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Moyen Orient et Monde - Syrie

Washington accuse Moscou de « prendre en otage » le Conseil de sécurité

Un groupe déterminé de démocrates et républicains s’oppose toujours à l’intervention US ; Kerry affirme la mise en place d’une coalition internationale.
L’ambassadrice américaine à l’ONU Samantha Power a affirmé hier qu’il n’y avait pas de possibilité d’obtenir l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU pour agir en Syrie et a blâmé Moscou pour avoir pris le Conseil « en otage ». Les États-Unis « partagent l’avis que le Conseil de sécurité devrait assumer ses responsabilités et devrait agir » en Syrie, a-t-elle estimé. Ils ont proposé en vain au Conseil de nombreux projets de textes depuis deux ans et demi, a rappelé Mme Power. Mais, a-t-elle ajouté, « le système a protégé les prérogatives de la Russie, le protecteur d’un régime qui a mené avec cynisme l’attaque chimique la plus grave depuis un quart de siècle ».
À Washington, le projet de frappes américaines en Syrie a franchi un cap préliminaire mercredi, avec l’aval d’une commission du Sénat américain, mais le chef de la diplomatie, John Kerry, a dû ferrailler face à des représentants hostiles à toute intervention.
Néanmoins, et démontrant clairement la position de Berlin quant à une éventuelle frappe armée, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a dit hier vouloir que la Cour pénale internationale soit saisie à propos de l’attaque au gaz chimique en Syrie.
Côté américain, la commission des Affaires étrangères du Sénat US avait approuvé une résolution autorisant le président Barack Obama à lancer une intervention « limitée » contre le régime du président syrien Bachar el-Assad, sans troupes au sol. La Maison-Blanche s’est réjouie du vote, son porte-parole estimant dans un communiqué que l’intervention autorisée par la résolution « permettra(it) de défendre les intérêts de sécurité nationale des États-Unis, en affaiblissant les capacités d’Assad à utiliser des armes chimiques et en dissuadant l’usage futur de ces armes, alors que nous poursuivons une stratégie plus globale pour renforcer l’opposition de façon à accélérer une transition politique en Syrie ».

Opposition
Mais malgré le soutien des chefs de file républicains de la Chambre des représentants, de nombreux élus d’obédience isolationniste ont fait part de leur scepticisme quant à une opération armée, et le camp démocrate, minoritaire, a lui aussi connu des défections. « J’estime franchement que bombarder la Syrie augmente la probabilité de nouvelles attaques au gaz, cela pourrait augmenter les attaques contre Israël et la Turquie, les morts de civils, l’instabilité au Moyen-Orient, et pousser la Russie et l’Iran à s’impliquer encore plus dans cette guerre civile », a déclaré le républicain Rand Paul, proche de la mouvance ultraconservatrice du Tea Party.
Si le Sénat espère adopter dans le courant de la semaine prochaine une résolution autorisant le recours à la force, le calendrier de la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains, est flou. Les deux Chambres devraient adopter des textes différents, qui devront ensuite être harmonisés.
Selon un comptage du Washington Post mercredi, plus de 140 représentants (sur 433) ont déjà dit être contre une intervention ou penchent vers le « non », alors que seulement 17 ont pris position en faveur de la résolution.
Pour sa part, Ben Rhodes, conseiller adjoint de Sécurité nationale de M. Obama, a affiché sa confiance. « Je n’ai pas de décompte des votes à ma disposition, mais nous sommes très satisfaits des tendances ; chaque jour, des élus des deux bords prennent position pour soutenir un recours à la force militaire », a-t-il assuré.

Vers une coalition internationale
Au même moment, à la Chambre des représentants, le secrétaire d’État, John Kerry, a assuré que les États-Unis bâtissaient une coalition internationale, notamment avec la France et la Ligue arabe. « Des pays ont exprimé leur volonté d’agir », a détaillé le ministre, citant « l’Arabie saoudite, les Émirats (arabes unis), le Qatar, la Turquie et la France ». D’après lui, les États-Unis ont communiqué ces deux dernières semaines avec plus d’une centaine de pays, dont 57 ont reconnu que le régime syrien avait utilisé des armes chimiques. Et « un certain nombre d’entre eux ont demandé à faire partie d’une opération militaire », a affirmé M. Kerry, qui a en outre fait savoir que des « pays arabes avaient offert de supporter les coûts (financiers) d’une éventuelle action armée ».
De son côté, la Conférence des évêques catholiques américains (USCCB) a demandé au président Barack Obama de « ne pas procéder à une intervention militaire » en Syrie, mais de rechercher une « solution politique ».

Navires russes et précautions turques
Sur fond de préparation d’une intervention militaire occidentale contre le régime de Damas, trois navires de guerre russes ont franchi hier le détroit turc du Bosphore pour se rendre, selon une source militaire russe, en Méditerranée orientale, près de la Syrie. Le navire de guerre électronique SSV-201 Priazovié avait quitté dimanche soir Sébastopol, port ukrainien où est basée la flotte russe de la mer Noire, « pour une mission dans l’est de la Méditerranée », selon une source militaire russe citée par l’agence russe Interfax. L’agence a également mentionné l’arrivée prévue aujourd’hui du Minsk et du Novotcherkassk en Méditerranée orientale.
Parallèlement, la Turquie a déployé des troupes supplémentaires pour renforcer sa longue frontière avec la Syrie en cas d’une éventuelle intervention contre son voisin, ont rapporté hier les médias turcs.
En Syrie, les violences continuent ; quatre personnes ont été tuées et six autres blessées dans un attentat à la voiture piégée hier dans le quartier de Soumaria, à l’ouest de Damas, a annoncé l’agence officielle syrienne SANA, ajoutant que l’explosion a endommagé des commerces et des voitures.
Enfin, la chef des opérations humanitaires des Nations unies, Valérie Amos, est arrivée hier à Damas pour des entretiens avec des responsables syriens.

(Sources : agences)
L’ambassadrice américaine à l’ONU Samantha Power a affirmé hier qu’il n’y avait pas de possibilité d’obtenir l’aval du Conseil de sécurité de l’ONU pour agir en Syrie et a blâmé Moscou pour avoir pris le Conseil « en otage ». Les États-Unis « partagent l’avis que le Conseil de sécurité devrait assumer ses responsabilités et devrait agir » en Syrie, a-t-elle...
commentaires (1)

Elle n'est pas idiote celle là, en tout cas mémoire selective, que fait elle des vétos yanky sur les condamnations du pays usurpateur ?? c'est de là que vient l'affaiblissement de l'onu.

Jaber Kamel

20 h 14, le 06 septembre 2013

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Commentaires (1)

  • Elle n'est pas idiote celle là, en tout cas mémoire selective, que fait elle des vétos yanky sur les condamnations du pays usurpateur ?? c'est de là que vient l'affaiblissement de l'onu.

    Jaber Kamel

    20 h 14, le 06 septembre 2013

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