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Économie - France

La rentrée du gouvernement Ayrault : dossiers brûlants et politique-fiction

Le budget 2014, les retraites ainsi que la reprise économique au menu de l’action de l’exécutif.

L’exécutif français était réuni quasiment au grand complet hier sous les ors de la salle des fêtes de l’Élysée pour un séminaire sur « la France dans dix ans ».  Pool/Rémy de la Mauvinière/AFP

François Hollande et le gouvernement ont fait hier leur rentrée pied au plancher sous le double signe de « l’urgence » – retraites, emploi, budget 2014 – et d’une vision « stratégique » à dix ans qui a suscité les quolibets de l’opposition.
Après une pause estivale réduite à quinze jours pour les ministres et une petite semaine pour le chef de l’État et son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, l’exécutif était réuni quasiment au grand complet hier sous les ors de la salle des fêtes de l’Élysée pour un séminaire sur « la France dans dix ans ».
« Nous sommes dans l’action du quotidien et en même temps, nous portons une ambition », a fait valoir le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, face aux caméras sur le perron du palais présidentiel.
« Des réponses », a promis le chef de l’État devant les ministres, seront apportées « d’ici à la fin de ce mois » sur les « trois grandes questions » de cette rentrée : le budget 2014, les retraites ainsi que la reprise économique et ses effets « sur l’inversion de la courbe du chômage ».
Au-delà, a-t-il poursuivi, ce séminaire ouvrait un processus de réflexion et de « consultations » qui se poursuivra jusqu’à la fin de l’année et se conclura avec l’adoption par le gouvernement d’une « stratégie pour la France ».
« L’enjeu, c’est de ne pas subir, mais de choisir », a-t-il souligné, citant le philosophe Henri Bergson : « L’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire. »
À l’issue d’un déjeuner de travail, le gouvernement a effectué une sortie groupée, démonstrative et silencieuse censée visiblement réaffirmer sa cohésion après les querelles de l’été.
Même Manuel Valls (Intérieur) et Christiane Taubira (Justice), qui s’opposent vivement sur la réforme pénale, ont voulu faire la preuve de leur complicité, s’embrassant et riant ostensiblement avant que ne démarre le séminaire.
Sur le fond, François Hollande a arrêté les trois grands « défis » pour les dix prochaines années : préserver la « souveraineté politique, diplomatique et militaire » de la France, l’« excellence » de son industrie, de ses services, de son système de protection sociale ou environnementale et l’« unité » sur les retraites, l’emploi, la lutte contre les inégalités ou le communautarisme.
« Cette stratégie » passe, a-t-il poursuivi, par cinq « objectifs » : « utiliser pleinement notre avantage démographique », « gagner la bataille de la mondialisation », « réussir la transition énergétique et écologique », « faire de notre territoire un levier de développement » et « inclure tous les citoyens dans la République ».
« On dit souvent que la France manque d’un projet, c’est le rôle du président de la République que d’indiquer ce cap », a souligné Manuel Valls, le teint hâlé, comme la plupart de ses collègues.

« Grosse ficelle de communication »
Mais lors de son intervention devant les ministres, le commissaire général à la Stratégie et à la Prospective Jean Pisani-Ferry a sans doute jeté un froid, dessinant une France qui, dans dix ans, « sera à coup sûr plus vieille, plus petite et moins riche » même si « elle ne manquera pas d’atouts, étant mieux formée, encore excellemment équipée et potentiellement attractive ».
Invités à plancher cet été sur leur vision de la France à l’horizon de 2025, les ministres s’étaient montrés nettement plus lyriques et optimistes, au risque de verser dans l’angélisme, a accusé la droite.
Pierre Moscovici (Économie-Finances) a ainsi jugé « réaliste » un retour au plein-emploi en 2025 dans une France qui devrait avoir « pleinement recouvré sa souveraineté budgétaire ». Seul bémol : la cinquième puissance économique mondiale n’occupera plus selon lui que « la huitième ou neuvième place ».
Filant la métaphore numérique, Manuel Valls a promis des « forces de l’ordre 3.0 efficaces, proches de la population et à la pointe des avancées technologiques ».
Cécile Duflot a rêvé d’une France où l’accès au logement « pour chacun ne sera plus un facteur de stress ou d’incertitude, mais une étape plaisante de la vie ».
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, voit son pays de retour « dans le concert des grandes nations industrielles » avec une balance commerciale à « excédent structurel »...
Eric Ciotti, député (UMP) filloniste, a dénoncé « une grosse ficelle de communication ». « La France des socialistes, c’est celle de 1925 plutôt que celle de 2025 », a-t-il raillé.
Pou la présidente du FN Marine Le Pen, ce séminaire « ne laissera probablement rien de plus dans la tête des Français qu’une vague impression de ridicule et de grotesque ».
Réplique de Najat Vallaud-Belkacem, porte-parole du gouvernement : « Ceux que j’entends railler notre démarche sont ceux qui dans l’opposition sont en train de regarder dans le rétroviseur pour faire l’inventaire des années Sarkozy » plutôt que « de s’intéresser à la décennie qui vient ».
(Source : AFP)
François Hollande et le gouvernement ont fait hier leur rentrée pied au plancher sous le double signe de « l’urgence » – retraites, emploi, budget 2014 – et d’une vision « stratégique » à dix ans qui a suscité les quolibets de l’opposition.Après une pause estivale réduite à quinze jours pour les ministres et une petite semaine pour le chef de l’État et son Premier...

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