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Nos Lecteurs ont la Parole

La gangue (nam) de certains festivals

Par Lina Samir MOUKHEIBER
Nous étions tous au rendez-vous, ce vendredi 16 août, ravis d’assister au concert des grands chanteurs Psy et Cheb Khaled que l’on nous avait promis. Des familles entières avec leurs enfants de tout âge, des adolescents, des couples, des jeunes et moins jeunes, tous impatients de danser sur la musique de Gangnam Syle et de chanter C’est la vie. Arrivés à l’heure au stade Fouad Chehab, pas de foules immenses, juste un flot timide de fans qui franchissaient l’entrée sans le moindre contrôle sécuritaire. Des terroristes auraient pu faire passer des grenades, mais de cela, les organisateurs ne se souciaient guère. À ma grande surprise, on nous dirige dans un coin du parking où étaient dressés des gradins et non à l’intérieur du stade où s’étaient produis cet été de grands chanteurs comme Michel Sardou, Mika et Ragheb Alama. Premiers points bizarres dans cette organisation : pourquoi deux grandes stars de l’envergure de Psy et Cheb ne se chanteraient-elles pas à l’intérieur du stade ? Pourquoi nos places (pourtant VIP) étaient-elles décalées de deux rangées par rapport au plan ? Pourquoi l’endroit était-il à moitié vide ? Pourquoi n’y avait-il pas d’écran, pas le moindre micro sur scène ? Où étaient les instruments musicaux ? Comment une scène aussi médiocre pourrait-elle recevoir de grands artistes ? Comment le producteur acceptait-il un plateau aussi mal monté ?
Puis commence l’attente infernale. Plus de deux heures et demie de retard, qui ont donné droit à une leçon de morale sur la « politesse et le respect du peuple libanais, qui devraient se manifester autrement que par les huées ». Remarque suivie d’un hommage patriotique à l’armée libanaise (!). Une intervention hors sujet, d’un ridicule flagrant. Quel rapport ? L’annonceur finalement donne le coup d’envoi d’un concert fantoche, débuté par un show de jongleurs de feux qui ont failli mettre le feu aux planches, suivie de la chanteuse Melissa et enfin de l’apparition sur scène du Psy tant attendu, ou plutôt d’un faux Psy, puisque ce n’était même pas lui-même qui était présent sur scène, mais le sosie du chanteur qui enflamme ses fans. Pour amadouer le public et le préparer à la grosse déception, un énergumène se pointe sur scène pour offrir une boisson gratuite avec chaque achat de boisson... Une offre bien étudiée, car il fallait être « saoul et sonné » pour accepter le coup de grâce de la soirée : l’annonce de l’absence de Cheb Khaled. Le producteur n’avait sans doute pas eu le temps de le « cloner » avant le concert. Éclatent alors la déception des enfants, la fureur des adultes et des ados qui ne mâchaient ni leurs mots ni leur colère. Attendre deux heures et demie pour être bluffés, roulés de la sorte... Mais où va-t-on dans ce pays ? Comment octroie-t-on des permis d’organisation à des personnes qui ne connaissent ni respect ni professionnalisme ? Comment a-t-on pu autoriser quelqu’un à vendre des tickets à des prix exorbitants pour des pseudo-chanteurs, sachant pertinemment bien que Cheb Khaled ne viendrait pas puisqu’il était en tournée en Tunisie !
La culture du faux n’épargne donc même plus la musique dans notre pays ? Pour l’amour du ciel, laissez l’art en dehors de vos magouilles. Laissez la musique adoucir nos mœurs. C’est tout ce qui nous reste dans le marasme de nos jours sombres.
Nous étions tous au rendez-vous, ce vendredi 16 août, ravis d’assister au concert des grands chanteurs Psy et Cheb Khaled que l’on nous avait promis. Des familles entières avec leurs enfants de tout âge, des adolescents, des couples, des jeunes et moins jeunes, tous impatients de danser sur la musique de Gangnam Syle et de chanter C’est la vie. Arrivés à l’heure au stade Fouad...
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