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À La Une - egypte

Les pro-Morsi manifestent malgré les menaces

"Nous approchons du moment que nous préférerions éviter", met en garde Beblawi.

Manifestation des partisans du président déchu Mohamed Morsi, le 8 août, au Caire. AFP PHOTO/GIANLUIGI GUERCIA

Des milliers de partisans du président islamiste Mohamed Morsi destitué par l'armée ont participé à de nouvelles manifestations vendredi en Egypte, malgré les menaces d'une dispersion imminente par la force sur les deux places qu'ils occupent avec femmes et enfants au Caire.


A l'issue de la grande prière du vendredi, plusieurs cortèges ont convergé du centre de la capitale égyptienne vers la place Rabaa al-Adawiya, le principal sit-in depuis plus d'un mois de ceux qui réclament un retour sans condition de M. Morsi à la tête de l'Etat, ont constaté des journalistes de l'AFP. Comme au Caire, des milliers de manifestants ont également manifesté dans d'autres grandes villes, notamment à Alexandrie, dans le nord, et Assiout, dans le centre.


La crise s'est aggravée ces dix derniers jours avec l'échec de nombreuses tentatives de médiation internationales et l'annonce par le gouvernement intérimaire mis en place par l'armée que la police disperserait les rassemblements par la force au besoin après le ramadan, qui a pris fin jeudi.
Or la communauté internationale redoute un bain de sang. En un mois, plus de 250 personnes ont été tuées -essentiellement des manifestants pro-Morsi- dans des affrontements avec les forces de l'ordre ou des anti-Morsi.


Sur les places Rabaa al-Adawiya et Nahda du Caire, les manifestants se sont barricadés avec nombre de femmes et d'enfants. Durant les célébrations de la fête du Fitr, qui marqie fin du ramadan et qui est célébré jusqu'à dimanche, leur nombre a même grossi à Rabaa, transformée littéralement en kermesse avec attractions et spectacles pour d'innombrables enfants en habits de fête.


M. Morsi, premier président égyptien élu démocratiquement et premier président islamiste et civil du pays, a été déposé et arrêté par l'armée le 3 juillet, en réponse, selon les militaires, aux attentes de millions de manifestants qui réclamaient son départ. Les anti-Morsi lui reprochent d'avoir accaparé tous les pouvoirs au seul profit de son influente confrérie des Frères musulmans, et d'avoir achevé de ruiner une économie déjà exsangue.
Le coup de force du 3 juillet a été annoncé par le ministre de la Défense et chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, considéré depuis comme le véritable homme fort du pays. Le militaires ont nommé un président et un gouvernement intérimaires qu'ils ont chargés d'organiser des élections pour début 2014.

 

 

Dispersion après la fin de l'Aïd al-Fitr?
Jeudi soir, le Premier ministre par intérim Hazem Beblawi a réitéré la menace d'une intervention des forces de sécurité pour disperser les deux grands sit-in au Caire. "Nous approchons du moment que nous préférerions éviter", a-t-il prévenu, ajoutant: "Le gouvernement veux donner aux manifestants, notamment ceux qui sont raisonnables, une chance de réconciliation et l'opportunité de chercher la voie de la raison".
Les observateurs s'attendent à ce que le gouvernement -fort du soutien d'une grande partie de la population et des médias quasi-unanimes contre les Frères musulmans- lance son opération après la fin, dimanche, de l'Aïd al-Fitr.


Place Rabaa, les plus jeunes comme les plus âgés affirment tous qu'ils ne bougeront pas même si la police tente de les disperser. Il est impossible de vérifier, parmi les innombrables stands et tentes qui recouvrent la large avenue menant à la mosquée, les accusations du gouvernement selon lesquelles des armes automatiques sont stockées par les manifestants.
Les seuls signes visibles d'une possible résistance sont les barricades de briques et de sacs de sable qui bloquent les principaux accès aux deux places, ainsi que les bâtons et autres barres de fer dont sont dotés les membres improvisés du personnel de sécurité, vêtus de gilets orange fluo.


Le gouvernement, relayé par de nombreux médias, accuse les manifestants d'être des "terroristes" et de se servir des nombreux enfants comme de "boucliers humains".

Les islamistes continuent pour leur part de dénoncer un coup d'Etat contre M. Morsi et de manifester contre un "Etat policier" qui a arrêté nombre de leurs dirigeants, dont M. Morsi, toujours détenu au secret par l'armée. Les manifestants "vont continuer leur lutte pacifique jusqu'à ce que le pays revienne sur le chemin de la démocratie et mette un terme au coup d'Etat", ont promis les Frères musulmans et leurs alliés.


Les Etats-Unis et l'Union européenne, dont des émissaires ont tenté en vain une médiation entre les autorités et les Frères musulmans, ont appelé de nouveau les Egyptiens à faire des compromis afin de sortir de l'impasse.

 

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