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Liban - La situation

Branle-bas de combat sécuritaire contre un ennemi... invisible !

Des touristes occidentaux place de l’Étoile, comme si tout allait bien dans le pays. Photo Sami Ayad

L’onde de choc provoquée par l’attentat de Roueiss est loin d’être passée comme le démontrent les mesures inhabituelles de sécurité prises dans les régions à dominance chiite, notamment dans la banlieue sud de Beyrouth où la sécurité privée appliquée par le Hezbollah donne lieu à des débordements que le parti de Dieu tente tant bien que mal de justifier.


Parallèlement, on assiste à une véritable mobilisation et à un branle-bas de combat de l’ensemble des services de sécurité, pour maintenir une sécurité sérieusement ébranlée depuis des mois par une multitude de secousses itinérantes que l’attentat de Roueiss est venu couronner, de la façon la plus horrifiante, jeudi dernier.
Il reste que c’est contre un ennemi invisible que le Hezbollah et les autorités libanaises sont en train de se battre, d’autant que les cellules terroristes dormantes qui, dit-on, foisonnent au Liban ont nombre d’environnements favorables auprès desquels elles trouvent refuge.


Il était donc tout naturel qu’au niveau officiel, les regards se tournent vers les secteurs qui abriteraient des islamistes takfiristes, accusés sans ambages vendredi, par le chef du Hezbollah, sayyed Hassan Nasrallah, d’être les instigateurs de l’attentat de Roueiss. De sources informées, on apprend ainsi que les services de renseignements militaires ont accentué leur présence dans le périmètre du quartier al-Taamir de Aïn el-Héloué où le chef de Fateh el-Islam, Chaker Absi, se serait réfugié après la guerre de Nahr el-Bared. Dans le même temps, au lendemain de la nouvelle vidéo enregistrée de cheikh Ahmad el-Assir, fustigeant le Hezbollah et son chef en estimant que l’attentat de Roueiss est le résultat de « leurs crimes » en Syrie, trois cheikhs de la mosquée Bilal ben Rabah à Abra, Osmane Hneiné, Ala’ Saleh et Issam Arfi, ont été convoqués pour un interrogatoire dont les motifs n’ont pas été précisés. Cheikhs Hnéiné et Saleh ont été relâchés en soirée alors que cheikh Arfi a été maintenu pour les besoins de l’enquête. L’interpellation des trois cheikhs a suscité un émoi à Abra où les partisans de cheikh Assir ont commencé à se mobiliser pour organiser un sit-in de protestation. L’armée a renforcé sa présence dans ce village près de Saïda pour empêcher des rassemblements.


L’inculpation de treize personnes, dont « hajjé » Hayat Hassan Awali, porte-parole des otages libanais à Aazaz, dans l’affaire du rapt des deux pilotes turcs, s’inscrit dans le même ordre d’idée puisqu’elle révèle une volonté de ne plus faire montre d’indulgence dans des questions en rapport avec la sécurité. Un luxe que les autorités ne peuvent plus se permettre.


Sauf que toutes ces mesures, aussi importantes et opportunes soient-elles, restent incomplètes du moment qu’elles tendent à régler les effets et non pas le cœur du problème, à savoir l’implication hezbollahi dans la guerre en Syrie, confirmée une seconde fois par sayyed Nasrallah dans son discours, vendredi dernier. La revendication hier, par un groupe occulte, les brigades de Marwan Hadid, du tirs d’obus, dimanche, sur le Hermel à partir de la Syrie est un autre signe indicateur que le Liban n’est toujours pas au bout de ses peines et qu’il continuera à payer le prix de la participation du Hezbollah à une guerre qui n’est pas la sienne.


