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À La Une - JMJ

Le pape appelle à l'intégration des homosexuels

François affirme que le rôle des "femmes actives dans l'Eglise" doit être approfondi, tout en refusant catégoriquement leur ordination.

Le pape François dans l'avion devant le ramener à Rome, après les JMJ de Rio, le 28 juillet 2013.  AFP/EVARISTO SA

Le pape François, de retour des Journées mondiales de la jeunesse organisées à Rio de Janeiro, a estimé que les homosexuels ne devaient pas être marginalisés ou faire l'objet de jugements, sans s'écarter de la position de l'Eglise catholique qui considère les actes homosexuels comme un péché.

 

Le pape s'est exprimé au cours d'une conférence de presse, sa première depuis son élection en mars, à bord de l'avion qui le ramenait du Brésil où il a célébré dimanche la messe de clôture des JMJ devant une foule immense rassemblée sur la plage de Copacabana à Rio. Le Vatican a fait état d'une affluence supérieure à trois millions de personnes. Des pèlerins venus de 170 pays sont mélangés à des habitants venus voir le pape argentin pour son premier voyage à l'étranger depuis son élection.

 

Dans l'avion qui le ramenait à Rome, François a tenu avec les journalistes qui l'accompagnaient une conversation de près d'une heure et demie, au cours de laquelle il a rappelé que le catéchisme de l'Eglise ne condamnait que les actes et non l'orientation homosexuelle.

"Le catéchisme de l'Eglise catholique dit très bien que les homosexuels ne devraient pas être marginalisés à cause de (leur orientation), mais qu'il doivent être intégrés dans la société", a-t-il expliqué. "Si une personne est homosexuelle, cherche Dieu et est de bonne volonté, qui suis-je pour la juger ?"

 

Le pape François a toutefois fermement condamné le "lobby gay". "Le problème n'est pas d'avoir cette tendance, c'est de faire du lobbying. C'est le problème le plus grave selon moi", a-t-il déclaré.


Evoquant plus largement la sexualité dans l'Eglise, il a distingué "les délits" comme "les abus sur mineurs" et les "péchés", notamment les "péchés de jeunesse". "Des laïcs, des prêtres, des soeurs ont fait des péchés et se sont convertis. Quand le Seigneur pardonne, il oublie tout".

 

Interrogé sur le mariage gay et sur l'avortement, auxquels l'Eglise est fermement opposée, le pape a répondu : "Vous savez parfaitement la position de l'Eglise". Pour la seule fois, il a répondu brièvement, sèchement.

 

Le pape a par ailleurs réitéré l'opposition de l'Eglise à l'ordination de femmes prêtres, mais a souhaité qu'elles occupent des responsabilités importantes dans les activités pastorales et administratives de l'Eglise.

"L'Eglise est féminine, mère, et la femme, ce n'est pas seulement la maternité, la mère de famille", a estimé le pape qui a appelé de ses voeux "un théologie approfondie de la femme que nous n'avons pas encore faite". Sur l'ordination des femmes, il a déclaré : "La porte a été fermée" par Jean Paul II sur cette demande.

 

Interrogé sur la question des divorcés remariés, il a souhaité qu'une réflexion se poursuive dans le cadre de "la pastorale du mariage", que les huit cardinaux qu'il a nommés pour le conseiller doivent "porter de l'avant".

"C'est toujours un thème. Aujourd'hui est venu le temps de la miséricorde. Un changement d'époque", a-t-il dit. Les divorcés peuvent communier, c'est la question des "secondes unions" qui pose problème, a-t-il rappelé.

 

 

Blanchiment

François s'est aussi exprimé sur la banque du Vatican, qui s'appelle officiellement Institut pour les oeuvres de religion (IOR), déclarant que le fonctionnement de l'IOR, au coeur de plusieurs scandales financiers, devait devenir "honnête et transparent". L'IOR est au centre de plusieurs scandales financiers qui sont une source de profonds embarras pour l'Eglise depuis des décennies. Il lui est notamment reproché de ne pas respecter les critères internationaux de transparence dans le cadre de la lutte contre le blanchiment d'argent et l'évasion fiscale.

Le pape a personnellement assisté à la première réunion d'une commission spéciale d'enquête sur la banque du Vatican, créée fin juin pour s'assurer que ses activités soient "en harmonie" avec la mission de l'Eglise catholique.

 

Le Vatican et l'Italie ont en outre indiqué lundi qu'un "protocole d'accord" pour coopérer dans la lutte contre le blanchiment d'argent a été signé par les deux parties. L'accord a été signé le 26 juillet pour le Vatican par l'Autorité d'information financière (AIF), dirigée par un Suisse spécialiste de la lutte contre le blanchiment d'argent, et pour Rome par l'Unité d'informations financières (UIF) de la Banque d'Italie, précise un communiqué du Saint-Siège.

 

 

Monde nouveau

Avant de monter à bord d'un avion pour Rome dans la soirée de dimanche, François a invité les jeunes chrétiens à "bâtir une civilisation de l'amour" et à "montrer qu'il vaut mieux donner son temps et son talent pour atteindre des idéaux élevés".

 

Des responsables du Vatican ont jugé que l'affluence massive de Copacabana, la célèbre plage carioca, prouvait la vitalité de l'Eglise catholique, ébranlée par une série de scandales ces dernières années et par la désaffection des fidèles.

 

Dans son homélie, le pape François a invité les jeunes à construire un monde nouveau en combattant l'égoïsme, l'intolérance et la haine. "Porter l'Evangile, c'est porter la puissance de Dieu pour extirper et vaincre le mal et la violence, détruire et abattre les barrières de l'égoïsme, de l'intolérance et de la haine, afin de construire un monde nouveau", a dit le pape.

 


 

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