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À La Une - Conflit

Les combats entre Kurdes et jihadistes font rage en Syrie

Le Kurdistan irakien fixe un quota journalier pour les réfugiés syriens.

L'aide humanitaire rassemblée par le croissant-Rouge irakien, à Erbil, au Kurdistan irakien. Des dizaines de milliers de Syriens ont trouvé refuge au Kurdistan irakien ces derniers jours. AFP PHOTO / SAFIN HAM

De nouveaux combats ont éclaté mardi entre des jihadistes et la principale milice kurde, dans les régions à majorité kurde du nord et de l'est de la Syrie, ont indiqué une ONG et des militants.

 

Dans la province de Hassaké, dans le nord est de la Syrie, "les combats font rage entre les Comités de protection du peuple kurde (YPG) d'un côté et (les jihadistes) de l'Etat islamique d'Irak et du Levant (EIIL), du Front al-Nosra et d'autres bataillons", a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Les combats se déroulaient dans les villages de Dardara, Hmeid, et Jafa et dans ceux entourant la ville stratégique de Ras al-Aïn, près de la frontière turque.

 

"Il y a une guerre pour le contrôle du territoire et du pétrole", a affirmé Havidar, un militant kurde de Ras al-Aïn, qui constitue un passage clé entre la Turquie et la Syrie.

Le parti de l'Union démocratique (PYD), le principal parti kurde de Syrie, qui domine l'YPG, a annoncé un plan pour imposer l'autonomie dans les régions kurdes.

 


(Pour mémoire : « Les Kurdes ne veulent pas que les forces islamistes dominent leurs régions »)

 

En raison de la violence des affrontements, plus de 30.000 Syriens se sont réfugiés dans la région autonome du Kurdistan irakien depuis jeudi, a annoncé l'ONU lundi, en évoquant un afflux sans précédent en Irak.

Mardi, un porte-parole de l'OIM (Organisation internationale des migrations) à Genève, a indiqué que le Kurdistan irakien a fixé à 3.000 par jour le nombre de réfugiés syriens pouvant traverser la frontière.

Un quota qui n'est pas toujours appliqué à la lettre.

"Aujourd'hui, ils ont autorisé 3.000 personnes à entrer, tout comme hier, alors qu'en fin de compte, 5.000 ont été autorisées à traverser la frontière lundi", a déclaré Jumbe Omari Jumbe, porte-parole de l'OIMe.

Selon M. Jumbe, les réfugiés qui entrent en Irak sont épuisés et déshydratés, après avoir longtemps marché dans le désert, sous des températures élevées.

 

Cet afflux soudain de réfugiés syriens, en majorité kurdes, contraste avec le nombre relativement réduit de réfugiés que l'Irak accueillait jusque-là -154.000 selon l'ONU avant le flux débuté jeudi dernier- comparé aux autres pays frontaliers de la Syrie, Liban et Jordanie en tête.

 

Au total, près de deux millions de Syriens ont fui le pays depuis le début du conflit.

 

 

(Reportage : Affamés et effrayés, ils fuient par milliers en Irak)

 

La Jordanie a été interpellée mardi par Amnesty International qui lui a expressément demandé de ne pas refuser l'accès à son territoire aux réfugiés qui fuient la Syrie.

 

"Les autorités jordaniennes doivent assurer un accès sécurisé à tous ceux qui cherchent la sécurité, sans discrimination", a déclaré Saïd Boumedouha, le directeur adjoint du programme d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord, dans un communiqué. Selon l'organisation, des réfugiés ainsi que leurs enfants se sont vu refuser l'entrée en Jordanie au poste-frontière de Nassib. "Des responsables leur ont accordé des visas d'entrée, mais leur ont expliqué qu'ils ne pourraient pas entrer en Jordanie avant un mois. Leurs passeports ont été tamponnés avec la mention +entrée autorisée dans un mois+", a expliqué Amnesty.

 

Depuis quelques mois, la Jordanie refuse l'entrée à certaines catégories de personnes, notamment des réfugiés palestiniens et irakiens venant de Syrie, ainsi que les personnes sans pièce d'identité et les hommes célibataires, a affirmé l'ONG.

La Jordanie a restreint l'accès à son territoire de crainte d'un débordement de la crise syrienne, alors que, selon des responsables, l'accueil des réfugiés a mis sous pression les ressources et les infrastructures du pays.

 

(Lire aussi : Près de 700 blessés de guerre syriens soignés par le CICR au Liban cette année)

 

 

Lattaquié

Du côté du régime, l'on affirmait, lundi, que les troupes d'Assad ont chassé les rebelles du fief du président dans la région de Lattaquié, dans le nord-ouest de la Syrie.

"L'armée contrôle à nouveau depuis lundi la montagne de Nabi Achia et des régions alentour dans le nord de la province de Lattaquié", a annoncé une source militaire à l'agence officielle Sana.

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a confirmé cette information, indiquant que l'armée, appuyée par les supplétifs au sein des Forces de défense nationale, était parvenue à reprendre toutes les positions militaires et les neuf villages alaouites dont les rebelles s'étaient emparés il y a deux semaines.

 

Les insurgés avaient lancé début août la "bataille de la libération de la côte", en particulier dans la région de Lattaquié, fief des alaouites, une communauté hétérodoxe à laquelle appartiennent la plupart des cadres du régime.

 

Une source de la sécurité syrienne a affirmé à l'AFP qu'il ne restait au régime qu'à reprendre la région stratégique de Salma, frontalière de la Turquie, aux mains des insurgés depuis fin 2012.

 

Depuis plusieurs mois, les lignes de front en Syrie se sont stabilisées, même si les protagonistes essaient d'avancer ici ou là. Le régime contrôle le centre, dont Damas, et l'Ouest. Les importantes agglomérations, à l'exception de Raqa (nord-est), sont aussi entre ses mains, alors qu'Alep (nord) et Deir Ezzor (est) sont coupées en deux.

Le Sud reste aussi disputé, tandis que le Nord et l'Est sont aux mains des insurgés, des jihadistes ainsi que des combattants kurdes.

 

 

Armes chimiques

Dans le même temps, les experts de l'ONU, arrivés dimanche pour tenter de déterminer si des armes chimiques ont été utilisées dans le conflit, ont commencé lundi leur travail dans le plus grand secret. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a souligné à New York que les experts doivent "pour établir les faits de manière crédible avoir un accès totalement libre aux sites" qui font l'objet d'accusations.

L'équipe de l'ONU est composée d'une dizaine d'inspecteurs et conduite par le suédois Aake Sellström, déjà venu en juillet avec un autre envoyé onusien en Syrie.

Selon M. Ban, elle doit "enquêter de manière simultanée" sur trois sites dont Khan al-Assal près d'Alep où le régime affirme que les rebelles ont fait usage d'armes chimiques le 19 mars, tuant au moins 26 personnes. L'opposition accuse le régime d'avoir mis en scène cette attaque.

L'ONU n'a jamais confirmé l'emplacement des deux autres sites. Mais ils s'agirait d'Ataybah, près de Damas, où une attaque avait été signalée en mars, et Homs (centre), pour une attaque suspecte le 23 décembre.

 

 

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