M. Tammam Salam a fait le point avec le président des contacts au sujet de la formation d’un gouvernement.
Il ressort des propos que le Premier ministre désigné, Tammam Salam, a tenus hier après un entretien à Baabda avec le président Michel Sleiman, non seulement qu’un gouvernement ne verra pas le jour de sitôt, mais que lui-même n’est pas près de renoncer aux critères qu’il s’était fixés pour la mise en place de sa nouvelle équipe, notamment son opposition à la minorité de blocage. M. Salam a également opposé une fin de non-recevoir à l’initiative du président de la Chambre, Nabih Berry.
Le Premier ministre désigné a été reçu dans la matinée à Baabda pour faire le point avec le président Sleiman des contacts qu’il entreprend pour tenter de former un gouvernement. Le bilan qu’il a dressé devant la presse, au terme de l’entretien, ne prête pas à l’optimisme. Après avoir justifié ses rares apparitions médiatiques par sa volonté de donner toutes les chances de réussite à sa mission en se tenant à l’abri des projecteurs, il a affirmé que s’il a voulu s’exprimer aujourd’hui, « c’est pour expliquer à l’opinion publique que nous voguons toujours dans une forêt de conditions et de contre-conditions qui ne se sont pas arrêtées cinq mois durant ».
Il a cependant assuré qu’il poursuivra ses efforts, en coordination avec le chef de l’État, pour former son équipe, « en dépit des conditions et des développements difficiles », en insistant sur le fait qu’il ne renoncera pas à la mission qui lui a été confiée. « Le jour où je sentirai qu’un tort est causé au pays et à la population, je n’hésiterai pas à adopter alors la position qui s’impose, mais tant que la population et le président m’accordent leur confiance, je ne baisserai pas les bras », a poursuivi M. Salam, qui s’est arrêté sur « l’appétit politique ouvert de toutes les parties concernées par le sujet ».
Après avoir relevé la dégradation économique, financière et de développement dans le pays, il a indiqué que ses efforts se concentrent sur la mise en place d’un gouvernement « capable de faire face à la situation délicate dans laquelle nous nous trouvons ». « Mais tant que les forces politiques en présence restent en désaccord au sujet des critères qu’elles proposent pour la formation du gouvernement et qui se rapportent uniquement à leur poids, leur influence, leurs gains et leurs positions, il ne sera pas facile qu’elles se retrouvent autour de critères communs pour mettre en place cette équipe », a ajouté le Premier ministre désigné. Selon lui, le nombre de ministres ou même les formules à retenir « restent un détail tant qu’il n’existe pas de volonté sérieuse pour favoriser la naissance d’un gouvernement ».
Interrogé au sujet de la minorité de blocage, il a affirmé sans détour qu’elle est hors de question. « Il est absolument inutile de former un gouvernement lorsque l’idée de base est le blocage », a observé M. Salam en expliquant que s’il s’y oppose aussi, « c’est pour faciliter et dynamiser l’action du gouvernement plutôt que de l’enchaîner dès le départ par des éléments négatifs ».
Prié de commenter l’initiative du président de la Chambre, Nabih Berry, qui avait appelé à un dialogue, il y a indirectement opposé une fin de non-recevoir, tout en saluant ses efforts pour tenter de régler la crise dans le pays. « Mais je ne peux interagir avec le contenu de cette initiative ou la commenter parce que j’ai adopté, dès le départ, la même position à l’égard de toutes les propositions et les positions politiques. Je suis soucieux d’éviter les polémiques, et s’il faut un suivi de cette initiative ou de toute autre, ce sera à travers les méthodes auxquelles j’ai eu recours dès le départ, à savoir les contacts directs », a dit M. Salam, avant d’ajouter : « Le dialogue est requis pour de nombreux dossiers au Liban, mais la formation d’un gouvernement relève de la responsabilité du président et du Premier ministre désigné. »
Plus tard, le président Sleiman a reçu la visite du ministre démissionnaire de la Justice, Chakib Cortbaoui, qui lui a fait part des préparatifs de la cérémonie qui sera organisée en octobre, sous le parrainage du chef de l’État, pour le 50e anniversaire de la fondation de l’Institut supérieur de la magistrature.
Le chef de l’État a, en outre, passé en revue l’actualité locale et régionale avec le député Ahmad Fatfat, avant de conférer avec l’ancien ministre Farès Boueiz.
OU, LA MÉTHODE COUÉ !
14 h 18, le 06 septembre 2013