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Économie - Crise

La livre turque souffre toujours, malgré une hausse des taux

Le chef de la Banque centrale a annoncé qu’au moins 100 millions de dollars seraient injectés quotidiennement sur les marchés pour tenter de stabiliser la devise nationale.

Le chef de la Banque centrale turque, Erdem Basci.     Adem Altan/AFP

La livre turque est restée sous pression hier, tombant à son plus bas niveau face à un panier de référence euro/dollar en dépit d’une nouvelle hausse d’un de ses taux directeurs par la Banque centrale turque.
Le panier euro/dollar a franchi hier après-midi les 2,32 livres turques (TL), un pic historique, le billet vert s’échangeant à 1,9705 TL (1,9492 la veille, soit une dépréciation de plus de 1 %) et l’euro à 2,6370 (2,5985 mardi).
Pour faire face aux turbulences qui affectent les économies émergentes, la Banque centrale a augmenté mardi l’un de ses taux directeurs, celui du prêt au jour le jour, de 7,25 à 7,75 %. Elle l’avait déjà relevé en juillet de 6,50 à 7,25 %.
Le comité monétaire de la Banque centrale a en revanche décidé de maintenir à 4,5 % (inchangé depuis mai) son principal taux directeur à échéance d’une semaine.
Le comité a estimé « important de préserver la flexibilité de la politique de liquidités de la livre turque en raison des incertitudes pesant sur l’économie mondiale et de la volatilité des flux d’investissements ».
« Ce resserrement monétaire additionnel sera maintenu jusqu’à nouvel ordre », a déclaré hier le chef de cette institution monétaire, Erdem Basci, dans un communiqué.
Il a en outre annoncé qu’au moins 100 millions de dollars seraient injectés quotidiennement sur les marchés pour tenter de stabiliser la devise nationale.
« À partir d’aujourd’hui, un minimum de 100 millions de dollars sera mis sur le marché à 16h00 heure locale (13h00 GMT) les jours où ce resserrement monétaire sera appliqué », a ajouté M. Basci.
Les analystes s’accordent à penser que la Banque centrale pourrait relever jusqu’à 9 % d’ici à la fin de l’année son taux du prêt au jour le jour afin de défendre la livre.
« L’injection de liquidités sur les marchés ne sera probablement pas suffisante pour endiguer la dépréciation de la livre », a ainsi jugé Deniz Ciçek, économiste à la Finansbank. « Nous nous attendons de ce fait à ce que les taux soient relevés davantage dans les mois à venir, jusqu’à 9 % », a-t-il dit.
À l’instar des autres places émergentes comme l’Inde ou le Brésil, la Turquie souffre d’un emballement de l’inflation et d’une fuite des capitaux sous l’effet de la fin prévisible des injections massives de liquidités pratiquées par la Réserve fédérale américaine (Fed) pour soutenir la croissance aux États-Unis.
Les autorités monétaires turques ont vendu 6,5 milliards de dollars pour soutenir la monnaie locale depuis début juin. Mais ces interventions ont eu des effets très limités et la livre s’est dépréciée de près de 9 % face au billet vert depuis mai.
La Turquie a également été victime de la récession en Europe, son principal partenaire commercial, et reste plus que jamais dépendante d’investissements directs de la part de l’étranger, car sa balance des paiements est déficitaire de 55 milliards de dollars (41 milliards d’euros) par an.
Les manifestations antigouvernementales sans précédent qui ont secoué la Turquie en juin dernier ont aussi « augmenté la volatilité », mais celle-ci s’est tassée et les incertitudes dans ce domaine sont moins importantes aujourd’hui, selon Deniz Cicek, économiste à la Finansbank.
Mis à part le secteur du tourisme, l’économie turque n’a pas souffert des manifestations de juin, de l’avis des experts. Mais de nouveaux troubles finiraient par faire peur aux investisseurs. Or la Turquie a un besoin vital de capitaux étrangers pour financer le déficit chronique de sa balance commerciale.
Dans ce contexte morose, les prix à la consommation sont repartis à la hausse (8,8 % en glissement annuel en juillet), contraignant les autorités gouvernementales à réviser nettement à la hausse (de 5,3 % à 6,2 %) leurs prévisions d’inflation pour l’année 2013.
Et Ankara pourrait également revoir à la baisse son objectif de croissance, qui lui a longtemps valu d’être présenté comme un modèle de santé avec des pics de plus de 8 % en 2010 et 2011.
(Source : AFP)
La livre turque est restée sous pression hier, tombant à son plus bas niveau face à un panier de référence euro/dollar en dépit d’une nouvelle hausse d’un de ses taux directeurs par la Banque centrale turque.Le panier euro/dollar a franchi hier après-midi les 2,32 livres turques (TL), un pic historique, le billet vert s’échangeant à 1,9705 TL (1,9492 la veille, soit une...
commentaires (2)

ELLE A LA FIÈVRE ! QUELLE EST SA TEMPÉRATURE S.V.P. ?

SAKR LOUBNAN

13 h 48, le 23 août 2013

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Commentaires (2)

  • ELLE A LA FIÈVRE ! QUELLE EST SA TEMPÉRATURE S.V.P. ?

    SAKR LOUBNAN

    13 h 48, le 23 août 2013

  • Les errements d'Erdogan vont lui coûter cher! très cher!!!

    Pierre Hadjigeorgiou

    12 h 55, le 22 août 2013

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