Une annulation de frappes américaines contre la Syrie pourrait être considérée comme un signe de faiblesse par la communauté internationale. Edgar Su/Reuters
De la politique au jour le jour
Quel signal, se demandent-ils, va être envoyé à l’Iran ou à la Corée du Nord si, sur les armes chimiques, les pays occidentaux reculent ? « À travers le dossier syrien, on est clairement en train d’envoyer un message à Téhéran. L’idée des frappes, c’est de montrer que l’Occident n’est pas si pusillanime que ça et que lorsqu’il s’agit d’armes chimiques, on peut réagir », observe Karim Bitar, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS). Mais avec ce qui s’est passé en Grande-Bretagne et aux États-Unis, « on a l’impression qu’on improvise, qu’on fait la politique au jour le jour. Il s’est confirmé que ce n’est qu’à la dernière minute qu’Obama a changé d’avis et a décidé de demander l’avis du Congrès. Il y a un certain amateurisme, mais qui est lié au fait que le monde a beaucoup changé », poursuit l’expert.
Dans son ensemble, la presse européenne était hier particulièrement sévère à l’égard des dirigeants occidentaux et du manque de fermeté que traduisent leurs décisions politiques. « Ne montre pas ton colt quand tu n’es pas sûr de vouloir tirer », écrivait ainsi le journal allemand Süddeutsche Zeitung (centre gauche) en faisant allusion à la traditionnelle sagesse des « rangers ». Déléguer l’ordre de tir au Congrès est une « manœuvre intelligente mais qui présente des risques énormes » si le Congrès ne suit pas le président, car la prochaine fois qu’« elles voudront utiliser du gaz, les troupes de Bachar el-Assad ne reculeront pas ». Pour un expert des relations diplomatiques, qui demande à conserver l’anonymat, les Occidentaux ont désormais une « épée de Damoclès » au-dessus de leur tête avec un Congrès américain qui pourrait ne pas suivre Barack Obama. « On est dans un tuyau et on n’arrive plus à en sortir après des déclarations très allantes », note cette source. « S’il ne se passe rien, qu’on annule toute frappe militaire, cela pourrait être interprété comme un signe de faiblesse mais a priori, je crois que les choses sont allées trop loin » pour ne pas entreprendre d’action de force, juge pour sa part Karim Bitar.
(Source : AFP)
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SI CETTE "CRÉDIBILITÉ" SERAIT A CE QU'IL PARAIT SI MENACÉE, QUE DIRE ALORS DE CELLE DES NÉO-SOVIETS DE L’EXTRÊME SIBÉRIE ET DES CHINETOQUES DE L’EXTRÊME MANDCHOURIE !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
09 h 56, le 03 septembre 2013