsi au Caire) qu’il y aurait une vague de terrorisme », a-t-il déclaré. Il avait récemment affirmé avoir reçu des menaces de mort. L’armée et le gouvernement assurent mener une « bataille contre le terrorisme » depuis les violences qui ont suivi la destitution et l’arrestation de M. Morsi. Le cabinet a assuré que cet « acte criminel » ne « l’empêcherait pas » de poursuivre ce combat « avec force et détermination ».


Dix officiers de police ont été blessés dans l’attentat, selon des responsables des services de sécurité. Un haut responsable du ministère a affirmé que l’un des policiers avait perdu une jambe dans l’explosion. La police a par ailleurs bouclé les accès au ministère en centre-ville, une mesure de prévention, a indiqué l’agence MENA.
L’Alliance contre le coup d’État, coalition islamiste chapeautée par les Frères musulmans, la confrérie de M. Morsi, a condamné l’attentat « quels qu’en soient les auteurs » et réaffirmé son « approche pacifique ». La Gamaa islamiya, responsable de plusieurs attentats dans les années 1990, a également pris ses distances, dénonçant cet attentat et se prononçant contre le « terrorisme ».

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