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À La Une - Sécurité

L’idée de reprendre en main la sécurité de l’AIB fait son chemin...

Deux réunions à caractère administratif et sécuritaire tenues hier à l’aéroport, en présence des députés de la commission des Transports et du ministre démissionnaire de l’Intérieur, préludent à la mise au point d’un plan pour la sécurité de l’AIB.

À la lumière du rapt des deux pilotes turcs à Beyrouth et les menaces de bloquer la route de l’aéroport, plusieurs réunions sécuritaires et administratives se sont tenues successivement à l’AIB.
La première réunion a été présidée par le ministre démissionnaire de l’Intérieur, Marwan Charbel, et s’est tenue au bureau du directeur de la sécurité de l’aéroport, le général Jean Talouzian, en présence des officiers sous sa commande et des députés de la commission des Travaux publics et des Transports, de l’Énergie et de l’Eau (le député Mohammad Kabbani, qui préside la commission, ainsi que les députés Kassem Hachem, Mohammad
Hajjar, Badr Wannous, Khaled Zahraman, Hikmat Dib et Joseph Maalouf). Les personnes réunies ont évalué la situation sécuritaire à l’intérieur de l’aéroport et dans ses environs, et surtout au niveau des axes qui y mènent. La réunion aurait été tendue, selon certaines sources. Pour Mohammad Kabbani, il s’agirait plutôt « d’une fermeté et une détermination à contrôler la sécurité de l’aéroport ». À l’issue de cette première réunion, le ministre Charbel a quitté l’aéroport sans faire de déclaration formelle. Il a toutefois précisé aux médias qu’ « un plan sécuritaire doit être approuvé », refusant tout propos sur un présumé « suivisme politique des services de sécurité de l’AIB ».

« La protection de l’AIB nécessite une décision politique »
De son côté, le député Kabbani, accompagné des députés membres de la commission des Transports, s’est rendu au bureau des réunions, où il a conféré avec le directeur général de l’Aviation civile, Daniel Heybi, les chefs adjoints de l’aéroport ainsi que les responsables des départements de la direction générale de l’Aviation civile. Cette seconde réunion a porté surtout sur la situation administrative de l’aéroport. À l’issue de la rencontre, le député Kabbani a tenu d’abord à préciser que « celle-ci avait été décidée il y a une semaine exactement, dans un but technique et administratif, mais les incidents survenus ces derniers jours ont placé la question sécuritaire en tête de nos priorités. C’est pourquoi nous avons tenu à la présence du ministre de l’Intérieur avec lequel nous nous sommes préalablement réunis ».
Exposant « le problème tel qu’il se présente aujourd’hui, à savoir la sécurité de l’aéroport, son enceinte et la route qui y mène », il a révélé que les responsables réunis se sont entendus sur le fait que le règlement du problème « commence par le volet politique ». « La protection de l’AIB nécessite une décision politique, qui soit fidèle à l’approche que nous défendons aujourd’hui, à savoir que l’AIB est une ligne rouge pour toutes les forces politiques et pour tous les citoyens, et toute atteinte à sa sécurité ne saurait être admise », a déclaré M. Kabbani. Évoquant certains détails techniques, Mohammad Kabbani a précisé que le chef de la sécurité de l’aéroport, le général Talouzian, a posé le problème du contrôle de la sécurité en dehors de l’aéroport, qui dépasserait ses capacités. Les personnes réunies ont évoqué dans ce cadre « le besoin d’aménager des postes fixes pour l’armée libanaise ».

Adhésion à l’appel de Charbel...
C’est alors que le ministre Charbel serait revenu sur le manque d’effectifs nécessaires pour assurer les patrouilles fixes et mobiles qui optimiseraient le contrôle de la sécurité de la route, puisque près de 2 000 agents seraient affectés à la garde personnelle des politiques, juges et militaires. Selon Mohammad Kabbani, les responsables réunis auraient transmis au ministre Charbel « leur total appui pour lever éventuellement la couverture politique sur tout ce qui est superflu, notamment la garde de politiques dont la sécurité n’est pas sérieusement menacée ».

L’ouverture d’aéroports secondaires, « une nécessité »
Une autre question soulevée lors de la réunion avec le ministre de l’Intérieur et les responsables sécuritaires : la possibilité de rouvrir des aéroports périphériques. « Cette option n’est pas seulement liée à des raisons sécuritaires », a précisé Mohammad Kabbani. Il a donné l’exemple de l’aéroport de Kleyate, « aéroport civil établi en vertu d’une décision prise en Conseil des ministres il y a déjà plusieurs années. Lorsque nous appelons à la réouverture de l’aéroport de Kleyate, ce n’est pas dans une perspective sectaire ou identitaire », a souligné M. Kabbani. « Nous réfléchissons en termes de besoins pour le pays. L’enjeu est d’éloigner de l’AIB toute menace sécuritaire », a-t-il ajouté.

Programme national pour la sécurité de l’aviation civile
Par ailleurs, le député Kabbani a fait état d’un programme national pour la sécurité de l’aviation civile, qui devrait être mis à jour, ainsi qu’un plan directeur pour l’aéroport, qui existe depuis vingt ans et doit également être mis à jour.
Ainsi, les réunions sécuritaires qui ont eu lieu hier doivent être suivies d’autres réunions vers la fin de la semaine prochaine, « dans l’attente de recevoir le programme de la sécurité de l’aéroport, afin de l’examiner en commission », a précisé le député Kabbani. La commission compte également sur la direction générale de l’Aviation civile pour lui fournir un rapport sur l’état et les besoins de l’AIB. Il a promis à cet égard que la commission appellera lors de la prochaine réunion à prendre « des décisions fermes pour pallier aux besoins de l’aéroport, que ces décisions soient éventuellement prises par le gouvernement ou par l’appareil de sécurité central ». « Nous veillerons également à assurer les besoins financiers auprès de la commission des Finances », a-t-il conclu.

Le refus zélé de Hikmat Dib
Interrogé par ailleurs sur une possible infiltration du système de sécurité de l’aéroport, qui aurait permis d’exécuter l’opération de rapt des deux pilotes turcs, Mohammad Kabbani a rappelé que cette affaire « fait l’objet d’une enquête menée actuellement par le procureur général près la Cour de cassation du Mont-Liban ». Il a réitéré le refus de toute couverture politique qui justifierait pareille infiltration. Le député Hikmat Dib a alors pris la parole pour infirmer catégoriquement la thèse d’une infiltration. « Le ministre de l’Intérieur a refusé cette théorie, et l’on doit reconnaître que la sécurité de l’aéroport est bien contrôlée », a-t-il martelé.

 

 

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