La chasse aux cellules terroristes ne sert finalement qu’à limiter, autant que faire se peut, les dégâts, dans l’attente d’une hypothétique solution plus radicale. Celle-ci ne peut pas être cependant espérée de sitôt, surtout avec le blocage de la vie politique. Le Premier ministre désigné, Tammam Salam, prend à partir d’aujourd’hui quelques jours de vacances qui doivent lui permettre, selon ses milieux, d’enclencher à son retour un nouveau cycle de concertations limitées dans le temps pour essayer de mettre en place son équipe. L’on parle de nouveau d’un gouvernement de politiques, souhaité par le chef du PSP, Walid Joumblatt, qui espère toujours pouvoir convaincre l’émir Bandar ben Sultan, en charge du dossier libanais dans le royaume wahhabite, de la nécessité d’une présence hezbollahie au gouvernement.


Mais de l’avis de nombre d’observateurs, toutes ces tractations autour du dossier gouvernemental resteront vaines tant que rien n’a changé au niveau des rapports saoudo-iraniens. Seul un rapprochement entre Riyad et Téhéran peut permettre d’espérer un déblocage, estime-t-on dans ces milieux.

 

 

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commentaires (4)

Le probleme securitaire n'est pas du a l'implication du Hez bollah dans la guerre en Syrie mais a l'infiltration de toutes ces cellules terroristes takfiristes, jihadistes ainsi que les deux millions de refugies syriens au Liban. QUI en est responsable???? Ce n'est pas l'Etat? Pourquoi la Jordanie et la Turquie ont accepte seulement 20 000 refugies? Ces 2 millions de refugies syriens sont rentres sous la pression du 14 mars... Intelligent, n'est-ce pas? On doit toujours payer le prix pour les autres? On n'a pas encore appris la lecon de la guerre civile au Liban parce qu'un demi-million de Palestiniens ont ete accueillis au Liban? Pourquoi les pays du Golge qui defendent tant la cause palestinienne ne les accueillent-ils pas sur leur territoire? Le Liban n'est plus pour nous a cause de l'ineptie et du laxisme de notre gouvernement!

Michele Aoun

11 h 28, le 21 août 2013

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Commentaires (4)

  • Le probleme securitaire n'est pas du a l'implication du Hez bollah dans la guerre en Syrie mais a l'infiltration de toutes ces cellules terroristes takfiristes, jihadistes ainsi que les deux millions de refugies syriens au Liban. QUI en est responsable???? Ce n'est pas l'Etat? Pourquoi la Jordanie et la Turquie ont accepte seulement 20 000 refugies? Ces 2 millions de refugies syriens sont rentres sous la pression du 14 mars... Intelligent, n'est-ce pas? On doit toujours payer le prix pour les autres? On n'a pas encore appris la lecon de la guerre civile au Liban parce qu'un demi-million de Palestiniens ont ete accueillis au Liban? Pourquoi les pays du Golge qui defendent tant la cause palestinienne ne les accueillent-ils pas sur leur territoire? Le Liban n'est plus pour nous a cause de l'ineptie et du laxisme de notre gouvernement!

    Michele Aoun

    11 h 28, le 21 août 2013

  • Et si c'était des dissidents du parti jaune les coupables....ou des faux amis tel le pnss qui cherche à couvrir la chimiotherapie d Assad contre ses propres citoyens...aprés tout il faut s 'attendre à des grosses sâletés dans une guerre comme celle là... Un criminel ou un assassin reste tel, il est payé et il execute...peu importe la cible...

    CBG

    10 h 34, le 21 août 2013

  • PAR SES IRRESPONSABILITÉS, ET CONTRE LA VOLONTÉ DE LA MAJORITÉ DE SES CONCITOYENS, ON TRANSFORME LE PAYS, EN ATIIRANT TOUS LES ENRAGÉS, COMME LE MIROIR ATTIRE LES CORBEAUX, EN SECOND IRAQ ! LES BRANLES-BAS SÉCURITAIRES, PAR LES RESPONSABLES DE L'INSÉCURITÉ, DANS DES LIEUX DÉFINIS, EXPOSERAIENT LES AUTRES PLACES AUX HAINES QU'ON ATTISE ! CE QUE L'ON CHERCHE PEUT-ÊTRE ?

    SAKR LOUBNAN

    08 h 05, le 21 août 2013

  • L'ennemi invisible... c'est comme dieu l'ami invisible ...il faut y croire pour le voir ...!

    M.V.

    07 h 29, le 21 août 2013

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