Portrait-robot de la personne recherchée dans le cadre de l'enquête sur une des explosions de Tripoli.
L’enquête menée depuis quelques jours avec cheikh Ahmad el-Gharib, le suspect numéro un dans l’affaire de l’explosion qui s’est produite vendredi dernier devant la mosquée al-Salam, à Tripoli, pourrait aboutir à des résultats plus concrets aujourd’hui.
Arrêté le jour même de l’explosion par le service des renseignements des Forces de sécurité intérieure, Cheikh Gharib, un membre du mouvement al-Tawhid, travaille de près avec le chef de ce mouvement islamiste, Hachem Minkara, un homme proche du régime syrien et chargé par conséquent du suivi des dossiers qui intéressent ce régime.
Selon des informations citées par l’agence al-Markaziya, la demande de renouvellement de 48 heures supplémentaires de la période de l’arrestation préventive suscite un certain nombre d’interrogations. Ce laps de temps additionnel devrait permettre aux enquêteurs de s’assurer de l’identité d’un individu que l’ont perçoit clairement sur la vidéo enregistrée avant et après l’explosion. Il devra en outre permettre de vérifier les données des communications effectuées par le suspect Gharib sur le réseau de téléphonie syrien. L’analyse de ces données devrait en principe apporter des révélations majeures au sujet des dernières explosions dans la capitale du Nord.
Une fois ces données vérifiées et s’il s’avère impliqué, cheikh Gharib devra faire l’objet d’un mandat d’arrêt. Si l’enquête ne réussit pas à apporter les preuves nécessaires l’incriminant, il sera alors relâché, précisent les sources. Hier matin, des inconnus ont attaqué la clinique du frère de cheikh Gharib dont la voiture a été également endommagée à Minié.
Rifi et Rafeï visés ?
Il convient de relever dans ce cadre que, selon des informations rapportées hier par la chaîne MTV, cheikh Gharib serait entré en contact avec le dénommé Moustapha Houri, qui entretenait des relations avec les services syriens, afin de lui demander de contribuer à l’exécution des deux attentats. Moustapha Houri se serait alors rendu chez l’ancien directeur général des Forces de Sécurité intérieure, le général Achraf Rifi – dont le domicile est situé en face de l’une des mosquées visées –, afin de l’informer de la démarche de cheikh Gharib, en lui indiquant que les attentats projetés le visaient à lui personnellement (le général Rifi) et visaient aussi cheikh Sélim Rafeï, l’un des principaux dignitaires sunnites du Nord (hostile au régime syrien). Les informations rapportées par Houri auraient été enregistrées et transmises au service de renseignements des FSI, lequel aurait demandé à Houri d’enregistrer secrètement son prochain entretien avec cheikh Gharib. Toutefois, ce dernier n’est pas entré en contact avec Houri et les deux attentats ont été exécutés avant qu’une rencontre n’ait lieu entre les deux hommes.
Toujours selon les sources citées par la MTV, le double attentat de Tripoli a été commandité et planifié par la branche des services de renseignements syriens de Tartous qui aurait contacté directement Moustapha Houri dans ce cadre en mettant à contribution cheikh Gharib.
Si cette version des faits s’avérait exacte, on se trouverait ainsi devant une réédition de l’affaire mettant en cause le général syrien Ali Mamlouk, chef des renseignements syriens, et l’ancien ministre Michel Samaha qui avaient planifié l’an dernier des attentats terroristes au Liban-Nord. Ces attentats avaient été déjoués par l’ancien chef des renseignements des FSI, le général Wissam el-Hassan, assassiné en octrobre dernier. Les deux attentats de Tripoli seraient ainsi l’œuvre d’une filière appelée déjà par certains observateurs Mamlouk-Samaha 2 ...
Un portrait-robot
Pour en revenir aux investigations portant sur les deux attentats de Tripoli, les FSI ont diffusé hier un portrait-robot d’un inconnu suspecté d’avoir placé la seconde voiture piégée devant la mosquée al-Taqwa.
Dans un communiqué, la direction des FSI a exhorté les citoyens qui détiennent des renseignements quelconques sur la personne recherchée de notifier les forces de l’ordre en composant le numéro 1788 ou 01-624100. Le texte précise que les FSI s’engagent à garder le nom de l’informateur potentiel absolument confidentiel.
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MAINTENANT QUE LES CHOSES S'ÉCLAIRCISSENT ET QUE LES RESPONSABLES DES ATTENTATS SONT TOUT INDIQUÉS ATTENDONS VOIR LES CONDAMNATIONS DE CERTAINS !
12 h 49, le 29 août 2013