Dans une démarche inédite, le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a adressé une lettre ouverte au président américain Barack Obama dans laquelle il l’exhorte à prendre une initiative quelconque au sujet de ce qui se passe en Syrie, notamment au lendemain du massacre de Ghouta.
Voici la teneur de la lettre :
« Monsieur le Président,
Il y a une raison derrière le respect que vouent les peuples de la planète aux États-Unis. Il y a une raison qui explique pourquoi même les “adversaires” (de ce pays) font la file devant les ambassades américaines dans l’espoir d’avoir une chance de réaliser leur rêve (américain). Les États-Unis sont littéralement nés d’un cri en faveur des droits de l’homme, d’un appel pour la liberté et d’un engagement pour protéger et faire valoir ces deux principes fondateurs. Les États-Unis ont en effet respecté cet engagement ayant fait face et vaincu toute forme de tyrannie dans le monde. Cependant, certains tyrans continuent de sévir, Monsieur le Président.
Conduites par Bachar el-Assad, les forces du régime syrien participent actuellement à un nettoyage ethnique et à des opérations de viols collectifs (y compris d’enfants), de torture systématique, rasant les villes avec leurs habitants et, last but not least, recourent à l’utilisation d’un gaz neurotoxique virulent, provoquant des victimes civiles en masse – une ligne rouge contre laquelle vous aviez vous-même mis en garde. Malheureusement, les inspecteurs de l’ONU se trouvaient non loin du lieu du crime.
Le résultat immédiat est clair comme le jour. Tout comme l’obscurité est l’absence de lumière, le mal triomphe lorsque cède la bonté... et des vies innocentes sont décimées dans l’hécatombe syrienne de la manière la plus horrifiante, comme en témoignent toutes les chaînes de télévision où l’on voit les corps s’amonceler devant nos yeux.
L’inertie des États-Unis et du monde libre a contribué à l’anéantissement total de l’ensemble des principes qu’ils ont défendus, prêchés et appliqués tant et si bien qu’ils sont devenus des droits inaliénables.
Des décennies d’efforts entrepris sur les plans culturel, politique et social, des ressources intarissables mises à disposition pour prôner les valeurs humaines aux nations en voie de développement, et le maître finit par échouer au test. Médiocrement. Alors que vous avez trouvé le temps qu’il faut pour sauver la vie d’un chat. Il est désormais trop tard pour les 100 000 morts, un chiffre en augmentation quotidienne. Vous auriez pu faire quelque chose pour eux, Monsieur le Président, mais vous ne l’avez pas fait et les massacres se poursuivent depuis bientôt deux ans et demi.
Il y a plusieurs raisons, y compris légales, qui vous empêchent de faire ce que les précédents chefs d’État américains ont fait avant vous : mettre un terme à la tyrannie et aux crimes de masse. Aucune de ces raisons n’avait été invoquée par vos prédécesseurs. Elles ne devraient pas l’être par vous. Le terme même de “raison” signifie le contraire.
Il y a des millions d’autres victimes qui attendent leur tour dans le couloir de la mort en Syrie. Pour eux, il y a encore de l’espoir. Cet espoir consiste, pour le chef d’état-major des États-Unis – “terre de la Liberté et patrie des courageux” – à exercer “son devoir de protection”.
Au nom de Dieu, au nom du bien et pour l’amour de l’humanité, faites quelque chose. »
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Voici la teneur de la lettre :
« Monsieur le Président, Il y a une raison derrière le respect que...
HAKIM, SURTOUT N'ALLEZ PAS CROIRE QUE TOUT CE BRANLE-BAS EST POUR VOS DOUX YEUX !
15 h 19, le 26 août 2013